Perdido Street Station - tome 1 : Le livre de China Miéville

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Nouvelle-Crobuzon : une métropole tentaculaire et exubérante, où humains et hybrides mécaniques côtoient les créatures les plus exotiques. Depuis plus de mille ans, le Parlement et sa milice règnent sur une population de travailleurs et d'artistes, d'espions, de magiciens, de dealers et de prostituées. Mais soudain un étranger, un homme-oiseau, arrive en ville avec une bourse pleine d'or et un rêve inaccessible : retrouver ses ailes...

" China Miéville signe un ouvrage d'une constante invention qui laisse le lecteur en état de choc. " Jacques Baudou – Le Monde

Cet ouvrage a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire, le prix Arthur C. Clarke et le British Fantasy Award



Cet ouvrage a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire, le prix Arthur C. Clarke et le British Fantasy Award

De (auteur) : China Miéville
Traduit par : Nathalie Mège

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" China Miéville signe un ouvrage d'une constante invention qui le laisse le lecteur en état de choc. "

Jacques Baudou – Le Monde

PRESSE

Avis Babelio

LaGeekosophe

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 ans

J'avais découvert China Miéville avec Les scarifiés, une œuvre sidérante qui prenait place dans une ville pirate flottante. Le Hold my SFFF m'offre l'occasion de me relancer dans un autre livre du subversif auteur anglais en découvrant l'un de ses romans phares, Perdido Street Station, séparé en deux tomes dans mon édition. L'auteur déploie dans ce roman ce qu'il sait faire de mieux : créer un monde unique, très original. China Miéville allie des éléments très hétéroclites mais qui parviennent à devenir un ensemble cohérent. Au-delà de la cohérence, il ressort de Perdido Street Station une sensation d'étrangeté mêlée de foisonnement qui crée un réel dépaysement. Il y a dans un premier temps un véritable mélange des genres : fantasy, avec un monde qui mêle plusieurs races et des notions de magie assez sombres, science-fiction, avec le personnage de Dan der Grimnebulin et sa science ainsi que du steampunk, avec des créatures mi-machines mi-organiques... Bref, autant de choses qui ne semblent pas au premier coup d’œil faire bon ménage. Mais Perdido Street Station séduit aussi grâce à une ambiance très sombre ! En effet, la Nouvelle-Crobuzon n'a rien d'une ville paradisiaque. Peuplée de savants fous, d'artistes décadents, de politiciens égotistes et d'ouvriers laborieux, c'est un vrai capharnaüm divisée en plusieurs quartiers, des riches sphères en ghettos décrépits. Le tout donne l'impression d'osciller constamment entre grandeur architecturale et décadence, comme si l'endroit avait connu de meilleurs jours. Un peu comme ses habitants, qui se composent de créatures mi-humaines mi-plantes/insectes, notamment des gens mi cactus ou mi-scarabées. Le scénario est un peu long à se mettre en place ! Nous suivons d’abord un couple dépareillé, une femme scarabée artiste qui a quitté son peuple d’origine, Lin, et un savant fou, Isaac, touche-à-tout mais aussi un paria. L’histoire s’accélère un peu à l’arrivée de Garuda, un homme-oiseau dont on a coupé les ailes. Avant, le récit entrecroise plusieurs scènes de la vie quotidienne qui permettent de mieux comprendre Nouvelle-Crobuzon, se quartiers, les espèces qui s’y trouvent… Cela aide à la compréhension du monde et ç l’immersion, mais il faut attendre un peu avant que les choses se déclenchent. J’ai beaucoup apprécié l’arc narratif une fois lancé, et je trouve dommage d’avoir fait le choix de diviser l’œuvre original car on a l’impression d’un rythme bâclé. Pourtant, une fois la machine lancée, c’est assez fascinant : une menace indicible pèse sur la ville et l’auteur montre un grand talent pour la mise en scène et la construction de ce danger. Je ne spoilerais pas plus, mais j’ai hâte de voir ce à quoi la suite va ressembler. China Miéville a une écriture très spécifique vite reconnaissable. Il est notamment capable de mettre en place des descriptions captivantes et imagées des lieux comme des personnes, ce qui permet dans tous les cas de créer de réelles personnalités, même aux quartiers et aux objets. Cela se traduit parce que j’ai expliqué dans la première partie, à savoir un univers unique. De plus, la plume de Miéville n’est pas dénuée d’humour ou de dramaturgie, ce qui rend l’ensemble bien équilibré même lorsqu’il ne se passe pas grand chose. On pourrait craindre que les personnages manquant un peu de couleur, mais Miéville est capable de construire en quelques mots des personnages attachants. Son écriture permet de ménager un beau suspens autour d’eux, car ils ne révèlent que petit à petit leurs mystères et leurs projets. Un effet qui crée parfois une sensation de lenteur et d’inertie, mais qui est inévitable quand on crée des univers denses qui nécessitent une mise en place longue. J’ai en tout cas beaucoup apprécié la diversité des personnages et leurs histoires. Ils ne sont pas forcément tous attachants mais ils ont assez de substance pour être tous intéressants. C’est une œuvre définitivement bizarre et inclassable, qui fourmille de créativités et d’idées. China Miéville crée un roman réellement unique qui oscille entre plusieurs genres, de la fantasy en passant par le steampunk. L’univers très riche est bien soutenu par une écriture détaillée qui offre une foule de descriptions précises et dépaysantes, mais aussi des personnages variés. Comme beaucoup de romans qui reposent sur leur atmosphère et leur univers, Perdido Street Station peut paraître un peu long à se mettre en place ! Mais l’angle choisi par l’auteur est tellement original que ce serait dommage de s’en priver.

