Quatre vingt-treize : Le livre de Victor Hugo

Numérique

12-21

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Été 1793, la Révolution française s'enfonce dans la Terreur et la Vendée se soulève. Ils sont trois : le marquis de Lantenac, vieil aristocrate chevillé à l'ordre ancien ; l'implacable Cimourdain, homme du peuple et de la justice révolutionnaire ; et le clément Gauvain, noble passé à la République, neveu du premier et fils spirituel du second... Dans le nœud sanglant des événements, leur lien, fatalement, va se défaire, leurs destins s'affronter violemment. Par conviction de rang, par raison, ou par idéal – une certaine idée de la loyauté qui conduira chacun à l'héroïsme, ou à la mort.
Écrite dans l'écho de la Commune de 1871, cette fresque épique et tourmentée est le dernier roman de Victor Hugo. C'est une vision de l'Histoire, sans partisannerie, où le retour de la violence n'interdit pas l'espérance. Une ultime tribune, empreinte des préoccupations sociales et humanistes du poète légendaire, et une formidable invitation à relire son œuvre puissante.

De (auteur) : Victor Hugo

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Expérience de lecture

Avis Babelio

lucaaa

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

Quatrevingt-treize est peut-être le roman le plus âpre, le plus tendu, le plus tragique de Victor Hugo. C’est aussi, pour moi, l’un de ses plus sincères, où le souffle lyrique ne vient jamais étouffer la complexité humaine, mais la porte, la dilate, l’interroge. Une œuvre profondément contradictoire — comme la Révolution qu’elle met en scène — et c’est justement ce qui m’a captivé. Le livre s’ouvre dans le sang, dans la forêt, dans le chaos d’une France à feu et à cris. La Révolution a accouché de ses monstres, mais aussi de ses saints. Ce que fait Hugo ici n’est ni un réquisitoire ni une apologie : c’est un face-à-face vertigineux entre deux visions du monde. D’un côté, Lantenac, l’aristocrate impitoyable, mais habité d’une grandeur d’âme glaciale ; de l’autre, Gauvain, le jeune républicain idéaliste, tiraillé entre devoir et conscience. Et au milieu, Cimourdain, ancien prêtre devenu commissaire politique, figure du fanatisme pur, de l’absolu révolutionnaire. Ce triangle tragique est au cœur du roman, et m’a bouleversé. Aucun n’est caricatural. Hugo les pousse tous jusqu’à leur extrême logique — et jusqu’à leur sacrifice. Le roman devient alors une méditation sur la justice, la liberté, l’humanité, et cette question brûlante : peut-on tuer au nom du Bien ? Peut-on être juste sans être cruel ? Hugo, comme toujours, est lyrique, débordant, visionnaire. Il y a des envolées magnifiques, des descriptions d’une précision quasi cinématographique (la scène du canon fou est inoubliable), et des dialogues tendus comme des cordes prêtes à rompre. Mais ici, ce lyrisme sert le drame — il ne le noie pas. L’écriture reste tendue, grave, pleine de fer et de feu. Ce n’est pas un roman « facile » : le souffle épique peut paraître écrasant, certaines scènes sont presque théâtrales, les discours parfois trop chargés. Mais c’est un roman nécessaire. Une œuvre où l’Histoire devient matière vivante, brûlante, incertaine. Et où Hugo, au lieu de trancher, nous laisse avec un doute profond, un vertige éthique. Ce n’est pas Les Misérables, ce n’est pas Notre-Dame, c’est autre chose : une tragédie révolutionnaire, écrite avec le sang de la mémoire. Et ça résonne encore.

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Natlou

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Résume avec brio mes contradictions de la Révolution Française à travers Cimourdain, Gauvain et Lantenac : combat des réactionnaires, royalistes contre les progressistes républicains, combat de l'ancien contre le futur, du passé contre l'avenir, de la régression contre le progrès, des campagnes contre les villes. Certes, mais à tout combat - y comprit cette guerre Vendée que Hugo dépeint - ses complexités ; ainsi la Révolution est multiple, les républicains, combattants du progrès, peuvent aussi se méprendre en usant d'une barbarie au visage de la Justice par la guillotine, et les royalistes, bien que défenseurs d'un passé révolu, ont aussi une certaine légitimité au sein d'une partie de la population et peuvent faire preuve de bravoure, et de justice, à l'image de Lantenac qui sauve au prix de sa liberté les trois enfants prit dans les flammes. C'est cela que ce chef-d'œuvre de Victor Hugo nous apprend : que l'histoire n'est pas blanche, n'est pas noire, que le progrès peut aussi user de voies et moyens illégitimes contre un adversaire mauvais, mais qui ne l'est peut-être pas autant que l'on pense.

