Les Travailleurs de la mer : Le livre de Victor Hugo

Les travailleurs de la mer de Victor Hugo, une belle réédition reliée de ce classique assez méconnu est paru chez @calmann.levy . J’avais envie de découvrir la plume de cet auteur que je n’avais jamais pu lire jusqu’alors. Ce roman est intéressant pour les amoureux de beaux ouvrages, de lettres classiques et de la mer. On ne peut que souligner le talent de Victor Hugo pour sa prose et sa capacité à décrire magnifiquement bien les paysages et les ambiances avec des mots simples. Le récit est en plusieurs parties, certaines traînent un peu en longueur selon moi mais chaque situation et scène sont remplies de métaphores et d’allégories parfois étonnantes. Il faut rappeler que Hugo était exilé durant l’écriture de ce livre et on peut aisément y déceler son état d’esprit. Un beau classique à découvrir.

Un océan de poésie et de bravoure Les Travailleurs de la mer est une œuvre monumentale où Victor Hugo livre l’une de ses plus belles déclarations d’amour à la mer, à la solitude et à l’héroïsme silencieux. On y retrouve son style ample, parfois vertigineux, où la nature devient personnage à part entière : la mer est tantôt mère, tantôt ennemie implacable. À travers Gilliatt, figure tragique et sublime, Hugo explore la grandeur de l’effort humain, l’orgueil de l’amour et l’absurde des destins brisés. Il y a quelque chose de prométhéen dans sa lutte contre la machine engloutie — une épopée à l’échelle d’un seul homme, face à l’infini. Certains passages, notamment les descriptions de la mer et des machines, peuvent paraître exigeants, mais ils contribuent à cette sensation d’immersion totale, presque hypnotique. C’est une œuvre qui demande du souffle, mais elle le rend au centuple. Un roman inoubliable, à la fois cruel et magnifique, où l’homme affronte bien plus que les éléments : il affronte sa propre condition

Publié en 1866, "Les Travailleurs de la mer" est un roman écrit lors de l'exil de Victor Hugo à Guernesey. Dédié "à l'île de Guernesey, refuge et patrie temporaire de l'auteur", l'ouvrage célèbre la nature, le courage humain et l'affrontement de l’homme avec les forces hostiles. Hugo, proscrit politique après le coup d'État de Napoléon III, il médite dans ce roman sur la lutte, l'isolement et le destin. Il s’inscrit dans la continuité de ses grands engagements pour l’homme, la liberté et la grandeur du peuple. Gilliatt, le héros, incarne l’homme seul qui combat l’immensité : la mer, les vents, les monstres. Hugo magnifie la volonté humaine face à un monde indifférent et souvent cruel. La récupération de la machine échouée dans l'épave du Durande est une épopée individuelle héroïque contre la mer. Gilliatt est un paria, rejeté par la société de Guernesey, à la fois respecté et méprisé. Son combat est solitaire, ce qui renforce la dimension tragique et prométhéenne de son personnage. Le sacrifice est au cœur du roman : Gilliatt lutte, non pour la gloire, mais par amour silencieux pour Déruchette. La mer est un personnage à part entière. La mer est représentée comme vivante, mystérieuse, sublime et terrifiante. Elle reflète la puissance de la nature et les abîmes du destin humain. Un style est ample et lyrique. Hugo mêle romantisme et réalisme détaillé : de longues descriptions de la mer, des récifs, des tempêtes, des engrenages techniques. Le roman alterne épopée individuelle et métaphores métaphysiques. Le récit est ample, parfois digressif, mais toujours tendu vers une célébration du courage humain. Il se découpe en trois parties principales : exposition de Guernesey, récit de la lutte, conclusion tragique. À sa parution, le roman est bien accueilli mais reste moins populaire que 'Les Misérables" (1862), au succès gigantesque. Les critiques saluent cependant sa force évocatrice et sa grandeur lyrique. Aujourd'hui, "Les Travailleurs de la mer" est reconnu comme une œuvre majeure du Hugo de l’exil. Il est souvent étudié comme roman de la mer (aux côtés de Melville) et roman de l’homme contre le destin. "Les Travailleurs de la mer" est un roman grandiose et profondément émouvant, qui montre Hugo au sommet de son art visionnaire. Le combat est intense : Gilliatt devient une figure universelle du labeur et du sacrifice. On note la beauté des descriptions : Hugo fait de la mer un théâtre cosmique, à la fois beauté et menace. Le roman affirme, contre toutes les fatalités, la grandeur du courage silencieux. Certaines digressions techniques ou descriptives peuvent ralentir la lecture pour les lecteurs modernes. Cependant, cette profusion fait aussi partie du charme unique du roman : Hugo ne raconte pas seulement une histoire, il peint le monde tout entier. Un chef-d’œuvre moins connu que "Notre-Dame de Paris" ou "Les Misérables", mais d'une puissance et d'une profondeur comparables.

Une histoire plus fantastique que réelle ou se mêlent réalité et rêve. Une éloge aux marins des îles anglo-normandes. Les croyances des insulaires, les pseudo explications de signes vus par le prisme de la bêtise et de l'inculture. Gilliath est rejeté par tous et il finira par se sacrifier par amour.