Train d'enfer pour ange rouge : Le livre de Franck Thilliez, Jérémie Covillault

Après avoir lu La Faille (que j'ai plus qu'adoré) et sur conseil d'autres lecteurs de babelio, je me suis lancée sur le premier roman de Thilliez invoquant Sharko. J'ai eu énormément de mal a entrer dans l'histoire. Moi qui dévore les livres en 2/3 jours en ce moment j'ai mis une semaine à terminer celui ci. L'histoire n'est pourtant pas nulle, l'écriture est plutôt fluide et les détails gores ne m'ont absolument jamais dérangé moi qui suis une grande fan de Chattam. Pour autant on ressent que ce livre est parmi ses premiers ouvrages. Il n'est pas aussi addictif que La Faille. On y retrouve du coup notre cher Sharko avec sa première équipe. La disparition de sa femme le ronge depuis des mois maintenant et un sordide tueur en série fait rage. Il laisse derrière lui des scènes de torture inouïe basées sur de l'extrème BDSM. Personnellement je ne me suis pas douté de qui était le tueur jusqu'à sa révélation. Seul couac, je trouve la fin trop 'facile'. Je vais changer d'auteur pour le moment afin de ne pas me lasser et après je lirai le 'tome 2' - La chambre des morts,

Pour un premier roman, on peut dire que Thilliez avait déjà une qualité d'écriture qu'on lui reconnaît aisément aujourd'hui. C'est glauque et cru (mais étant grand fan de Chattam, j'étais en plein dans mon élément) et il faut avoir le cœur bien accroché pour certaines descriptions mais au moins, on est dedans ! Tout n'est pas parfait cependant. On pourrait lui reprocher un peu trop de longues métaphores qui poussent le récit vers un imaginaire parfois très lointain mais on revient vite dans la réalité de l'horreur. Aussi, les évènements sont un peu tirés par les cheveux et tout paraît très simple pour l'antagoniste, ce qui semble parfois irréaliste. Mais on pinaille un peu. Je découvre cette série de romans dans l'ordre et cela promet du très lourd pour la suite. . Attention à vous mais bonne lecture !

Glacée, écœurée… conquise. Déroutant. Écœurant. Mais tellement prenant.Voilà les premiers mots qui me viennent à l’esprit après avoir refermé Train d’enfer pour ange rouge. Ce roman n’est pas une simple plongée dans l’horreur : c’est une immersion totale, une dissection presque chirurgicale de l’âme humaine, menée d’une main de maître par Franck Thilliez. Dès les premières pages, le lecteur est happé, glacé par l’atmosphère poisseuse, presque insupportable de certaines scènes. On détourne les yeux, le cœur au bord des lèvres, mais pourtant... on y revient. Avide. Comme pris au piège par une fascination morbide. Est-ce du masochisme ? Peut-être. Ou simplement le signe qu’on est face à un auteur capable de créer une tension presque physique, viscérale. Ce qui frappe, c’est la plume. Tranchante, précise, maîtrisée. Rare dans ce genre littéraire, où l’efficacité prime parfois sur le style. Chez Thilliez, chaque mot est pesé, chaque phrase cogne ou coupe, sans jamais entamer la profondeur du fond. On sent l’exigence derrière l’écriture, ce qui rend l’expérience d’autant plus intense. Toutefois, certains passages accusent un style qui peut sembler inutilement lourd ou un brin scolaire, comme si Thilliez cherchait parfois à expliciter des évidences ou à théoriser ce qu’on aurait préféré ressentir de manière instinctive. Ce léger accroc stylistique n’entrave pourtant jamais l’irrésistible envie de tourner les pages. C’est la première fois, en lisant un roman de Thilliez, que mes soupçons sur les protagonistes s’avèrent justes, et pourtant, cela ne gâche rien. Au contraire, cela prouve à quel point il sait brouiller les pistes tout en restant d’une logique implacable. Il faut avoir les tripes bien accrochées, certes, mais aussi l’esprit aiguisé pour suivre le fil de ce thriller labyrinthique. L’esprit de cet auteur me fascine. Il explore l’horreur sans jamais tomber dans le gratuit. Il dérange, mais avec une élégance rare. Un auteur qui sait que l’enfer, parfois, se cache derrière un simple regard ou une page qu’on n’a pas encore tournée.

Après 1991, je lis la deuxième enquête du Shark, et la première écrite par Franck Thilliez. Le shark est maintenant commissaire, sa femme a disparu depuis 6 mois, il a une nouvelle équipe et il est mis sur une affaire sordide par le divisionnaire Leclerc. Du sordide bien lourd, une femme de 35 ans retrouvée morte à son domicile, nue, ligotée avec 15 mètres de corde en nylon, style bondage, tête tranchée, 48 entailles effectuées au cutter, et suspendue à deux mètres du sol, le corps retenu par huit crochets enfoncés dans sa peau. L'enquête va se dérouler dans un univers du même acabit que ce meurtre. Le shark va être aidé, par le lieutenant Sibersky, futur papa, par sa voisine guyanaise Doudou Camélia, avec de réels pouvoirs de medium, par un expert en sécurité informatique de ses connaissances, Thomas Serpetti et par la psycho criminologue Elisabeth Williams car le shark a assisté à toutes ses conférences. C'est en 2002 que Thilliez a écrit ce polar et il voulait entre autre dénoncer les dangers d'internet, lui l'ancien informaticien, internet qui aura une grosse part dans cette enquête.. Une enquête très compliquée pour le commissaire Sharko mais qui se lit avec l'envie de connaître le dénouement. Pour un premier roman, Franck Thilliez a fait fort, l'intrigue est implacable, résolument sordide et glauque à souhait, pour ceux qui aiment. Par rapport à 1991, le style n'est pas encore aussi abouti et c'est pourquoi je mets 4 étoiles.