Lucrèce Borgia : Le livre de Victor Hugo
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
Indifférente à la haine de l'Italie entière, Lucrèce Borgia parade au carnaval de Venise. Qui pourrait inquiéter cette femme de pouvoir qui baigne dans l'adultère, l'inceste et le crime ? Elle a peur cependant, et tremble pour un simple capitaine qu'elle cherche parmi la foule. Il se nomme Gennaro. Il est amoureux d'elle, lui qui tient les Borgia en aversion et insulte leur blason. Or Gennaro n'est autre que le fils de Lucrèce, né de ses amours incestueuses avec son propre frère, ignorant tout de son passé et de ses origines.
Lucrèce est un monstre, mais aussi une femme et une mère. Comment protéger son enfant, comment le soustraire à la fureur d'un mari qui le croit son amant ?
En 1833, ce mélodrame tragique surpasse tous les triomphes de Victor Hugo.
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Victor Hugo
Expérience de lecture
Avis Babelio
sarahorchani
• Il y a 3 semaines
C'est une pièce de théâtre qui nous montre les fragilités d'une femme puissante meurtrière. Il y a un côté tragédie grecque dans cette pièce avec la fatalité. Il y a du Shakespeare dans cette pièce avec ce décryptage du milieu du pouvoir. J'ai été prise par le mécanisme de l'intrigue. Une pièce catharsis sur les passions, sur la vengeance.
germ1tor
• Il y a 1 mois
Cette pièce romantique en prose met en scène la figure historique de Lucrèce Borgia, mais revisitée par Hugo. Elle mêle intrigue politique, vengeance et drame familial, en développant le thème central de la maternité dévoyée et rédemptrice. #8232;À Venise au clair de lune, une fête donnée est sur la terrasse d’un palais où un jeune homme, beau capitaine aventurier et fougueux, Gennaro, et ses amis ont été conviés. Ils évoquent toutes les turpitudes de la famille Borgia, symbole de cruauté et de corruption. Mais Lucrèce les a surpris et entendu. Gennaro, sans savoir pourquoi, ressent une étrange hostilité et attirance quand il croise Lucrèce Borgia. Lucrèce est présentée dans toute son ambiguïté : cruelle, manipulatrice, mais animée d’un secret douloureux. Elle fait tout pour protéger Gennaro, car il est en réalité son fils naturel, fils de Jean, frère de Lucrèce. Abandonné à la naissance, Gennaro ignore sa filiation. Par bravade, il mutile les armoiries des Borgia à Ferrare, fief du duc Don Alphonse d’Este, mari de Lucrèce.#8232;Son geste provoque la colère de Don Alphonse d’Este qui veut faire exécuter Gennaro, le soupçonnant d’être l’amant de Lucrèce. Lucrèce supplie, et parvient à sauver son fils en secret, mais elle ne peut révéler la vérité de peur du déshonneur.#8232;Au cours d’une fête donnée au palais Negroni, contigu au palais du duc, Gennaro et ses compagnons boivent du vin que Lucrèce a fait empoisonner, pensant se venger de ceux qui l’ont insultée à Venise. Mais elle découvre trop tard que Gennaro est parmi eux.#8232;Dans une scène finale poignante, Lucrèce tente désespérément de convaincre son fils de prendre l’antidote, mais il est trop tard. Gennaro poignarde Lucrèce avant de mourir, mais dans un dernier cri de celle-ci, il apprend qu’elle est sa mère. Le drame se clôt sur la révélation de cette vérité tragique: « Ah !.,. tu m'as tuée ! —Gennaro ! je suis ta mère! ». Cette pièce emblématique du romantisme de Hugo est facile et même plaisante à lire. Certes le mélange du scandaleux et du sublime, son exagération dramatique et sa provocation morale peuvent prêter à la critique. Mais plus qu’au dénouement pathétique, j’ai été sensible à la figure romantique de Lucrèce, monstre et mère à la fois, tiraillée entre passion, crime et rédemption.