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LeChroniqueur

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Chronique commune au deux tomes du roman. Perdido Street Station est un roman doté d’un worldbuilding dense et original, marqué par l’esthétique grotesque du New Weird, qui convoque et combine des topoï de plusieurs genres de l’imaginaire, à commencer par la Fantasy, la science-fiction et l’horreur, avec une technologie industrielle, de la magie, et des créatures cosmiques dépassant la compréhension humaine, au sein de la ville de Nouvelle Crobuzon. China Miéville y aborde des problématiques sociales, notamment l’aliénation et la paupérisation d’une classe laborieuse par une classe dirigeante, qui va jusqu’à modifier les corps des travailleurs pour qu’ils accomplissent des tâches spécifiques ou leur faire porter les marques de leurs crimes. Il décrit également la manière dont le système cherche à briser les porteurs des luttes sociales, à savoir les grévistes et les journaux dissidents, avec l’aide d’une milice armée et omniprésente. Il aborde également le racisme, à travers la description des rapports entre les humains et les différents peuples Xénians, qui sont marqués par un certain anthropocentrisme et de l’incompréhension. L’intrigue met en scène la manière dont Isaac Dan der Grimnebulin, un scientifique réprouvé, libère malgré lui des gorgones, des créatures plongeant la ville dans le cauchemar. Aux côtés de compagnons marginalisés au sein de Nouvelle Crobuzon, il tente de les neutraliser, alors que des drames sociaux, politiques et personnels se jouent. Pour moi, ce roman est magistral par le monde qu’il décrit, le mélange des genres qu’il opère, son esthétique grotesque, et les thématiques qu’il aborde. Je ne peux que vous le recommander ! Chronique complète et détaillée sur le blog.

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Toon

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Un chef d'oeuvre d'originalité qu'on ne referme qu'à contre-coeur. J'ai rarement pris une telle gifle et pourtant j'ai lu plus d'1 millier de livres... une sorte de Brazil sauce gaborit que Spinrad aurait écrit pour faire simple... Bref unique en son genre, un pur moment de bonheur jusqu'à la dernière ligne. Je sais que c'est très "lieu commun" de dire ça mais PSS est aussi une critique en profondeur de nos sociétés modernes et de ses dérives: l'horreur des abattoirs, des foires aux monstres, des grèves réprimées par la police, des bidonvilles, des ghettos... De la à penser que c'est un prétexte politique pour diffuser la parole du Trostkyste Miéville il n'y a pas vraiment loin à aller

