Notre-Dame de Paris : Le livre de Victor Hugo

Vu durant les vacances d'hiver, je l'ai BOUFFÉE ! Si on me dit le mot Chef d'œuvre je pense direct à Notre dame. C'est le seul livre qui m'a fait pleurer, et à taurant ! C'est beau, magnifique, terrible, cruel et sans pitié. C'est construit, c'est de la bonne romance ( pour une fois ) et c'est du Hugo ... D'ailleurs, désolé pour les Fans de New Romance, mais la romance de l'époque est bien mieux.

Je ne suis pas un grand lecteur, ni un littéraire. J’ai hésité longuement à lire ce monument de la littérature française. Il est vrai qu’il est un peu difficile de se plonger dans le livre les 100 premières pages. Mais quel magie, quelle tragédie… C’est un chef d’œuvre. Vous qui avez peut-être peur de vous lancer, allez-y

Tout a déjà été dit sur ce monument de la littérature française, alors que rajouter ? Je parlerais plutôt de mes sentiments, car j’ai traversé des montagnes russes en lisant ce roman. Après une première phase d’adaptation difficile, je n’ai plus réussi à lâcher l’univers médiéval de Notre Dame et de ses personnages si singuliers. J’ai eu des périodes d’ennui profond lors de certaines descriptions, où l’envie de tourner plus rapidement les pages me titillait (j’avoue j’ai craqué parfois !), mais il y a eu aussi des moments suspendus, en extase devant la beauté des mots. Parfois même j’ai ri, car oui, Victor Hugo met en scène des situations burlesques irrésistibles. Quand il a écrit ce roman, Victor Hugo n’avait que trente ans. On a donc affaire au jeune auteur romantique à l’écriture parfois lyrique mais si poétique. Hugo a de multiples facettes : l’historien quand il décrit par chapitres entiers la ville de Paris au Moyen-Age; le critique d’art et d’architecture, le juge de la nature humaine, mais surtout le poète. Il prend à parti le lecteur, créant un tête à tête intime avec lui. Les personnages sont désormais célèbres, mais j’ai été touchée par leur complexité et par tous leurs défauts qui les rendent si proches de nous. Et Notre Dame, personnage à part entière, qui prend vie au fil des pages, en tant que véritable personnage. Le récent incendie qui l’a ravagée m’a rendue plus sensible aux description de ce lieu sacré, qui était au temps de Victor Hugo à l’abandon. Son livre a contribué activement à lancer sa restauration par Viollet-le-Duc : l’écriture de Hugo est donc militante en plus d’être émouvante ! Notre Dame est donc un roman difficile à apprivoiser, mais qu’on n’arrive plus à lâcher malgré les presque mille pages.

Notre-Dame de Paris est un excellent roman à personnages, plus passionnant par la diversité de ces derniers que par la qualité de son intrigue. Celle-ci, bien que remarquablement construite, ne laisse que peu de place à l'interprétation, à la découverte et à la surprise ; ainsi la séquence entre la Sachette et la Esmeralda est indéniablement prévisible et ce depuis plusieurs centaines de page auparavant. Mais au fond cela n'a pas d'importance et n'enlève rien au bonheur de lire ce roman où chaque protagoniste offre un caractère unique et permet à Hugo d'alterner des séquences bien rythmées qui font ce drame aux allures de roman chorale un moment de lecture fort agréable. Si l'on pourra être agacé de la naïveté de la jeune fille pure et chaste qu'est l'égyptienne, on ne pourra qu'être exalté de la personnalité de l'archidiacre Frollo, érudit jusqu'à en oublier de vivre qui va découvrir concrètement et de manière brutale le sentiment de passion. Les chapitres où l'on observe le cloisonné naviguant entre alchimie, dévotion et troubles mentaux confinant à la folie sont d'une intensité incroyable, et créent des tableaux dans l'imagination du lecteur, avivant une sensibilité visuelle comme rarement livre peut s'y atteler. [...] il ne savait pas avec quelle furie cette mer des passions humaines fermente et bouillonne lorsqu'on lui refuse toute issue, comme elle s'amasse, comme elle s'enfle, comme elle déborde, comme elle creuse le cœur, comme elle éclate en sanglots intérieurs et en sourdes convulsions, jusqu'à ce qu'elle ait déchiré ses digues et crevé son lit. L'auteur des Misérables arrive globalement à maintenir un intérêt et un rythme assez élevés, éléments importants dans ce type de récit, même s'il n'évite pas quelques surcharges de considérations et de descriptions architecturales. Victor Hugo n'hésite pas à se servir de son roman pour évoquer son irritation envers le "vandalisme" contre l’architecture ancienne, moyenâgeuse, occasionnée par des architectes contemporains de Hugo et qui, selon lui, font plus de dégâts que l'usure du temps. Quoiqu'il en soit le temps passe vite en lisant Notre-Dame de Paris, roman finalement assez dense, pas inutilement étiré hormis en de très rares chapitres, et qui propose une histoire assez sombre mais pas larmoyante, quelque peu éloignée de l'imaginaire collectif récent, modifié par les adaptations et relectures plus colorées et adoucies qu'ont pu proposer le cinéma ou la télévision.