Mamma Roma : Le livre de Luca Di Fulvio

#10084;#65039;Coup de cœur #10084;#65039; #127802;Mamma roma#127802; de Luca Di Fulvio - 681 pages - 23,00€ 1870, Rome est encore un état pontifical occupé par les troupes française mais plus pour longtemps. Tout va se déchaîner. On va vivre avec trois personnages incroyables au destin cabossé. La comtesse Nella qui vient de perdre son mari, Pietro sorti de l’enfer de l’orphelinat et de la maltraitance et Marta, sauvé par son parrain de cœur qui vit avec la troupe du cirque Callari. Un de leur point commun, ils sont tous trois orphelins. Ils ont un sacré caractère de battants, ils veulent avancer coûte que coûte pour sortir de l’engrenage de la misère, oublier leurs vies passées et la cruauté du monde et de la vie. Et pour ça, il va falloir monter au-devant de la scène quitte à risquer sa vie. On ne naît pas tous avec une cuillère d’argent dans la bouche et Luca Di Fulvio est le spécialiste pour mettre en lumière le peuple délaissé, la pauvreté et la misère sans jamais entrer dans le larmoyant. Des personnages attachants, poignants, de l’action, du noir, du beau, des pleurs, des rires, une plume envoûtante et poétique, de l’émotion, de l’amour, des rires la haine, et oui ! Tout ça dans ce pavé qui se lit tout seul. Que demander de plus ? L’auteur m’a transporté à Rome, j’ai circulé dans les ruelles, admiré les places et les monuments avec les personnages. J’ai sursauté aux bruits, j’ai vécu des horreurs, vu du sang mais j’ai aussi découvert beaucoup de solidarité et d’amour. Je quitte avec regret Nella et Pietro, Méline et Marta, Ludovico et Mamma Lucia. Vous allez ressentir l’amour et l’affection que l’auteur porte à Rome.

Dès les premières pages, j ai été embarqué dans l histoire, l auteur relate un recit comme un conte, c est fuide et facile a lire. On s attache aux personnages, on suit leurs parcours semer d embûches, dans une période où la terreur est omniprésente, dans la ville de Rome. Celle ci est d ailleurs plus qu un lieu dans ce roman. Avec "les enfants de Venise", c est un de mes préférés de l auteur.

Magnifique Luca Di Fulvio vous entraîne dans l’histoire profonde de l’Italie. Ses personnages sont attachants ou exécrables mais ils captent votre attention. On croirait lire du Zola à l’italienne !. Le livre s’écoule naturellement et on ne voit pas passer les chapitres.

Je ne vais pas tergiverser : j'ai adoré ce livre. Certes il n'est pas parfait et on peut évidemment émettre quelques réserves. Ce que j'ai aimé : un contexte historique non envahissant mais bien évoqué permettant une compréhension de la situation italienne à cette époque. J'arrête de suite les critiques sur ce plan : ce n'est nullement un roman historique ou un essai sur ce sujet. C'est un roman dans un cadre historique. J'ai apprécié les personnages, bien campés, humains, avec leurs qualités et leurs défauts. Pietro, un des personnages principaux, illustre bien l'adolescent, adulte en devenir, fougueux, passionné, avec une dose d'inconscience. Il se cherche. Cela est très bien restitué. Les différentes couches sociales sont également bien évoquées, sans oublier l'univers militaire dans ce contexte instable ni celui des révolutionnaires où il existe un fossé entre l'idéologie et l'action. Pas de temps morts, une immersion dans les bas-fonds de Rome, dans les mouvements révolutionnaires, dans celui des profiteurs et des truands, dans celui de ceux attachés à leurs privilèges Tout au long des pages, on perçoit également le changement de situation de la position papale. J'ajoute à tout cela que l'écriture est très agréable, soignée, avec de très beaux passage. Côté réserves, celles-ci devancent plutôt ceux qui sont allergiques (par principe ?) au happy end, feel good avec tout ce que cela a comme relent méprisant. Effectivement, beaucoup de choses s'harmonisent, ce qui ne me dérange guère voire me satisfait dans le contexte actuel très pesant. On peut aussi noter un anachronisme concernant l'appareil photo techniquement en avance sur son temps mais l'auteur le mentionne et s'en explique. En conclusion ? Un pavé (810 pages dans le version dont je dispose) que j'ai lu avec très grand plaisir et curiosité, presque comme un page turner. J'en suis ressorti avec un sentiment agréable et de plus en ayant appris quelques bases sur la constitution de l'unité italienne. Bien que le contenu soit différent, cela m'a fait penser par moments à l'esprit de "Sans famille", probablemnt de par l'époque et le fait que nombre de ces personnages ont une existence errante qui finit par aboutir à une situation stable. J'ai aussi pensé à l'époque des feuilletons dans les journaux. Evidemment, comme tout ouvrage, il ne peut rassembler l'unanimité des lecteurs mais ceux qui aiment le roman dans le sens noble du terme, ceux qui aiment que l'auteur soit clair dans son propos, auront plaisir à cette lecture. Ne pas oublier non plus, qu'il s'agit d'un roman. Il n'est nullement question d'un essai ou d'un ouvrage historique. L'histoire sert de décor tout en apportant toutefois quelques notions de base qu'il faudra évidemment approfondir si l'on s'intéresse à cette période. Second ouvrage de cet auteur après "Les enfants de Venise", je vais tenter ces autres écrits. Si, par contre, il vous faut du dramatique, si vous aimez que chaque phrase soit une énigme, passez votre chemin.