Quatre saisons à Mohawk : Le livre de Richard Russo

Poche

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De retour de la guerre, Sam n'a qu'une idée en tête : profiter de la vie. Cette nouvelle existence de flambeur se trouve chamboulée lorsque Sam se voit confier la charge de son fils, Ned, âgé de dix ans. Pour Sam, pas question de changer ses habitudes : le petit devra prendre le pli ! Entre deux parties de pêche et de billard, père et fils apprennent pourtant à se connaître et, même, à s'aimer.

" Avec ce portrait d'un gavroche de l'Amérique profonde, Richard Russo nous fait partager son trésor de compassion. " L'Express

Traduit de l'anglais (États-Unis)
par Jean-Luc Piningre

De (auteur) : Richard Russo
Traduit par : Jean-Luc Piningre

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Tout y est, la récession économique, les scènes à la John Fante, les silhouettes solitaires sorties des toiles d'Edward Hopper, les verres et les cœurs qui se vident aux coins des comptoir, les boules de billard qui claquent sous les néons -pages éblouissantes -, et toute la saveur d'une époque - les sixties - que Russo réinvente avec un incroyable panache. "
André Clavel, Lire

" Sur les sentiments profonds, violents, compliqués, qui unissent un père à son fils, sur le désespoir d'une mère, on n'a peut-être jamais rien écrit d'aussi juste, d'aussi drôle, d'aussi touchant. "
Éric Neuhoff, Le Figaro Madame

" Au sommet de son art (...) Richard Russo enchaîne les scènes d'anthologie, comme celle où Ned déménage, à l'âge de douze ans, du domicile maternel au domicile de son père. Des pages qui mettront la larme à l'oeil à tout lecteur un peu sensible. "
Al. F., Livres Hebdo

" Il ne se passe presque rien dans son roman, et pourtant c'est toute la vie qui frémit ici, sous le regard d'un virtuose de la psychologie. Lequel est assez généreux pour dénicher des trésors dans les poches éternellement vides de ses personnages. Ils nous tiennent par la main, nous parlent, nous bouleversent entre deux cuites, et on ne les oublie plus. "
André Clavel, L'Express

" (...) C'est le roman de cet amour filial, presque incongru mais magnifique, qu'écrit Richard Russo avec un sens de l'anecdote, du détail, du rythme et de l'atmosphère qui fait que tout sonne juste dans ce récit foisonnant, où se croisent des personnages multiples et attachants, et où les drames succèdent aux situations les plus cocasses. "
Ph. D., Var Matin Dimanche

PRESSE

Avis Babelio

CatF

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Le résumé du livre m'a plu. Ce qui m'a intriguée au premier abord, c'est que cet ouvrage est « le tableau de l'Amérique populaire ». Comme je suis curieuse, je voulais savoir à quoi ressemble l'Amérique profonde, perdue dans une terre désolée. En fait, c'est le combat quotidien d'une terre oubliée, où chacun essaie de s'en sortir à sa manière… J'ai trouvé ce livre très touchant. Une relation d'un gamin qui ne connaît pas son père et qui apparaît dans sa vie au compte-gouttes. Entre enfance, adolescence et âge adulte, ce fils partage des moments de vie avec un père hors du commun. On rit, on pleure, on s'insurge et on espère. Un auteur à lire… Bonne lecture !

Laveze

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

QUATRE SAISONS À MOHAWK de RICHARD RUSSO Ned Hall a toujours été appelé P’tit Sam référence à son père, Sam. Il vit à Mohawk dans l’état de New York entre son père et sa mère, enfin son père c’est très théorique. Parti faire la guerre à peine marié, au retour il n’a qu’une envie, profiter de la vie, faire la fête, boire, les femmes, sortir et peu travailler, pas du tout si possible. La maison est donc un lieu de passage ce que Jenny sa femme supporte mal, les relations vont se dégrader au point qu’elle demandera le divorce…qu’elle n’obtiendra pas! P’tit Sam va donc vivre les quatre saisons selon son grand père, Quatre Juillet, La Fête Foraine, Mange Ta Dinde et L’hiver. Sam passe à la maison, disputes, réconciliations et on recommence. Personne ne sait où vit Sam, en dehors des bistrots qu’il fréquente, il n’a jamais d’argent bien qu’il fasse des chantiers à la belle saison mais c’est uniquement pour éponger les dettes contractées quand il ne bosse pas. N’étant pas divorcé il va « enlever » légalement son fils pour quelques jours ou semaines, lui apprendre à pêcher mais surtout le faire vivre dans des conditions précaires et lui faire connaître ses maîtresses et ses compagnons de beuverie. C’est une histoire pleine de charme et curieusement d’amour que nous conte Russo, car ce père irresponsable à tous les égards ou presque aime son fils de toute évidence, même s’il est totalement incapable de le gérer au long cours. La mère au milieu de ce tumulte familial fait ce qu’elle peut et P’tit Sam va survivre et se construire malgré tout. Bien que les racines et les origines familiales soient différentes, j’ai souvent pensé à Bandini, à ce père insupportable que raconte John Fante, en lisant ce livre. On ne peut que s’attacher à ces personnages. Un très bon Russo.

