Lunar Park : Le livre de Bret Easton Ellis

Numérique

Robert Laffont

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Dans Lunar Park, Bret Easton Ellis, enfant terrible des lettres américaines, pense que les madeleines de Proust sont des mandarines, que sa maison d'Elsinore Lane est hantée, que le spectre de son père mort et peut-être aussi Patrick Bateman, le tueur d'American Psycho, que la moquette " pousse " dans la salle de séjour, qu'un cœur bat sous " la peau " d'un oiseau en peluche appelé Terby, que les femmes autour de lui ne verront jamais ces apparitions surnaturelles, que son fils sait où sont allés les garçons qui disparaissent mystérieusement, qu'il doit retrouver la simplicité des phrases qu'il écrivait dans son premier roman, qu'un massacre des innocents d'un genre nouveau est en cours, qu'une seconde chance lui est donnée, que Lunar Park sera son dernier roman. Avec son humour détaché et sa virtuosité, Bret Easton Ellis se joue du mythe de l'écrivain et nous plonge dans un rêve halluciné et jubilatoire, tout à la fois une sorte d'autobiographie fictive, un récit fantasmagorique de la vie de banlieue aux Etats-Unis, un hommage aux films et à la littérature d'épouvante, un témoignage de la douleur d'un fils, un exorcisme et une réévaluation de sa vie et de son œuvre.

" Je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l'est moins. Mais c'est de loin le livre le "plus vrai" que j'aie écrit. Au lecteur de décider ce qui, dans Lunar Park, a bien eu lieu. " Bret Easton Ellis.

De (auteur) : Bret Easton Ellis
Traduit par : Pierre Guglielmina

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Expérience de lecture

Avis Babelio

lemeuhlit

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Après avoir souffert à la lecture des longues listes de marques de luxe de American psycho je m’étais juré de ne plus lire de Bret Easton Ellis. Et puis un matin, Marie Colmant, je m’en souviens, mit tellement de verve à encenser Lunar Park que je décidais de lui donner une autre chance. Bien m’en prit. J’ai été happé par cette auto-fiction qui tourne au fantastique, ou au récit sous hallucinogène et qui commence par expliquer qu’il fallait bien lire American Psycho jusqu’au bout… ensuite il s’agit beaucoup des liens d’un fils avec son père.

Maclade

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Quel livre incroyable ! Il commence comme l'étrange autobiographie plus ou moins à charge d'un personnage à succès, qui nous promène dans un monde sur lequel Gala ou Voici nous éclairent finalement assez peu, et dans le monde pour moi tout aussi étranger de la drogue. On suit le personnage dans son effort de nouvelle vie, puis dans ce qu’on pense être ses hallucinations, et on continue à le suivre -mais moins facilement- quand "l'autre" personnage arrive, non, je ne dirai rien pour ne pas déflorer ce texte étonnant au moment où il devient carrément virtuose. Le style est très beau, merci aux traducteur Pierre Guglielmina. Les dernières pages aussi sont très belles, très émouvantes, inattendues. Un père, un fils, de la cendre, même si cela n’a strictement rien à voir, j’ai pensé de façon fugace à La route. Mais ici il y a aussi un grand-père en filigrane, une vie -plusieurs- défile(nt) avec une tendresse magique. Encore une fois merci au challenge ABC !

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OuamChotte

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

La parution des Eclats chez 10/18 m'a replongé dans l'atmosphère des romans de Bret Easton Ellis, ce qui ne m'était plus arrivé depuis quelque chose comme 25 ans. Entre-temps je m'étais précipité dans ma librairie préférée pour me procurer Lunar Park (Robert Laffont), puis Suite(s) impériale(s) (toujours chez Robert Laffont). C'était de ma part deux actes de vénération pour cet auteur dont, en réalité, je ne supportais plus trop les obsessions. J'avais besoin de retourner au français, je veux dire aux auteurices francophones et à leur maîtrise toute particulière, parfois expérimentale, de notre langue. Ma main s'est donc portée, il y a deux semaines, sur Lunar Park, paru en 2005. Et bien m'en a pris. Après un début dont je n'ai pas bien compris l'intérêt, où l'auteur compare ses incipits précédents, le personnage de Bret, écrivain millionnaire et mari d'une star de Hollywood, se déploie. Et c'est à la fois terrifiant, écoeurant, et à mourir de rire. Pendant les trois cents premières pages, le lecteur que je suis devenu se glisse avec jubilation dans celui que j'étais lorsque j'ai découvert Bret Easton Ellis avec Moins que Zéro, puis jusqu'à Glamorama. Bret est un drogué, alcoolo, obsédé sexuel, d'une lâcheté ahurissante... partout où il y a une décision à prendre, il s'absente. Ses obsessions d'écrivain (la Mercedes 450 SL de sa jeunesse étudiante, qu'il voit à tout bout de champ, son père décédé, le sexe, les drogues...) lui bouffent la vie au point qu'il est incapable d'assumer l'existence de son fils, Robby, pré-adolescent taiseux. Si bien qu'il s'autodétruit, ce qui est une chose, mais qu'il détruit aussi le gamin et la famille qu'il était en train de former. Dans le même temps, il s'inquiète à propos d'une sorte d'épidémie de disparitions de jeunes gens. Peu à peu, le roman se transforme en film d'horreur. Il y a des monstres dans la maison qui grattent à la porte de la chambre de Robby. Une peluche qui semble assoiffée de sang. La maison elle-même change de peau comme pour mieux ressembler à celle de son enfance à lui. La moquette pousse. Des traces de pas cendreux apparaissent. Bret n'a pas réglé les problèmes de son enfance, et c'est ce qui l'empêche de jouer son rôle de père. Robby, quant à lui, semble en connaître beaucoup à propos des disparitions d'adolescents. Ce bouquin montre encore la maestria de Bret Easton Ellis pour dépeindre ce monde de privilégiés américains sans âme, cette espèce d'amour déclaré pour les enfants et en même temps le désintérêt total pour les raisons de leur mal-être (on apprend ici au détour d'une phrase que la petite Sarah huit ans, et Robby, douze ans, sont sous antidépresseur et anti-anxiolytique, et cela est vécu comme une façon tout à fait raisonnable de traiter les problèmes). Franchement, je le redis, c'est à crever de rire tellement la cruauté de ce roman est patente. Pourtant, la dernière page (l'exipit) de Lunar Park surprend. Cette fois, Bret Easton Ellis s'émeut. Grâce à l'écrivain en lui, grâce aussi à la distance qu'il a pu mettre avec celui qui tient la plume, ça y est, il peut être le père que son père n'était pas. Mais... n'est-ce pas un peu tard ?

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782221139233
  • Collection ou Série
    Pavillons
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Bret Easton Ellis

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