Danyplaisant
• Il y a 1 mois
Dans les livres lus par mes enfants pour le lycée, j'ai découvert cette pièce de théâtre que j'ai dévoré en quelques heures. 156 pages, 3 actes. Lucrèce Borgia est issue d'une des plus puissantes familles italiennes. Les Borgia sont connus pour des affaires de meurtres par empoisonnement, de trahison, d'inceste, d'adultère... A Venise, elle se rapproche de Gennaro, un jeune capitaine que l'on pense être son avant. Gennaro est en fait son fils, né d'une relation incestueuse avec un de ses frères et qu'elle a abandonné. Comme le dit Hugo : Prenez un monstre et mettez lui le sentiment maternel, cela changera la vision que l'on porte sur lui. Et c'est exactement ce que l'on ressent en lisant cette pièce. On aimerait l'aider à protéger son fils, on espère que les révélations sur son origine les rapprochent, en occultant complètement le côté noir de Lucrece Borgia. Une pièce très visuelle qui se lit d'une traite, les dialogues sont courts et percutants. Une pièce que j'aimerais voir au théâtre maintenant.
Tel_Gael_Libertin
• Il y a 2 mois
Quel chef-d’oeuvre ! Il faut dire que le théâtre de Victor Hugo m’a toujours beaucoup émue et je suis extrêmement touchée par le drame romantique en général, par ces amours contrariées, impossibles, tragiques, celles de Chatterton et Kitty Bell, de Ruy Blas et Doña María. Mais la passion dans "Lucrèce Borgia" est différente : Victor Hugo parvient à déplacer le sujet. Ce ne sont plus des amants interdits de s’aimer, c’est bien l’amour d’une mère pour son enfant qui est malmené. Un amour profond, puissant et pourtant impossible. Quel paradoxe atroce ! Comment cet amour inconditionnel peut-il être impossible, foulé ainsi au pied par la fatalité tragique ? Au fil de la pièce, l’empathie grandit pour cette mère qui souffre de ne pouvoir se dévoiler à son fils. J’en oublie presque la cruauté sanguinaire, barbare du personnage qui, lassé de l’être, ne semble pourtant pas savoir comment calmer ses passions destructrices. « Ayez pitié des méchants. Vous ne savez pas ce qui se passe dans leur cœur. » Les personnages sont ambivalents : une Lucrèce féroce mais pitoyable, un mari dévasté par la jalousie, un fils qui aime et hait, furieusement, sa propre mère… Contrastes fort virtuoses qui rendent le tout sublime. Le flot de tragique est sans cesse interrompu par la gaie candeur des jeunes personnages ou les frustrations comiques d’un serviteur en manque de massacre… Ces traits d’humour qui jouent parfois du stéréotype calment mon cœur qui bat un peu trop vite, bien souvent. Je cite, parmi tant d’autres, cette pointe de l’un des personnages qui fanfaronne : « Il y a deux choses qu'il n'est pas aisé de trouver sous le ciel ; c'est un Italien sans poignard, et une Italienne sans amant. » Je n’oublie pas la chanson de Gubetta, pathétique et ridicule à la fois : l’esthétique du grotesque et du sublime qu’Hugo théorise dans la préface de Cromwell prend ici tout son sens. Pour ceux qui s’y intéressent, je mets le lien de l’analyse de la chanson que propose Anne Ubersfeld en 1973 et que je trouve passionnante : https://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1973_num_9_1_1972 Peut-on tuer de ses mains ceux que l’on aime pour éviter que d’autres ne le fassent ? J’ai été bouleversée par ces dilemmes déchirants, par ces tromperies qui ne sont pas des trahisons. J’ai été prise maintes fois par ce sentiment d’urgence, celui de me lever, de crier la vérité et de tout mettre au jour pour éviter un bain de sang. En vain, car « (...) les jeunes gens sont ainsi faits. La gueule du loup est de toutes les choses sublunaires celle où ils se précipitent le plus volontiers. »
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266300674
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 178 x 109 mm
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1,90 € Poche 160 pages