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LaLisiere

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Victor Hugo signe avec "Quatre-vingt-treize" son dernier roman, publié en 1874, dans lequel il revient sur l’un des épisodes les plus tourmentés de la Révolution française : la guerre civile de 1793, et en particulier l’insurrection vendéenne. Loin de se limiter à une fresque historique, l’œuvre propose une profonde méditation sur les idéaux républicains, la violence politique et la dignité humaine. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans un contexte tendu, marqué par le chaos et la guerre civile. Trois personnages principaux incarnent les grandes tensions morales et politiques de cette époque. Gauvain représente la jeunesse révolutionnaire éclairée, sincère et généreuse, cherchant à concilier justice et clémence. Son ancien maître, Cimourdain, devenu commissaire de la République, incarne quant à lui une forme intransigeante de l’idéal révolutionnaire, prêt à imposer la vertu par la terreur. En opposition, Lantenac, marquis royaliste, figure la noblesse fidèle à l’Ancien Régime, mais dont la rigidité cache une grandeur d’âme capable de gestes héroïques. Ces figures ne sont jamais caricaturales : Hugo leur accorde à toutes une forme de noblesse tragique. Ce n’est pas un combat manichéen entre le bien et le mal, mais une lutte entre plusieurs conceptions du devoir, de l’honneur et de la vérité. L’intrigue alterne scènes d’action tendues et moments de réflexion intense. Le siège du château de La Tourgue, les dialogues entre Gauvain et Cimourdain, ou encore le sauvetage d’enfants par Lantenac forment les sommets dramatiques et symboliques du roman. Ces événements ne sont pas gratuits : ils nourrissent une réflexion sur la possibilité de rester humain dans un monde dominé par la logique de guerre. Lantenac, que tout désigne comme l’ennemi, bouleverse le lecteur lorsqu’il renonce à s’échapper pour sauver des enfants innocents. Ce retournement amène Gauvain à reconsidérer ses convictions et à se sacrifier, non pour un parti, mais pour une idée de l’humanité qui dépasse les dogmes politiques. La langue de Victor Hugo est, comme souvent, ample, puissante et lyrique. Il mêle des envolées épiques à des portraits psychologiques subtils. La nature devient parfois le miroir des conflits humains, et l’Histoire une scène sur laquelle se jouent des drames moraux universels. Malgré son ancrage dans un contexte bien précis, le roman parle autant au XIXe siècle qu’à notre époque, en posant des questions fondamentales : jusqu’où aller au nom d’un idéal ? Faut-il sacrifier l’homme à l’Histoire ? Comment choisir entre justice et clémence ? "Quatre-vingt-treize" n’est pas seulement un roman historique ; c’est une œuvre de combat, au sens noble du terme. Hugo y affirme avec force que l’humanité ne doit jamais être sacrifiée au nom d’aucune cause. En cela, il offre une leçon d’éthique politique qui dépasse son siècle. Ce roman, exigeant mais lumineux, mérite d’être lu aujourd’hui comme un appel à penser la complexité des événements historiques et à rester fidèle à une certaine idée de la dignité humaine.

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Evalireunpeuplusloin

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Le dernier roman de Victor Hugo est ironiquement l'un de ses plus accessibles, si ce n'est le plus accessible. Le contexte est simple mais souvent méconnu : guerres de Vendée, peu de temps après la révolution, en période de Terreur. Deux camps s'affrontent, (Chouans et républicains) deux idéologies qui vont se heurter, se déchirer, se mêler en un capharnaüm de scènes dramatiques, tragiques, absurdes... Et le tout brillamment décrit par la plume vivante, épique et inégalable de Victor Hugo. C'est un récit sur l'humain, sur l'Homme dans son acception la plus large. Maternité, trahison, fidélité, gloire, autant de sujets creusés avec finesse. Un incontournable dans la pure tradition romantique !

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782823868562
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Victor Hugo

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