Trafics : Le livre de Benoît Séverac

Quel plaisir de retrouver Sergine Hollard et Nathalie Decrest, que j'avais découvertes dans 115 ! Trafics est le premier tome de la série. Sergine est de garde dans sa clinique vétérinaire du quartier des Izards, à Toulouse, lorsque Samia, une adolescente du quartier, lui demande de la suivre pour porter secours à un chien enfermé dans une cave. Sergine suit Samia, au mépris de toutes les règles de prudence... Encore un très bon moment de lecture avec l'un des rares romans de Benoît Séverac que je n'avais pas lus. On retrouve le côté social présent dans beaucoup de ses romans. On s'attache très vite aux personnages, les descriptions de la ville et de la cité sonnent juste (Benoît Séverac connaît bien Toulouse) et le style est très agréable. On sent dans la façon dont les événements sont présentés la volonté de ne pas stigmatiser, mais au contraire de dénoncer la façon dont sont traités, notamment dans les médias, les habitants de ces quartiers dits "sensibles". Coup de coeur.

Livre trouvé d’occasion chez « Leclerc Occasion » (un bon plan soit dit en passant #128522;) Je ne connais ni le titre, ni l’auteur mais c’est un polar situé à Toulouse… alors je cède à l’appel de la ville rose ! Bon, on est bien loin de la chanson de Claude Nougaro mais très probablement plus proche de la triste réalité qui gangrène toutes les banlieues des grandes villes #9785; Les « Trafics » en tout genre sévissent depuis des lustres : alcool, drogue, sexe, matériel volé,… mais aussi, et c’est plus récent, la montée des extrémismes religieux… Dans ce livre, il est question de Daesh mais aujourd’hui il y en a d’autres, tout aussi dangereux et tout aussi insaisissables. Dans ces banlieues laissées pour compte, même les forces de l’ordre n’osent pas s’y aventurer alors des bandes rivales se partagent le « gâteau », à grands coups d’intimidation qui peuvent aller très loin… jusqu’au meurtre… Au milieu de ce marasme, les habitants tentent de survivre en passant entre les gouttes, de se faire oublier pour ne pas risquer d’être une cible… quelle qu’elle soit… Et les jeunes ? A leur corps défendant le plus souvent, ils ferment les yeux ou intègrent une bande, mettant ainsi le doigt dans une spirale infernale qui ne peut que mal finir… pour se sentir « intégré », pour ne pas être exclu, pour avoir le sentiment « rassurant » de faire partie d’un groupe… Dans cette atmosphère mêlée de crainte et de testostérone, les jeunes deviennent une proie facile pour les intégristes et leur endoctrinement coule de source pour les pseudos prédicateurs #9785; Dans ce polar, vous l’aurez compris, Benoît Séverac dénonce une situation réelle, tragique, dont même les autorités ne prennent pas toujours la mesure… en tout cas elles semblent bien désarmées ! Tout commence par une vétérinaire en plein doute (Sergine) qui accepte, contre toute prudence et toute règle professionnelle, de prendre en charge un chien en piteux état qu’elle part chercher dans la nuit au milieu des immeubles du quartier des Izards, Toulouse Nord… Pourquoi ce manquement à toutes les règles de sécurité ? Elle éprouve un élan de sympathie pour Samia, jeune fille qui l’appelle à l’aide et dont elle ressent une immense détresse… Sergine se trouve alors au beau milieu d’une affaire qui la dépasse totalement : sa seule certitude, Pas question d’abandonner Samia à son sort ! Avec « Trafics », l’auteur évoque les petites frappes du Milieu, mais aussi les querelles entre divers services de l’état ainsi que l’infiltration de ces bandes par les milieux radicalisés… Un constat qui résonne malheureusement avec les faits divers que les médias nous décrivent régulièrement… Un constat qui fait froid dans le dos ! Un livre à lire si ce sujet vous intéresse… une « belle » découverte pour ma part.