Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc

J'ai aimé cette lecture. J'ai aimé découvrir ce moment de l'histoire Finlandaise. En même temps, j'ai eu un peu de mal à accrocher, et je me suis demandé pourquoi. En fait je pense que c'est parce que l'auteur ne choisit pas l'objectif final de son ouvrage. Il ne choisit pas entre l'histoire de cette guerre d'hiver, et l'histoire de Simon. Il y a derrière cette écriture beaucoup de travail étude. C'est formidablement bien écrit. Mais il me manque un vrai fil conducteur.

J’ai beaucoup hésité à ouvrir ce livre, ….un livre historique, et d’autant plus sur la guerre. Contre toute attente, je me suis laissée prendre dans les filets de la narration de cette guerre d’hiver. Olivier Norek nous la raconte de divers points de vue et d’une manière très humaniste. Les « héros » le sont malgré eux, et l’on perçoit comment chacun vit cette guerre, ressent, réagit face à cette horreur qu’il doit affronter. L’auteur en a décrit quelques protagonistes, notamment Simo Häyhä, considéré comme le meilleur sniper de tous les temps. Il s’est attaché à montrer la fraternité, l’amitié, les liens qui unissent toutes ces personnes face à l’adversité. Le livre est très bien documenté, avec des chapitres courts, un rythme soutenu et une écriture fluide qui nous embarquent dans l’absurdité de cette guerre, le froid, la violence des combats. Face à l’enfer de la guerre, les finlandais font de leur mieux pour conserver leurs territoires comme d’autres hommes, actuellement, dans notre vaste monde. Ce récit nous amène donc, aussi, sur le terrain de cette actualité où quelques-uns ont malheureusement le pouvoir de détruire pour étendre leur puissance et leur autoritarisme. Un vrai coup de cœur pour ce premier ouvrage lu d’Olivier Norek.

Olivier Norek délaisse ici le polar pour se lancer dans le roman historique. Il a choisi de mettre en lumière la "guerre d'hiver" qui a eu lieu de novembre 1939 à mars 1940 alors que la Russie souhaite s'approprier la Finlande. Je ne connaissais absolument rien de cette guerre, j'étais donc doublement intriguée. D'abord par le sujet, une guerre méconnue en France, puis parce que c'est un auteur de polar qui "s'attaquait" à ce pan de l'histoire. J'avais envie d'en découvrir plus sur cet épisode qui résonne avec l'actualité. Il m'aura fallu un moment pour m'habituer à ce nouveau style, et à vraiment entrer dans le roman. J'ai ressenti des longueurs en cours de lecture et je me suis un peu emmêlée les pinceaux entre les noms des personnages et des lieux. J'ai eu besoin d'un déclic, un moment dans le récit qui m'a convaincue de continuer. Je crois d'ailleurs que j'ai commencé à m'attacher à certains des personnages à partir du moment où l'auteur a débuté le récit de la guerre jour après jour. C'est là que l'on se rend compte des difficultés quotidiennes rencontrées par ces hommes, de leur bravoure. Le fait les "voir" si soudés rend le récit plus humain. L'auteur est, comme à son habitude, très précis et minutieux dans les détails, que ce soit dans les descriptions des paysages, du climat glacial, des stratégies, des actions menées, des embuscades... À côté de cela, il arrive également à retranscrire les peurs, les doutes mais aussi le courage dont ont fait preuve ces hommes. L'immersion est totale, nous sommes plongés dans le récit aux côtés de Simo "La mort blanche", de ses compagnons, mais aussi du côté des Russes. Pour documenter parfaitement son récit, Norek n'a pas fait dans la demie mesure puisqu'il s'est rendu directement sur place. Cela lui a permis de maîtriser complètement le sujet. Comme pour ses précédents romans, rien n'est donc laissé au hasard. Olivier Norek nous invite au cœur de ce conflit, jour après jour.  Je suis sortie de ma zone de confort avec ce roman, j'en suis contente car j'ai apprécié découvrir ce pan de l'histoire. Bon, j'avoue que même si cela a été une lecture très enrichissante et très intéressante, j'ai quand même une préférence pour ses polars.

« Les Guerriers de l’hiver » nous plonge au cœur d’un conflit méconnu ayant opposé la Finlande à l’Union soviétique du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940. Norek, habituellement reconnu pour ses polars, s’aventure ici dans une reconstitution de cette période, avec l’idée de mettre en lumière le courage du peuple finlandais face à un envahisseur largement supérieur en nombre et en équipement. Le récit s’articule autour de la figure de Simo Häyhä, un sniper qui a en infligé des pertes considérables à l’armée soviétique. À travers son parcours, le roman entend illustrer la ténacité des soldats finlandais dans des conditions hivernales extrêmes et leur connaissance du terrain pour résister à l’envahisseur. Olivier Norek dépeint avec réalisme les conditions de vie éprouvantes sur le front, où les températures pouvaient descendre jusqu’à -50°C. Il met en avant la stratégie des Finlandais, qui ont su transformer leur environnement hostile en allié, infligeant des pertes sévères à l’Armée rouge et déjouant les pronostics d’une victoire rapide de l’Union soviétique. Ainsi, Olivier Norek entend croiser une reconstruction historique avec un objectif romanesque. Le problème, c’est que l’approche historique ne nous fait guère rêver. On suit Simo, le sniper qui tue le plus possible et cela n’a rien de très réjouissant. Par ailleurs, la volonté de l’auteur de faire œuvre d’histoire nous entraîne dans des longueurs. Bref, je n’ai pas vraiment apprécié ce livre que j’ai eu du mal à finir. Il me semble que le Norek auteur de romans policiers est bien plus convaincant…