The City & The City : Le livre de China Miéville
Deux villes, un seul territoire... Beszel et Ul Qoma se partagent un labyrinthe de rues enchevêtrées, s'ignorant mutuellement. Le passage de l'une à l'autre, un simple regard même, implique l'intervention d'une milice transnationale et omnipotente. Côté Beszel, l'assassinat d'une jeune étudiante en archéologie va mettre le feu aux poudres...
En charge d'une enquête délicate, entre secrets d'histoire et brouillard juridictionnel, l'inspecteur Borlù avance en terrain miné...
" Fascinant ! "
M.P. – Femme actuelle
" Un étonnant roman qui mêle science-fiction, uchronie et polar. "
F.F. – Le Nouvel Observateur
Ce roman a reçu cinq prix en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Il a été cité dans la liste des meilleurs livres de l'année par le Los Angeles Times, le Seattle Times et Publishers' Weekly.
De (auteur) : China Miéville
Traduit par : Nathalie Mège
Expérience de lecture
Avis Babelio
lodine
• Il y a 4 mois
La claque... Je ne suis pas à priori une fan de polar mais The city and The city a une dimension assez incroyable. J'avais découvert la (très courte) série il y a quelques années et même si je me rends compte maintenant qu'elle n'est pas vraiment "fidèle" au livre, j'ai tout de même adoré l'interprétation de David Morrissey en inspecteur Borlú et le postulat de départ complètement fou de ces deux villes "occupant le même espace" (et j'avoue que les images de la série m'ont aidée à donner encore plus vie à ce concept dingue - et à celui de "l'évision" - lors de la lecture du livre). Restée sur ma faim à l'époque, je m'étais promis de lire le livre pour en découvrir plus. C'est donc il y a deux jours que je me décide enfin à lire mon premier roman de China Miéville en double lecture s'il vous-plaît (ebook + audio en simultanée... ça peut paraître tordu mais c'est top). Et là, j'ai été portée (voilà, voilà, je n'ai encore pas beaucoup dormi) par cette écriture noire, par ce personnage brut de décoffrage mais qui ne manque pas d'humour, par cette enquête - entre politique et mystique - au long cours, par ces villes impossibles, par cette "rupture" si mystérieuse... et ne parlons pas des dialogues savoureux. Une science-fiction "terrestre" qui m'a scotchée. Tout est déstabilisant et nous empêche d'avoir des repaires : la consonnance des noms (des villes, des personnages), ce petit côté rétro de Beszel qui ne permet pas de situer l'époque, l'intrigue complexe... Et au final, c'est prenant et magistral. Voilà, vous savez tout, j'ai adoré et maintenant dodo ;-) PS : sur une thématique similaire, je vous conseille une série télé qui s'appelle "Counterpart" admirablement interprétée par J.K. Simmons (une autre facette de la "multiplicité des villes").
Irkyno
• Il y a 2 ans
Livre vraiment atypique que ce « The city the city » où la science-fiction côtoie avec virtuosité cette face plus sombre de la littérature qu’est le polar. Mais si je suis affirmative sur le côté policier, peut-on vraiment parler de science-fiction ? Ne faudrait-il pas mieux parler de fantasy urbaine, car c’est entre les murs étroitement imbriqués de Bes#378;el et Ul Qoma, deux villes imaginaires, mais situées sur notre bonne vieille Terre que China Miéville nous guide tout au long de son histoire. Nous mène et nous perd, car tout est fait pour nous retirer tous repères notamment géographiques et tout juste parvient-on à comprendre que ces deux villes-états se situent quelque pars dans les Balkans. Si le personnage principal de « The city the city » est un policier opiniâtre de Bes#378;el enquêtant sur la mort d’une jeune femme, on devine rapidement que dans l’esprit de l’auteur, ce sont Bes#378;el, Ul Qoma et leurs habitants respectifs qui occupent la première place. Imaginez deux villes si étroitement imbriquées l’une dans l’autre qu’une partie d’un trottoir peut par exemple se trouver à Bes#378;el tandis que l’autre se situera à Ul Qoma… et ordre strict est donné aux habitants de s’ignorer totalement au risque de s’attirer les foudres de la Rupture, police secrète et impitoyable chargée d’empêcher toute interaction, même infime entre les habitants si proches, mais pourtant si éloignés des