Othello - Édition bilingue : Le livre de William Shakespeare
" Toute la symbolique de La Tragédie d'Othello le Maure de Venise se trouve condensée dans ce titre, qui, d'emblée, dit le tragique et ses modalités : l'exil et la rupture, l'altérité, et la présence, au coeur des relations entre les protagonistes, d'une irréductible obscurité. Le titre pose aussi l'antinomie autour de laquelle s'articule la dramaturgie tragique : l'opposition entre l'ombre, dont le Maure est la représentation métonymique, et la lumière, associée aux splendeurs vénitiennes. D'abord concentrées dans le personnage de l'étranger, propagées par les machinations obscures d'Iago, les ténèbres envahissent progressivement l'univers dramatique, jusqu'à la nuit du drame. " Léone Teyssandier.
Une édition bilingue d'Othello avec une introduction et une traduction de Léone Teyssandier inédites en poche et saluées par Pierre Assouline.
De (auteur) : William Shakespeare
Traduit par : Leone Teyssandier
Expérience de lecture
Avis Babelio
Jusol
• Il y a 5 jours
Quel ingénieux paradoxe que ce titre ! Othello, oui Othello, le maure de Venise, puissant soldat devenu général pour la république, « noir bélier » désormais héros reconnu par ses pairs, honnête homme passant par-dessus tous les préjugés pour servir sa patrie nouvelle, amoureux doux et charmant de la blanche et pure Desdémone, a tout pour être le protagoniste de cette pièce. Mais c'est sans compter sur le sombre marionnettiste Iago, Moire funeste, hypocrite sublime, félon forcené s'il en est, dont les monologues dévoilent au spectateur outré les plans méphistophéliques. C'est lui le personnage principal, lui le génie du mal qui, poussé par son ambition, sa rapacité, ou simplement, peut-être, son appétence au vice, fait avancer la pièce, agir les personnages, survenir la tragédie. Quel méchant sublime, quel être tout à la fois fascinant et repoussant ! Alors pourquoi Othello, personnage omniprésent et pourtant si passif ? Voilà le comble de l'ingéniosité shakespearienne. Othello c'est toute la tragédie, seul ce nom pouvait être éponyme. Othello, c'est l'homme bon trahi par ses rares faiblesses. « le More est une nature franche et ouverte qui croit honnêtes les gens, pour peu qu'ils le paraissent » dira Iago. Othello, si fort, si sûr de lui, se voit pris dans l'engrenage de la jalousie la plus folle, le syndrome d'Othello disons-nous aujourd'hui. Pourquoi ? Car Othello se croit trahi dans ce qu'il a de plus cher : sa bonne foi, qu'il accorde à autrui et d'autant plus à Iago qui la joue avec talent ; son honneur, qui est sa seule richesse, lui, le noir maure, l'étranger, qui a su vaincre les préjugés à la force de son épée et de sa probité. Othello c'est le juste victime de la malveillance, c'est la faille imperceptible et pourtant omniprésente qui se révèle au grand jour, c'est l'Homme dans tout ce qu'il a de grand et tout ce qu'il a de petit, c'est « le grotesque au revers du sublime » comme le dira Hugo pour parler de son Cromwell. Oui, Othello est d'abord le récit d'une jalousie dévastatrice, celle de Iago, qui finira par imprégner Othello : « je verserai dans l'oreille de celui-ci la pensée pestilentielle » avoue-t-il au public. La jalousie, qu'Emilia, la dame compagnie de Desdémone et femme de Iago, définit comme « un monstre engendré de lui-même, né de lui-même » est l'origine de la haine de ce dernier, lui, le soldat émérite, estimant être digne de la charge de lieutenant mais renvoyé au poste de simple porte-enseigne. Cette jalousie, couplée à son amour du mal, à son rejet de toute règle morale, à sa haine du monde, l'entrainera à manipuler ceux qui l'entourent, à mentir, à jouir du malheur des autres et même à tuer. Cependant, étonnante de modernité, la pièce traite également du préjugé, qu'il soit xénophobe ou sexiste. Par Othello d'abord, dont la couleur de peau est sans cesse rappelée, par lui comme par ses ennemis. Barbare, il ne l'est pas, contrairement à ce que l'on insinue. Chrétien, aimant, loyal, la jalousie le transformera cependant. Il frappe sa femme, celle qu'il idolâtre, devient méchant, se fait brute avant d'avoir le droit à une fin digne une fois comprise son erreur. Par les femmes ensuite, avec en tête Desdémone, femme indépendante et sûre d'elle, n'hésitant pas à suivre son amant dans une entreprise périlleuse. Sa charité et son altruisme la perdront. Elle qui voulait aider Cassio par générosité se trouvera accusée d'en avoir fait son amant. Les stéréotypes sur les femmes sont surtout insinués par Iago qui les déclare bavardes, lascives et manipulatrices, tous démentis par les femmes de la pièce, sublimes de bonté, sincèrement amoureuses et cruellement punies. Les grandes oeuvres ne meurent jamais, Othello en est une. Limpide, stupéfiante, édifiante, sa mécanique implacable nous fait tout à la fois sourire, bondir et s'émouvoir. Rien ici n'est réchauffé, flétri, surannée, tout y est vivace, audacieux, étincelant. C'est du Shakespeare me direz-vous ? Oui, mais du grand, c'est dire.
