Mille femmes blanches : Le livre de Jim Fergus

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Lizzie

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" Un roman splendide, puissant et engagé. " Jim Harrison

Cet ouvrage a reçu le prix du Premier roman étranger

En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption...


De (auteur) : Jim Fergus

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Expérience de lecture

Avis Babelio

LedZep69

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

1874. Little Wolf, chef d'une tribu Cheyenne, vient proposer au président des Etats Unis Grant l'échange de 1000 femmes blanches contre 500 bisons et 500 chevaux apprivoisés. Ce troc, qui va choquer la communauté américaine, a un objectif bien précis pour les indiens. En effet, pour eux, un enfant né dans une autre tribu ne peut devenir un ennemi et ainsi le peuple amérindien pourra s'intégrer au conquérant blanc et sauver le reste de sa population, déjà fortement décimée par les guerres. Après réflexion et en catimini afin de ne pas indigner plus ses électeurs, Grant finit par accepter le deal. Un premier convoi, composé d'une quarantaine de femmes que l'on a extirpées des asiles et des prisons va être acheminé vers le Grand Ouest. Ce sera le seul, car la ruée vers l'or va alors se diriger vers les dernières terres indiennes, avec son lot de massacres et mettre à mal cet arrangement contre-nature, ruinant tous les espoirs des Indiens. Tiré d'un fait réel méconnu, ce roman est sensé être le journal d'une de ces femmes, May Dod, dont le petit fils, journaliste, recherche la trace. C'est ce qui blesse ici, car la l'écriture ne ressemble pas du tout à celle d'un journal, mais à un récit ordinaire, trop bien construit, ce qui lui ôte une certaine crédibilité. En outre, je doute qu'une armée de femme, même très pugnaces, puisse à ce point bousculer les habitudes ancestrales d'indiens sans que cela pose de problèmes plus marqués que dans le livre. Évidement, on n'évite pas le mélo, l'héroïne a une aventure avec le beau lieutenant chargé de les accompagner dans les terres hostiles, lieutenant qui va d'ailleurs briser son mariage pour elle... May Dod sera bien entendu choisie par le chef de la tribu, le plus beau et le plus fier de tous. Elle va imposer sa façon de vivre, lutter contre les blancs....Bon, beaucoup de clichés mais le roman se laisse lire finalement avec beaucoup de plaisir, de façon presque addictive. Un livre pour l'été plutôt distrayant.

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DavidAlloka

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

Lecture mitigée, peut-être conditionnée par les attentes que j’en avais avant de le lire... Je m’attendais à une immersion culturelle auprès des Cheyennes, et bien qu’abordé dans le livre, je suis resté sur ma faim tant l’histoire se concentre autour du conflit autochtones/blancs. Je m’attendais à un livre féministe, et si la volonté est très présente dans toute l’histoire, bien plus encore que la culture Cheyenne, je l’ai trouvé parfois maladroite. Des femmes fortes, oui, on en veut. Mais forte n’est pas pour autant insubmersible... Au risque de se demander si c'est une femme extrêmement forte ou si on ne minimise pas certaines violences. Bel effort, mais dommage pour l’exécution. Dans l’ensemble ça reste un bon livre, une aventure très originale, très haletante, dans l’ensemble bien ficelée (à quelques détails près) et qui se lit bien. À lire en tant que tel.

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Marti94

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

Voilà un roman pour lequel j'ai une affection particulière. "Mille femmes blanches" de Jim Fergus était un livre culte pour ma mère et pour mon père qui ne sont plus là pour m'en parler. C'est donc un livre héritage auquel je tiens beaucoup. A travers les cahiers écrits par May Dodd l'auteur américain donne à lire un témoignage bouleversant sur la tragédie dont est victime le peuple indien au nom de la "Ruée vers l'or" des blancs au 19ème siècle. May, la narratrice, est une femme blanche issue d'un milieu bourgeois qui participe de son plein gré au programme gouvernemental d'échange de mille femmes blanches contre mille chevaux, suite à un accord entre le président Grant et le chef Cheyenne Little Wolf. Il s'agit d'organiser une paix durable en mariant des blanches à des peaux rouges pour métisser les prochaines générations et former un peuple unique. Si l’objectif de Little Wolf est louable pour sauver son peuple, celui du gouvernement est de convertir les sauvages en assignant cette mission aux femmes et si elles acceptent c'est sous la contrainte ou parce qu'elles y voient une façon de sortir des pénitenciers ou des asiles du pays. May qui a l'esprit trop libre pour l'époque a été internée de force dans un asile et avant de devenir vraiment folle elle choisit d'être acheminée dans le Nebraska pour rejoindre la tribu où elle va vivre avec d'autres femmes dont certaines deviendront ses amis. Elle va devenir une squaw mariée au chef indien et découvrir la culture Cheyenne respectueuse des individus et de la nature. On sait comment cela se termine pour ce peuple et pourtant il n'y a pas de manichéisme dans ce roman même si l'injustice de leur sort est un fait historique avéré. Je comprends pourquoi mes parents ont autant aimé ce roman. A travers de beaux destins, la narratrice évoque la condition de femmes courageuses dans une Amérique puritaine et ségrégationniste et raconte comment les Cheyennes, Indiens natifs de terres convoités par les blancs pour leurs richesses ont été cantonnés dans des réserves où leurs descendants se trouvent encore aujourd'hui.