deux villes. Je ne vais pas développer ici les imbroglios qu’elle telle séparation provoque à tous les niveaux, il faut juste retenir qu’à part quelques contestataires qui rêvent de réunifier les deux villes, tous ont a cœur « d’éviser » (comprendre « ne pas voir ») les habitants d’en face dans la plus totale acceptation. Bref, le moins que l’on puisse dire, est que je suis ressortie de ma lecture plutôt déstabilisée. Je ne peux pas renier la qualité et l’originalité du roman de China Miéville (auteur anglais que je vais suivre avec la plus grande attention) d’autant plus qu’il a remporté les plus grands prix dans le domaine de l’imaginaire. Mais d’un autre côté, je ne peux m’empêcher de penser que jamais je n’ai été confronté à un comportant humain aussi con que celui des habitants de Bes#378;el et Ul Qoma et pourtant…
LeChroniqueur
• Il y a 3 ans
The City and The City est un roman policier teinté de surnaturel de China Miéville, dans lequel l’auteur décrit deux villes, Beszel et Ul Qoma, dont les espaces urbains se chevauchent. Leurs habitants ont interdiction d’entrer en contact, et sont donc conditionnés à s’éviter du regard, sous peine de se voir emportés par la Rupture, une forme d’autorité dotée de pouvoirs surnaturels. L’enquête de l’inspecteur Borlú, sur les traces du meurtrier de Mahalia Geary, une étudiante en archéologie, montre les différences entre ces deux villes, mais aussi ce qui les gangrène. J’ai beaucoup aimé ce roman pour son inventivité, et je vous le recommande, plus particulièrement si vous voulez découvrir l’œuvre de l’auteur, parce qu’il est sans doute plus accessible que Bas-Lag, que je préfère néanmoins ! Chronique complète et détaillée sur le blog.
Musa_aka_Cthulie
• Il y a 4 ans
Ça fait deux fois que je lis The City The City, la deuxième remontant à six mois. Et jusqu'à présent, j'ai pas été foutue d'écrire une critique sur ce roman, bien que j'aie très vaguement (mais vraiment très très vaguement) essayé. Voyons si je vais m'en tirer aujourd'hui. Pourquoi est-ce que je n'ai pas réussi à... Bon, là, j'en suis déjà à la quatrième réécriture de cette phrase, vous voyez comme j'ai du mal... Alors, qu'est-ce qui me bloque ? Je crois que j'ai beaucoup de mal à m'expliquer ce qui fait pour moi le charme de The City The City. Du coup, l'expliquer aux autres devient une torture. Car franchement, comment est-ce que je pourrais expliquer ce que je ne comprends pas ? Allez, c'est parti, on va essayer de comprendre. Une ville scindée en deux, ou deux villes qui n'en forment qu'une, ou deux villes à la fois entremêlées et séparées, telles se présentent Bes#378;el et Ul Qoma. L'une est marquée par l'uniformité et la grisaille, l'autre se distingue par son aspect plus coloré et moderne. Elles sont collées l'une à l'autre, mais parfois tramées, voire dotées de quelques espaces neutres. Le tramage consiste en des lieux comprenant une savante alternance entre des espaces qui appartiennent à Bes#378;el et d'autres appartenant à Ul Qoma. Et, tenez-vous bien, malgré ces lieux tramés, il est strictement interdit (par une loi commune ? qui viendrait d'où ? on ne sait pas) aux habitants de Bes#378;el d'aller à Ul Qoma, et inversement. Mais pas seulement. Il est également interdit de regarder, d'écouter ce qui se passe dans l'autre ville, d'où un vocable spécifique (ce qui est une des marques de fabrique de China Miéville) utilisé par les habitants, comme "éviser" pour "éviter de regarder", ou "inouïr" pour "éviter d'écouter". Un vocable qu'on comprend vite et facilement, c'est à noter. Tout de suite, je vous vois venir : qu'est-ce que c'est que ce foutoir que China Miéville est allé inventer, et qui ne tient pas la route une seconde ??? Parce que conduire sur une voie où il faut éviter de regarder la moitié des voitures, ça semble plus une incitation à provoquer des accidents mortels qu'autre chose, soyons clairs. Du coup, je pense qu'il ne faut pas, mais alors pas du tout, s'arrêter au manque de réalisme de la chose. Impossible de lire ce roman si on ne le prend pas comme une métaphore, ou bien on risque de ne jamais finir de s'agacer à propos de tout et de rien - ce que je peux comprendre, vu que je suis