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Riduidel

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Après trois semaines dans les ruelles de la Nouvelle-Crobuzon, j'en sors enfin pour vous livrer un avis franchement enthousiaste, même si j'ai quelques réserves sur des points particuliers.Donc, ce roman nous raconte les aventures d'Isaac (C'aurait pu être Newton, mais, non, pas là.), d'un homme aigle sans ailes, et de quelques uns de leurs amis.Le premier problème de ce roman, c'est de trouver une unité à la trame narrative. En effet, le début du roman concerne les recherches scientifiques d'Isaac, et celles, artistiques, de son amie la femme à tête de scarabée. Mais, au bout d'un moment, pour une raison que seul l'auteur connaît, on passe d'une chronique de la vie urbaine à une chasse au monstre qui, pour fascinante qu'elle soit, n'en a pas moins rien à voir avec la première moitié du roman, ce qui est encore plus visible de par le découpage en deux tomes.Bon, cela étant, c'est quand même un bouquin tout à fait excellent, et foisonnant d'une part de références, et d'autres part de liens pour moi avec d'autres oeuvres.Références et liensLe premier de ces liens concerne des romans traitant de la ville ... comme l'Ankh-Morpok de [a:Pratchett|1654|Terry Pratchett|https://images.gr-assets.com/authors/1235562205p2/1654.jpg], la Lankhmar de [a:Leiber|23001|Fritz Leiber|https://images.gr-assets.com/authors/1423163995p2/23001.jpg], ou [b:la cité du gouffre|26858016|La cité du gouffre|José Moselli|https://images.gr-assets.com/books/1443882094s/26858016.jpg|46896687] de [a:Reynolds|51204|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/authors/1369753656p2/51204.jpg], mais je reviendrai sur ce lien plus loin. Bref, la ville, hein. Comme dans les différentes villes dont je viens de parler, l'architecture est loin d'être élégante, loin d'être organisée, et, surtout, loin d'avoir une chance de résister à la prochaine pluie. Ca, tout de suite, ça pose une ambiance assez glauque. et cette ambiance, l'auteur prend un soin jaloux à en peaufiner chaque détail, en ne donnant à voir au lecteur que les parties les plus laides, décrépies, polluées de cette Nouvelle-Crobuzon. Et ça n'est à mon avis pas pour rien que la période choisie est une espèce de révolution industrielle rendant hommage à la Londres du XIXème siècle (Qui a bien évidement dû aussi servir d'exemple aux autres villes mentionnées).La ville est donc une première composante de cette ambiance glauque. Mais ça n'est pas la seule composante. Il y a aussi le côté tous pourris, mis en valeur par cette milice, ce gouvernement pas vraiment démocratique, et toutes les sortes de mafias peuplant les strates intermédiaires de cette ville démente.Un roman gothique ?Pour en revenir aux références, je voudrais parler du lien tout particulier unissant ce roman et ceux de [b:La cité du gouffre|26858016|La cité du gouffre|José Moselli|https://images.gr-assets.com/books/1443882094s/26858016.jpg|46896687]. En effet, ce lien a pour moi été flagrant très rapidement, pour devenir bientôt un guide de lecture tout à fait sensé pour cette oeuvre.Le premier lien, c'est évidement l'environnement urbain, déja mentionné plus haut, qui est d'une évidence absolue. Pourtant, il faut le voir dans le détail pour bien comprendre le lien qui existe entre ces deux villes. Dans les deux cas, la construction est anarchique, souvent agressée par un environnement actif, que ce soit magiquement ou non.Ces deux villes sont par ailleurs peuplées de créatures plus étranges les unes que les autres. Pour la cité du Gouffre, je vous conseille la lecture de [b:Diamond dogs, Turquoise days|893590|Diamond Dogs, Turquoise Days|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/books/1348305802s/893590.jpg|878818]. Et pour [b:Perdido Street Station|68494|Perdido Street Station (Bas-Lag, #1)|China Miéville|https://images.gr-assets.com/books/1393537963s/68494.jpg|3221410], un rapide inventaire suffira : un homme-aigle, des femmes scarabées (Faut-il voir un clin d'oeil à l'Egypte antique ?), des hommes-grenouille sans costume, et en guise de feu d'artifice final, Madras, le recréé artistique, qu'on pourrait par exemple rapprocher du capitaine de [b:L'Espace de la révélation].Et puis, ces villes, sous leurs atours flamboyants, sous leur facade de centre culturel, ne sont que le dessus de poubelles sordides dans lesquels tout est possible.A ce sujet, la visite au bordel du collègue d'Isaac est une espèce de fantasme, du même niveau de pervesité que [b:Diamond dogs, Turquoise days|893590|Diamond Dogs, Turquoise Days|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/books/1348305802s/893590.jpg|878818], encore une fois, mais choisissant une orientation nettement différente ...Bref, il y a d'innombrables points communs entre ces deux romans et, comme je le disais de l'oeuvre de [a:Reynolds|51204|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/authors/1369753656p2/51204.jpg], [b:Perdido Street Station|68494|Perdido Street Station (Bas-Lag, #1)|China Miéville|https://images.gr-assets.com/books/1393537963s/68494.jpg|3221410] est une oeuvre gothique, flamboyante, mais aussi sale comme une cathédrale délabrée, et c'est peut-être cette saleté qui en fait tout le sel.Pas d'échappatoireEnfin, je dis sale, mais ça n'est pas le mot juste. Pour moi, ce qui décrirait mieux la philosophie sous-tendant l'écriture de cette chose littéraire, c'est l'absence complète de pitié. Du début à la fin, j'ai en effet l'impression que l'auteur s'est imposé comme contrainte littéraire l'absence de pitié et d'espoir. A bien des reprises, il peut sauver des personnages, améliorer des situations. Mais le fait-il une seule fois ? Non, je ne crois pas. Et ça, pour dur que ce soit pour le lecteur, c'est bien.Naturellement, la conséquence logique, c'est qu'il n'y a pas de happy end. Et ça, c'est encore mieux.ConclusionVous vous en doutez déja, mais j'ai adoré. Pas pour l'histoire, qui est plutôt déséquilibrée, nous incitant sans cesse à nous demander où l'auteur veut donc nous conduire, mais pour la Nouvelle-Crobuzon, pour les recréés, pour Madras, et, même, pour les Gorgones. Tiens, tant que j'y pense, j'oubliais un dernier clin d'oeil : la Fileuse, qui m'a fait furieusement penser à Shelob et aux autres araignées Tolkieniennes. Bref, j'ai adoré, et j'adorerais, je crois, voir un Peter Jackson fou tenter une adaptation impossible. Bon, j'adorerais peut-être plus encore lire d'autres romans reprenant ce monde fou, invraissemblable, aux confluents de la fantasy, du steampunk, et de presque tous les autres courants de la SF sauf le space-op.Mais, soyons réalistes, ça n'est pas à mon sens un roman pour tous les publics. Donc ne vous lancez dedans que si vous avez le coeur bien accroché, l'esprit très ouvert et un goût certain pour l'étrange et, comme je l'ai déja dit, le gothique. 9782070455171"

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China Miéville

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