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La culture des individus
Dissonances culturelles et distinction de soi
Date de parution : 30/06/2016
Éditeurs :
La Découverte

La culture des individus

Dissonances culturelles et distinction de soi

Date de parution : 30/06/2016

De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d’accès à la culture, étaient réductibles...

De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d’accès à la culture, étaient réductibles à un tableau assez simple : des classes dominantes cultivées, des classes moyennes caractérisées par une « bonne volonté culturelle...

De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d’accès à la culture, étaient réductibles à un tableau assez simple : des classes dominantes cultivées, des classes moyennes caractérisées par une « bonne volonté culturelle » et des classes dominées tenues à distance de la culture.
Dans ce livre qui combine solidité argumentative et ampleur du matériau empirique, Bernard Lahire propose de transformer cette vision simpliste. Il met ainsi en lumière un fait fondamental : la frontière entre la « haute culture » et la « sous-culture » ou le « simple divertissement » ne sépare pas seulement les classes sociales, mais partage les différentes pratiques et préférences culturelles des mêmes individus, dans toutes les classes de la société. Il montre qu’une majorité d’individus présentent des profils dissonants qui associent des pratiques culturelles allant des plus légitimes aux moins légitimes. Si le monde social est un champ de luttes, les individus sont souvent eux-mêmes les arènes d’une lutte des classements, d’une lutte de soi contre soi. Une nouvelle image du monde social apparaît alors, qui ne néglige pas les singularités individuelles et évite la caricature culturelle des groupes.

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EAN : 9782707189707
Code sériel : 230
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707189707
Code sériel : 230
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Blok 03/02/2023
    J'ai lu ce livre il y a un certain temps, non sans intérêt. J'ai eu envie de lui consacrer une chronique à la suite d'une discussion que j'ai eu récemment, dans laquelle Bourdieu a été mentionné, et où il m'a été conseillé sans trop de douceur de m'abstenir de critiquer des ouvrages traitant de sociologie tant que je n'aurai pas étudié la méthode sociologique. Occasion donc de mettre certaines choses au point. Au travers d'interviews, l'auteur étudie les pratiques culturelles d'un certain nombre de personnes. Il en arrive à la conclusion qu'il n'existe pas de profils culturels consonants au sens où l'entend Bourdieu, et que, par exemple, les s individus ayant fait des études poussées et/ou appartenant aux "classes dominantes" n'ont pas nécessairement de goût particulier pour la musique et la littérature classique, et d'ailleurs pas plus que les autres. Mais Monsieur Lahire n'en tire pas la conclusion évidente que Bourdieu s'est trompé lorsqu'il a écrit ' La distinction - critique sociale du jugement " (ouvrage que j'ai lu pour mon malheur lors de sa sortie ; la faute en était au talent de Bernard Pivot qui en avait parlé dans la merveilleuse émission 'Apostrophes") Bien mieux, Lahire rend dans son ouvrage un hommage appuyé audit Bourdieu ( sans doute est-ce un passage obligé en sociologie mainstream, comme cela fut un temps le cas pour Marx dans les disciplines les plus diverses) Malgré son intérêt, j'ai eu du mal à terminer l'ouvrage pour deux raisons, propres sans doute à la méthode sociologique : -le caractère répétitif des interviews qui semblent tourner en boucle, ce qui devient lassant à la longue ; -et le parti de retranscrire les propos des interviewés tels qu'ils ont été tenus, hésitations, répétitions et interjections comprises, ce qui fait beaucoup de "euh',"ben", "on va dire " et autres. Entendons bien, je ne critique pas la manière de parler des interviewés, et la mienne n'est sans doute pas meilleure. L'oral est par nécessité plus relâché que l'écrit. Mais je ne pense pas que la transcription de ces propos en style plus soutenu les aurait nécessairement déformé. Je crois même qu'elle aurait permis de mieux dégager la pensée des locuteurs. Preuve sans doute que je ne comprends rien à la méthode sociologique. Malgré ses lourdeurs, la lecture du livre demeure intéressante Mais c'est pour cela que je pense que les meilleurs ouvrages, je ne dirai pas de sociologie, puisque c'est une marque déposée, mais d'étude sociale, émanent de non -sociologues, comme pour la France actuelle Guillouy ou Fourquet, voire de romanciers et même d'auteurs de polars J'ai lu ce livre il y a un certain temps, non sans intérêt. J'ai eu envie de lui consacrer une chronique à la suite d'une discussion que j'ai eu récemment, dans laquelle Bourdieu a été mentionné, et où il m'a été conseillé sans trop de douceur de m'abstenir de critiquer des ouvrages traitant de sociologie tant que je n'aurai pas étudié la méthode sociologique. Occasion donc de mettre certaines choses au point. Au travers d'interviews, l'auteur étudie les pratiques culturelles d'un certain nombre de personnes. Il en arrive à la conclusion qu'il n'existe pas de profils culturels consonants au sens où l'entend Bourdieu, et que, par exemple, les s individus ayant fait des études poussées et/ou appartenant aux "classes dominantes" n'ont pas nécessairement de goût particulier pour la musique et la littérature classique, et d'ailleurs pas plus que les autres. Mais Monsieur Lahire n'en tire pas la conclusion évidente que Bourdieu s'est trompé lorsqu'il a écrit ' La distinction - critique sociale du jugement " (ouvrage que j'ai lu pour mon malheur lors de sa sortie ; la faute en était au talent de Bernard Pivot qui en avait parlé dans la merveilleuse émission 'Apostrophes") Bien mieux, Lahire rend dans son ouvrage un...
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  • maylibel 27/12/2013
    Souvent l’on réduit l’accès à la culture dans la société à un tableau assez simple : des classes supérieures cultivées, des classes moyennes manifestant une bonne volonté culturelle et des classes dominées qui restent à distance de la culture légitime. Le sociologue français Bernard Lahire montre que la réalité est plus complexe : la ligne de partage entre « haute culture » et « sous-culture » s’applique aussi aux différentes pratiques des mêmes individus, quelle que soit la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Une même personne peut ainsi aimer l’opéra et regarder des émissions de télévision très peu légitimes, lire beaucoup de littérature classique et écouter des chanteurs de variété. Le chercheur appuie sa très intéressante démonstration sur de multiples exemples, grâce à un important travail d’enquête et d’analyse des résultats obtenus. Seul petit bémol : l’ouvrage comporte un certain nombre de coquilles, qui peuvent agacer à la longue. Dans cet essai, Bernard Lahire brosse un tableau passionnant, relativement clair pour les non-spécialistes et très documenté de l’accès à la culture des individus dans notre société. Difficile d’ailleurs de ne pas se reconnaître dans certains portraits ou descriptions de pratiques.
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