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PhilippeCastellain

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

J'avais, comme tout le monde, entendu parlé de ce livre, et il avait piqué ma curiosité. Merci à Nathalie pour l'avoir comblée ! Les Indiens d'Amérique sont on ne peut plus fascinants et complexes, et sans être un grand expert, la lecture de quelques ouvrages historiques, dont l'incroyablement riche ‘empire Comanche' de Pekka Hämäläinen, m'a donné un petit éclairage sur le sujet. L'histoire est essentiellement une variation sur le thème de la ‘prisonnière des Indiens'. Un classique inspiré de plusieurs histoires vraies, la plus célèbre étant celle de Cynthia Ann Parker, popularisée par John Ford dans ‘La Prisonnière du désert'. Une femme qui fut enlevée dans sa jeunesse par les Comanches, adoptée par la tribu, épousa un chef, puis fut reprise par les Américains au cours d'une bataille et retrouva sa famille d'origine, mais ne parvint jamais à se réhabituer à la vie urbaine. Il faut savoir que le fait d'enlever des femmes ou de jeunes enfants dans d'autres tribus, et plus tard parmi les Américains et les Mexicains, était assez courant chez de nombreux peuples amérindiens. Cela leur permettait de redresser leur démographie suite à des guerres ou des épidémies, et aussi de se fournir en esclaves, une institution qu'ils n'avaient pas attendu les blancs pour inventer. L'assimilation était fréquente, mais pas systématique. Dans le cas présent par exemple, le petit Horse Boy occupe en gros la place d'un esclave capturé dans une autre tribu. Pour les adultes et adolescents, la capture était suivie d'une période dure, où ils étaient astreints à toutes les corvées (ce qui apparait bien dans le livre) voir battus et torturés régulièrement (ici exclue par le choix narratif habile de faire de Marie et ses compagnes des volontaires), une sorte de ‘reconditionnement' psychologique à l'issue duquel un certain nombre (pas tous) pouvaient espérer l'intégration dans la tribu. J'ai apprécié cette oeuvre pour son réalisme sur un certain nombre de points, notamment le fait que les Indiens ne soient pas trop idéalisés. En particulier sur le fait qu'il existait aussi chez eux des inégalités sociales. L'auteur évoque aussi mais passe rapidement sur les célèbres ‘danses du soleil' – pour ceux qui ne connaissent pas, de gigantesques séances d'automutilation destinées à exalter le courage. Enfin il insiste sur la cruauté des rites guerriers, et le fait que la guerre était l'un des piliers de la civilisation des plaines. Il y a en revanche un point sur lequel le livre est totalement irréaliste, et c'est évident : les conditions de vie matérielle. Au niveau du confort d'abord – les manteaux et couvertures de fourrure étaient certes chauds, mais aussi un abri idéal pour la vermine – mais surtout des ressources alimentaires. Si certaines familles apparaissent plus favorisées que d'autres, personne n'a l'air de trop manquer de rien, même en plein blizzard ! Comme pour tous les peuples de chasseurs nomades, l'approvisionnement était en fait intermittent. Les famines faisaient des ravages, la période de février – mars étant surnommée ‘la saison où les bébés pleurent de faim'. Dans les années où se passent l'histoire, l'afflux d'immigrants avait déjà décimé les troupeaux de bisons et les autres gibiers, et la situation alimentaire dans les grandes plaines était devenue très critique – ce qui est la véritable raison pour laquelle la plupart des tribus finirent par rejoindre les réserves, où l'approvisionnement fourni par le gouvernement était maigre et de mauvaise qualité, mais au moins régulier. L'auteur rappelle également que la situation était sans issue : l'armée américaine était incapable de contenir le colossal flux d'immigrants à la recherche d'or et de terres agricoles, et si ces derniers tuaient le gibier des Indiens, l'armée ne pouvait pas pour autant laisser les Indiens tuer les immigrants. Ce qui est drôle en revanche, et je ne sais pas si c'est volontaire, c'est qu'il apparait assez vite que, avec les meilleures intentions du monde, nos volontaires accomplissent ce pour quoi elles ont été envoyées, à savoir faciliter assimilation des Indiens. D'abord en rejetant ce qu'elles estiment injuste ou ridicule parmi les multiples interdits et tabous de leur nouveau peuple, coercitifs mais jouant un rôle de véritable ciment culturel ; puis en s'attaquant à la tradition des raids pour voler les chevaux des tribus voisines, phase essentielle d'entrainement et d'aguerrissement des jeunes guerriers. Paradoxal, alors qu'elles souhaitent au contraire les protéger ! Pendant près d'un siècle, les Indiens n'apparaissaient dans la littérature que comme des êtres cruels et sanguinaires, brûlants, tuants et torturants à plaisir leurs prisonniers. Aujourd'hui, ils n'y apparaissent plus que comme d'héroïques chevaliers de la nature défendant leurs terres et leurs familles contre les blancs décidés à les corrompre et les exterminer. le problème, c'est que la réalité n'est pas quelques parts entre les deux : elle EST les deux. La dureté des Indiens, liée à celle de leur environnement, n'a rien d'une légende ; les tortures infligées aux prisonniers faisaient partie des rituels religieux et sont parfaitement attestées. Jim Fergus le montre bien, et c'est une excellente évolution. Mais il y a un point qu'il ne faut jamais perdre de vue : la diversité culturelle des Amérindiens. Jusque dans les années 1800, une alliance des plus puissantes tribus aurait pu balayer les Espagnols du Nouveau-Mexique, les établissements français du Mississipi et le jeune état américain en un gros semestre. Ils ne le firent pas car ils ne raisonnaient pas du tout comme cela, car ils ne mesuraient pas la menace, car ils étaient devenus dépendants de la métallurgie européenne, mais également parce que l'écart culturel entre tribus indiennes n'était pas loin d'être aussi grand qu'avec les européens.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9791036602726
  • Collection ou Série
  • Format
    Format CD audio standard
  • Dimensions
    168 x 139 mm

L'auteur

Jim Fergus

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