Rivage de la colère : Le livre de Caroline Laurent

Un dinosaure de ma PAL, acheté en 2020, qui me faisait un peu peur... mais au final, j'ai beaucoup aimé ! L’autrice nous amène au cœur de l'océan Indien. Ce roman met à jour un drame historique méconnu sur l’archipel des Chagos. En septembre 2018, Joséphin voit l'heure de la justice sonner. En mars 1967, Marie-Pierre Ladouceur vit à Diego Garcia, aux Chagos, un archipel rattaché à l'île Maurice. Elle rencontre Gabriel, un Mauricien venu seconder l'administrateur colonial. Leur quotidien bascule lorsque les Chagossiens sont forcés de quitter leur terre pour laisser place à une base militaire. J’ai beaucoup aimé découvrir l'archipel des Chagos et l'île Maurice, ainsi que leur histoire coloniale. Je ne connaissais rien de ces terres et c'était vraiment intéressant. Le thème du déracinement est toujours passionnant en littérature et il est ici bien réalisé. C’est un roman nécessaire qui rend justice à un peuple spolié de ses terres. C'est une belle manière de mettre en lumière cette injustice. J’ai moins aimé les quelques longueurs dans le récit mais surtout la place du personnage Gabriel, le colon blanc et son rôle dans l’histoire qu’on voit venir gros comme une maison dès les premières pages. J'aurais préféré que cette dernière reste le personnage fort, indépendant et principal de l’histoire. C'est dommage de voir des personnages féminins badass être rabaissés de cette manière… ça m’éloigne du coup de cœur ! Je recommande tout de même, les clichés et longueurs n'empêchent pas que c’est un texte important, à lire !

Un très beau texte sur l’exil forcé des Chagossiens, sans complaisance mais sans misérabilisme. C’est difficile de croire que de tels faits ont été commis par des Européens dans les années 1960-1970, et que le silence sur cette situation perdure. A lire, vraiment.

Une pépite ce roman ! Bouleversant ! Caroline Laurent m'a fait découvrir, comme à quelques uns d'entre nous je pense, une page de l' Histoire, méconnue, bien triste et révoltante. On oublie trop souvent les crimes perpétrés sur des populations soumises et ces drames sont survolés alors qu'ils mériteraient d'être évoqués eux aussi plus souvent. Ce qu'on a pu faire endurer à des hommes et femmes est indigne de l'être humain ! Tout ça au nom de la Couronne pour ce qui concerne ces îlois. Honte à l'Empire Britannique qui dans beaucoup de cas à fait preuve de peu d'humanité ! Ce qui ne dédouane en rien d'autres colonisateurs ! Roman passionnant avec un style "fluide", à lire absolument !

Rivage de la colère nous emmène en plein océan indien plus de 60 ans en arrière. Le propos va nous faire naviguer entre l'île Maurice et les îles Chagos relativement éloignées les unes des autres mais rattachées ensemble au niveau administratif.. Ce livre va nous raconter une histoire vraie et assez méconnue (pour ma part en tout cas). L'histoire est révoltante, les intérêts des plus riches contre ceux des plus pauvres évidemment.. On commence par découvrir la vie de ces iliens qui vivent du troc avec les quelques bateaux qui passent de temps en temps pour y faire des échanges. Le reste du temps les Chagossiens vivent simplement avec le confort minimum mais le plaisir de vivre sur leurs terres. Jusqu'au jour où leur avenir se décide sans eux à des milliers de kilomètres de là. En effet, les Mauriciens votent pour leur indépendance vis à vis des Anglais. Mais les Mauriciens vont sacrifier les ïles Chagos dans le deal au profit des Américains qui projettent de transformer ces îles "vierges afin d'y installer une base militaire stratégique par son emplacement.. Les procédés pour expulser puis reloger ces êtres humains sont tout simplement révoltants. Nous suivons ensuite le long combat des familles déportées puis de leurs descendants afin de faire reconnaître leur droits des années après. Leur persévérance est en partie récompensée mais le mal est fait.. On apprend à la fin que Caroline Laurent nous conte ici une histoire de famille.. Excellente lecture dans l'ensemble qui a le mérite de faire connaître le calvaire vécu par ce peuple.