A poings fermés : Le livre de Amélie Antoine, Simon Bournel-Bosson

Gaspard, 12 ans, vit heureux avec ses parents à Paris jusqu’à ce que son monde s’effondre : ses parents se séparent et il va devoir tout quitter pour suivre sa mère à Brest où l’attend son nouveau travail. Nouvelle région, nouveau collège… Alors qu’il était un garçon plutôt populaire, Gaspard ne parvient pas à trouver sa place. Lui pourtant si gentil en vient même à se montrer désagréable et refuse de faire ce que lui demande le balayeur de la cour de son collège. "Si vous croyez que vos menaces vont m'empêcher de dormir...". Gaspard ne pensait pas se tromper autant… Depuis cette altercation, il est chaque nuit en proie à un étrange phénomène qui le laisse conscient mais totalement paralysé, incapable de se protéger contre ce qui rode. Persuadé qu’il est victime d’une malédiction, il perd peu à peu le sommeil. Je pensais tomber sur une "simple" histoire horrifique jeunesse, un récit paranormal où on prend plaisir à se faire peur. Et si c’est bien le cas, j'ai aussi découvert un récit bien plus lourd qu'il n'y paraît. Ce roman est effrayant mais il est surtout triste. Difficile de voir Gaspard en proie aux insomnies, à cette peur dévorante de ce qui en est à l’origine, de voir les adultes réaliser qu'il y a un problème mais sans se montrer particulièrement attentifs. Certes, ils ont leurs raisons, eux-mêmes pris dans une souffrance qu'ils doivent dépasser. Mais ça laisse le lecteur avec beaucoup d'affects négatifs et il se dégage de cette histoire un fort sentiment de solitude et de mélancolie. Navigant entre explication rationnelle ou paranormale, on se retrouve vite happé par cette histoire et l’envie de savoir si Gaspard va s’en sortir. Un récit horrifique ado qui n’est pas sans rappeler les histoires de Stephen King et que je vous recommande si vous aimez vous faire peur et les récits qui traitent du passage à l’âge adulte avec la perte d’une certaine innocence enfantine.

Dormir ! Gaspard voudrait bien dormir « à poings fermés » ! Comme avant ! Avant qu’il ne rencontre un vieux balayeur et qu’il lui manque de respect ! Dès lors, ses nuits vont être cauchemardesques. Quelques semaines plus tôt, le monde de Gaspard s’est écroulé lorsque ses parents se sont séparés ; il a du quitter Paris pour Brest, laisser son père et sa vie bien ordonnée derrière lui, perdant ainsi tous ses repères. Le roman mêle habilement réalisme, fantastique et même policier, Amélie Antoine joue avec le lecteur : Gaspard est-il sous l’effet d’une malédiction ou bien est-il victime de la paralysie du sommeil ? Les cauchemars qui hantent Gaspard sont habilement utilisés pour créer une tension qui va crescendo. Amélie Antoine réussit, avec une écriture fluide, à créer une atmosphère à la fois sombre et émouvante ; elle maintient habilement le suspense tout au long de l'histoire. En explorant en particulier les thèmes de l'abandon, de la perte, de la colère ou de la peur, elle parvient à retranscrire avec justesse les sentiments et les émotions d'un enfant confronté à la séparation de ses parents. Gaspard a vraiment l’impression d’être invisible et abandonné par tous. Il est dans l’incapacité de surmonter toutes les épreuves qui se présentent à lui. On le voit sombrer au fur et à mesure. A l’opposé, il y a le personnage de Kaïs, son copain, toujours joyeux, de bonne humeur et très positif, ce qui permet au lecteur de souffler un peu et à l’histoire de bien fonctionner. Avec ce roman, Amélie Antoine rend hommage au maître du frisson, Stephen King, car c’est aussi un livre qu’on lit pour se faire peur. Nul doute que les jeunes lecteurs adoreront frémir avec Gaspard ! Même si la fin ouverte m’a laissé un gout d’inachevé.

Aujourd’hui je vais vous parler de ce roman jeunesse que j’ai beaucoup apprécié. La plume d’Amelie Antoine a quelque chose de vraiment envoûtant. Si je la préfère dans le registre de la littérature « adulte » j’ai néanmoins beaucoup aimé cette lecture, cette aventure aux côtés de Gaspard. Dans ce roman jeunesse au soupçon de fantastique (on y retrouve l’influence du King, et d’ailleurs une référence à un de ses romans qui fait partie de mes préférés), nous partageons le quotidien de Gaspard, petit garçon de 12 ans. Gaspard avait tout pour être heureux: une famille unie, des amis, un univers familier et accueillant. Mais voilà, lorsque ses parents se séparent, Gaspard se voit obligé de se déraciner pour suivre sa mère à Brest, en terre inconnue. Gaspard perd peu à peu sa place dans le monde, ne se retrouve plus, s’efface. Et voici que dans des circonstances mystérieuses, il va perdre le sommeil. Comme je le précisais au début de ma chronique, il y a ici une part assez importante de fantastique. Ce n’est pas la part principale, mais elle est clairement là. Personnellement cela ne m’a pas du tout dérangée car elle est extrêmement bien exploitée. J’ai eu beaucoup de sympathie et de compassion pour le petit Gaspard, il m’a beaucoup touchée. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de son ami, Kaïs. Ce roman saura sans aucun doute parler à la jeune génération (et à la moins jeune) car il aborde de vrais problèmes, et le tout toujours sublimé par la superbe plume d’Amelie. Je vous le conseille, c’est pour moi une très belle découverte ! Il me reste d’ailleurs quelques romans de l’autrice à découvrir dans ma PAL, et j’ai hâte !

Une vie heureuse à Paris, mais tout s'écroule pour Gaspard: ses parents se séparent et il doit suivre sa mère à Brest où il est très solitaire. A Paris, de passage chez son père, il découvre une femme et son fils de son âge; il estime ne plus avoir sa place. A Brest, sa mère est accaparée par son travail et Gaspard ne trouve pas non plus sa place. Il se sent harcelé par un vieux balayeur qu'il est le seul à voir et qui lui jette un sort. Il se fait un copain avec lequel il arrive à communiquer: la nuit, son corps est paralysé , il ne dort plus et va très mal; en plus, il est amoureux d'Olivia, une troisième qui ne lui accorde aucune attention. Les parents ne voient rien.Seul un médecin l'écoute et lui parle de paralysie du sommeil; certes cela rassure un peu l'enfant mais n'explique pas tout et la dimension fantastique du roman demeure...J'ai bien apprécié ce livre et l'angoisse qu'il nous fait partager mais je suis frustrée de ne pas avoir eu d'explications ( trop cartésienne, sans doute) Les voix, le cercueil dans la galette, le mystérieux personnage etc. Une écriture très agréable et une psychologie fine du personnage. nb: j'ai vécu une nuit de paralysie du sommeil, il y a plus de 50 ans et j'en garde toujours un très mauvais souvenir: l'angoisse de mourir à petit feu sans pouvoir avertir qui que ce soit...