un modèle en matière d'agacement qui n'en finit plus. Cela dit, l'idée d'éviser ou d'inouïr les gens qui se trouvent juste sur le trottoir d'en face, est-ce que c'est si fantasque que ça ? Est-ce qu'on n'a pas appris, en tout cas en France mais aussi dans plein d'autre pays, à ne plus voir les clochards qui font la manche et les chats errants qui crèvent la dalle ? Est-ce qu'on n'a pas appris à ne plus entendre le bruit que font les moteurs de voitures ou à ne plus voir les publicités qui s'affichent partout ? Poursuivons. Pour corser le tout, on a un meurtre avec un corps trouvé à Bes#378;el mais probablement perpétré à Ul Qoma, ce qui va donner du fil à retordre à notre narrateur, l'inspecteur Tyador Borlù. Ajoutez à cela des unificateurs et des nationalistes dans les deux villes pour l'aspect politique, ainsi que d'étranges objets archéologiques impossibles à dater, et une légende, celle d'Orciny, la ville des origines, qui se trouverait sous les deux autres. Car une question n'a jamais été réglée : est-ce que Bes#378;el et Ul Qoma sont deux villes qui se sont rapprochées, ou sont-elles issues de la scission d'une seule ville ? Pour finir, il est question d'une organisation de l'ombre : la Rupture. Vous parlez à quelqu'un d'Ul Qoma alors que vous êtes de Bes#378;el et que vous n'en avez pas l'autorisation (bah oui, il existe des dérogations, quand même) ? Ça signifie que vous "rompez", et par conséquent l'obscure Rupture s'occupe de vous. J'ai repris tous les éléments essentiels de The City The City, dont ceux qui m'ont poussée à le lire. J'en avais entendu parler dans Mauvais Genres, l'émission de François Angelier, et rien que l'idée de ces deux villes liées l'une à l'autre et où les règles empêchaient les habitants de l'une de communiquer avec ceux de l'autre, ça m'avait accrochée. Alors quand il a été question, en cours de lecture, de mystères archéologiques et d'une autre ville mythique, j'étais aux anges. J'avoue que sur ces deux points, j'ai un tantinet déchanté : China Miéville n'est pas allé au bout, soit par volonté, soit par paresse ; je ne saurais dire. En tout cas il a un peu refait le coup avec Merfer, l'odieux fourbe ! Je vois bien, au moins en partie, ce qui a pu déplaire à d'autres lecteurs. Au-delà des lois bizarres qui régissent les deux villes, on a affaire à une intrigue policière conventionnelle, à des éléments de l'histoire peu exploités et à une métaphore de la ville double qui reste assez vague. Néanmoins... j'ai du mal à saisir pourquoi le style de China Miéville poserait problème dans The City The City. Je n'ai pas énormément lu cet auteur, mais on s'aperçoit vite après quelques romans qu'il adapte son écriture en fonction du sujet. D'où un style parfois fantasque, baroque, ou je ne sais comment qualifier ça, voire pénible comme dans Kraken (ça n'engage que moi). Ou un style sobre, comme ici. Roman noir, style sobre, atmosphère pesante, un brin déprimante : je trouve qu'on a une combinaison réussie, et c'est probablement la raison de mon attachement à ce livre comportant des défauts certains. Je suis très sensible aux atmosphères qui se dégagent des œuvres, dans toutes les formes d'art. Or, The City The City, c'est ça au final : un roman d'atmosphère. Ainsi qu'une appropriation des codes de la dystopie et du roman noir dont Miéville n'a pas à rougir (pour la science-fiction, c'est en revanche bien trop effleuré pour être intéressant). Donc, oui, je suis restée sur ma faim avec The City The City, oui, j'ai vu venir le finale (mais est-ce un défaut ? pas ici, à mon sens) et pourtant oui, j'ai aimé lire le roman, et même le relire trois ans plus tard. Parce que The City The City, c'est toute une ambiance dans laquelle j'ai aimé traîner mes guêtres avec le narrateur. Et puis osez me dire que ce truc de villes entremêlées, ça ne vous titille pas un peu !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
-
- EAN
- 9782266239721
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- Collection ou Série
- Thriller-Noir - Thriller
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 480
-
- Dimensions
- 178 x 107 mm
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9,60 € Poche 480 pages