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Perlaa

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 ans

Quatre saisons à Mohawk est le second roman de Richard Russo. Paru en 1985 il est bien antérieur au très mérité prix Pulitzer qui lui sera décerné en 2002. La traduction française du présent The Risk Pool a été publiée dans la foulée de l'obtention du prix. Je n'en suis pas autrement étonnée. Comment la chronique d'une ville banale de l'état de New York au cours des années 50 et 60 aurait-elle pu attirer un lecteur étranger ? On est bien loin du temps où les tanneries faisaient la renommée de la ville et garantissaient le plein emploi. En proie au déclin inexorable les populations se sont tournées vers des emplois précaires. Mohawk est en totale déshérence. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire et on se demande un temps quand l'histoire va-t-elle vraiment commencer. Dans cet univers délétère Ned grandit avec une mère exigeante et dépressive puis avec un père, Sam, ...comment dire...insaisissable, pour rester fidèle au personnage qui n'aurait pas aimé les étiquettes. Après son retour du Débarquement de Normandie plus possible pour lui de renouer avec une vie tranquille. C'est en partie un roman d'apprentissage. Ned revient sur son passé. Silencieux et gauche, véritable caisse d'enregistrement et d'observation il est doté d'une capacité de résilience et de débrouillardise remarquable. Roman d'ambiance surtout, assez inclassable. On traîne de grill en taverne, on parie sur les courses de chevaux ou aux jeux de cartes, on s'éternise en interminables palabres de poivrots ou en joutes verbales trop arrosées. L'essentiel est là, dans ces moments de rencontre de gens de presque rien, des arsouilles pour la plupart qui tuent le temps. Les hommes trouvent leur place, même bancale, dans cet entre soi rassurant. Les femmes sont serveuses de bar ou mères au foyer, déprimées, rongées par l'échec de leur mariage avec des maris partis ou violents. Empli d'empathie et de rejet pour ce Mohawk et pour ce père qui semble en être la parfaite incarnation, Ned va faire revivre ce petit peuple et lui donner sa dignité et son humanité. Il va éviter le règlement de comptes avec son passé, privilégiant à l'inverse les silences et les ambiguïtés. Un passé foutraque, une famille cabossée, un roman sincèrement émouvant. Tout sonne juste, jamais simple. Richard Russo abordait déjà la question récurrente qui hante son oeuvre : comment faire pour survivre et passer à autre chose quand ce monde s'acharne à broyer ce qui a du sens et fait lien.

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GeorgesSmiley

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Rares sont les livres qui, le dernier chapitre avalé, la dernière phrase lue et le dernier verre bu (autant le dire tout de suite, on boit beaucoup dans ce roman) vous tirent une larme. C’est le cas de ces Quatre saisons à Mohawk dans lequel le narrateur paye une dernière tournée à ce père, tellement éloigné de l’archétype idéal du pater familias, qu’il n’a pas choisi, mais qu’il a fini par aimer. « Contrairement à beaucoup de soldats, mon père savait très bien ce qu'il voulait faire une fois la guerre finie. Il voulait boire, courir les filles et jouer aux courses. » Entre ce père volage, fuyant, joueur et alcoolique, et une mère aimante mais dépressive et solitaire, l’enfance d’Ed, le narrateur, avait tout pour tourner au cauchemar. Ce roman, et c’est un tour de force, échappe à la noirceur d’un quotidien à priori désespérant pour dérouler la chronique, souvent gaie, toujours admirable de finesse et de sensibilité, de l’enfance et de l’adolescence d’un gamin de la classe populaire américaine des années soixante qui avait tout pour mal tourner et qui retombera sur ses pieds. « Pendant un court moment, je suis redevenu son fils, le fils de cette curieuse femme qui avait fait de son mieux pour me sauver du probable. » On retrouve, comme dans La Chute de l’empire Whiting, certains des thèmes et des décors chers à l’auteur. En premier lieu, il y a les femmes, dont on a tellement besoin, qu’on ne comprend pas, qui finissent par faire peur et dont on s’éloigne en s’accrochant à son verre et en se la racontant avec les autres piliers de bar. Ces femmes qui s’éloignent et qui ne sont plus là lorsqu’on se rend compte, bien trop tard, seul et prêt à crever comme un chien, qu’elles étaient une bénédiction. « Mon père et Wussy étaient des hommes de Mohawk, c'est à dire que l'un et l'autre avaient un jour tourné le dos à une femme. Leurs compagnons étaient nombreux à en avoir abandonné plus d'une. La plupart se rendaient compte maintenant qu'ils avaient fait une connerie. Certains l'admettaient même au bout du énième verre. » Il y a aussi le décor. L’action de l’Empire se passait beaucoup dans un grill-bar, institution tellement emblématique de l’Amérique populaire. Ici aussi, les Quatre saisons de Mohawk se déroulent la plupart du temps « Chez Mike », autour de Sam, le père, juché sur son tabouret au centre des discussions fumeuses des autres boit-sans-soif. « A sa façon, le Grill a participé à mon éducation. J'y ai tout appris sur les chevaux et les pronostics. » Mais il y a aussi, et c’est le thème principal du roman, ce père démissionnaire, capable de disparaitre sans un mot et de réapparaitre dix ans plus tard sans crier gare. Ce père qui vit au jour le jour, sans projets, sans attaches, et qui a toujours plus soif que faim… "Fils !" a gueulé le pater lorsqu'il m'a aperçu. Il avait devant lui un verre de whisky vide et la bière qui va avec, à moitié pleine. Plein, lui, il l'était vraiment. » …ce père, sans illusions sur lui-même (« Smooth lui a demandé : « Comment t’as fait pour avoir un fils aussi intelligent ? _ J’ai confié son éducation à sa mère. »), est tout de même attachant. Et le fils s’attache, de silences en réflexions amères (« j’ai quand même fait deux guerres, une contre les Allemands et une avec ta mère. »), l’affection est bien là, silencieuse mais réelle et solide quand les temps deviennent plus durs. Elle s’affirme et va grandissante jusqu’à la pirouette finale, la dernière phrase du roman, celle qui doit normalement, si vous êtes un père et que vous avez été un fils, déclencher votre flux lacrymal.

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782264043801
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    608
  • Dimensions
    178 x 110 mm

L'auteur

Richard Russo

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10,90 € Poche 608 pages