Myriam3
• Il y a 1 mois
Je ne connaissais rien à l'histoire d'Othello, une pièce que je reléguais sans cesse à plus tard jusqu'à ce que je finisse par me décider à le lire. En fait, je l'ai dévoré, et j'avais oublié que même une pièce du 17ème siècle pourrait me plaire autant. Ecrite il y a un peu plus de 400 ans selon les suppositions, Othello n'en garde pas moins une certaine modernité... et je n'ai pas pu empêcher mes pensées de retourner sans cesse, nauséeusement, vers le documentaire qui est sorti il y a quelques mois sur Bertrand Cantat. Desdémone est une jeune femme vertueuse qu'Othello, dit le Maure pour ses origines, épouse mais que Cassio convoite également. Le personnage central de l'intrigue, Iago, fourbe et rusé qui a ses propres raisons de se venger contre Othello, fait croire à celui-ci qu'elle le trompe. Othello, jusque là vu comme un homme grand, loyal et sensé, se transforme en monstre de jalousie. Desdémone n'a plus qu'à se cacher... Finalement, rien de nouveau sous le soleil. Ce comportement toxique du mec jaloux se tournant vers la violence est toujours bien d'actualité, comme on peut le voir plus ou moins tous les jours dans les médias. Comme toujours, Shakespeare sait dérouler l'intrigue de manière implacable, jouant des ruses des uns et de la crédulité et faiblesses des autres. J'ai particulièrement aimé les personnages féminins et détesté les personngaes masculins!
Myriam3
• Il y a 1 mois
Je ne connaissais rien à l'histoire d'Othello, une pièce que je reléguais sans cesse à plus tard jusqu'à ce que je finisse par me décider à le lire. En fait, je l'ai dévoré, et j'avais oublié que même une pièce du 17ème siècle pourrait me plaire autant. Ecrite il y a un peu plus de 400 ans selon les suppositions, Othello n'en garde pas moins une certaine modernité... et je n'ai pas pu empêcher mes pensées de retourner sans cesse, nauséeusement, vers le documentaire qui est sorti il y a quelques mois sur Bertrand Cantat. Desdémone est une jeune femme vertueuse qu'Othello, dit le Maure pour ses origines, épouse mais que Cassio convoite également. Le personnage central de l'intrigue, Iago, fourbe et rusé qui a ses propres raisons de se venger contre Othello, fait croire à celui-ci qu'elle le trompe. Othello, jusque là vu comme un homme grand, loyal et sensé, se transforme en monstre de jalousie. Desdémone n'a plus qu'à se cacher... Finalement, rien de nouveau sous le soleil. Ce comportement toxique du mec jaloux se tournant vers la violence est toujours bien d'actualité, comme on peut le voir plus ou moins tous les jours dans les médias. Comme toujours, Shakespeare sait dérouler l'intrigue de manière implacable, jouant des ruses des uns et de la crédulité et faiblesses des autres. J'ai particulièrement aimé les personnages féminins et détesté les personngaes masculins!
Balou2022
• Il y a 1 mois
J'ai voulu lire les trois œuvres majeurs de Shakespeare soit Hamlet, Le Roi Lear et Othello. Si les deux premières lectures furent fluides, riches en émotions et riches en rebondissement, j'ai eu beaucoup de mal avec la Othello. Attention, je ne remet pas en doute l'ampleur de la pièce de théâtre, ni sa portée, ni son discours. Qu'on s'entende bien. Si je met la note de 7/10, ce n'est uniquement pour noter mon expérience de lecture. Le souci que j'ai eu avec la lecture d'Othello réside dans le fait que j'ai lu Hamlet et Le Roi Lear peu de temps avant. Si bien qu'à la fin du premier acte je savais où j'allais, je savais qui allait mourir (avec toute fois une surprise), qui allait faire quoi. Bref, je lisais cette pièce de théâtre sans vraiment découvrir l'intrigue. Cependant, à l'inverse des deux premières lectures, je visualisais les décors beaucoup plus nettement dans cette pièce. Et je pense, sincèrement, que je prendrais plus de plaisir a regarder cette pièce qu'à le lire.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782221242834
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- Collection ou Série
- Pavillons Poche
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 576
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- Dimensions
- 183 x 124 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
9,90 € Poche 576 pages