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Les assassins de la mémoire
« Un Eichmann de papier » et autres essais sur le révisionnisme
Date de parution : 12/05/2005
Éditeurs :
La Découverte

Les assassins de la mémoire

« Un Eichmann de papier » et autres essais sur le révisionnisme

Date de parution : 12/05/2005

« Face à un Eichmann réel, il fallait lutter par la force des armes et, au besoin, par les armes de la ruse. Face à un Eichmann de papier, il...

« Face à un Eichmann réel, il fallait lutter par la force des armes et, au besoin, par les armes de la ruse. Face à un Eichmann de papier, il faut répondre par du papier. Nous sommes quelques-uns à l’avoir fait et nous le ferons encore. Ce faisant, nous ne...

« Face à un Eichmann réel, il fallait lutter par la force des armes et, au besoin, par les armes de la ruse. Face à un Eichmann de papier, il faut répondre par du papier. Nous sommes quelques-uns à l’avoir fait et nous le ferons encore. Ce faisant, nous ne nous plaçons pas sur le terrain où se situe notre ennemi. Nous ne le “discutons pas”, nous démontons les mécanismes de ses mensonges et de ses faux, ce qui peut être méthodologiquement utile aux jeunes générations. »
Ces lignes, qu’écrivait en 1981 l’historien Pierre Vidal-Naquet, gardent toute leur actualité. Ceux qui, dans le sillage de Robert Faurisson, nient la réalité du génocide hitlérien n’ont pas désarmé, et certains médias continuent à réserver un accueil surprenant à leurs thèses délirantes. Comprendre comment une telle aberration a pu voir le jour est donc plus que jamais nécessaire. Tel est le but des essais réunis dans ce livre.

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EAN : 9782707145451
Code sériel : 201
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 238
Format : 125 x 190 mm
EAN : 9782707145451
Code sériel : 201
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 238
Format : 125 x 190 mm

Ils en parlent

Bien qu’elle puisse paraître réduire l’objectif du grand théâtre du monde à une poignée d’hurluberlus révisionnistes à laquelle il avait déjà réglé son compte en une centaine de pages impeccables de 1980, ici reprises, bien qu’un des intérêts, à échelle microscopique , soit de montrer que la synergie du révisionnisme est venue de la collusion d’une fraction de l’ultragauche –la « secte » de Pierre Guillaume – avec des reliquats plus ou moins avoués de l’extrême-droite antisémite, la portée de l’entreprise de Pierre Vidal-Naquet s’élargit à une belle leçon de méthode historique. Le propos de Pierre Vidal Naquet, historien de l’Antiquité, n’est pas la traque positive des faits et documents. […] L’historien n’a pas ici à se colleter avec des preuves, même s’il en connaît la force et la faiblesse, mais avec des mécanismes mentaux, avec les arguties et les paralogismes qui permettent de les contourner, de les subvertir, de les disqualifier et d’en brouiller l’effet. D’un côté, les contemporains de l’Holocauste n’ont voulu croire que ce qu’ils ont fini par croire. De l’autre, ses actuels négateurs sont bien décidés à ne voir que ce qu’ils veulent croire. […] C’est un concentré de mauvaise foi à l’état pur, dont Vidal-Naquet dissout magistralement les ingrédients d’autant plus sournois et pervers, qu’elle prétend s’appuyer sur le criticisme historique et se parer de ses vertus démystificatrices. Admirable Vidal-Naquet ! S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer, et l’on aurait du mal. Non pas seulement parce qu’il a eu le courage de s’infliger le décorticage éprouvant d’une littérature plutôt décourageante. Non pas seulement parce que en ce passage grinçant que nous vivons de la mémoire l’Histoire, il est, en sa personne, le lien vivant entre la fidélité au vécu et la critique de l’appris. Mais parce que, en ces temps de trouble où l’Histoire, surtout la plus neuve, court le risque de perdre sa vertu dans son flirt avec la fiction, il a conservé, chevillé au corps, le sens exact du réel. Et le culte rare, intransigeant, de la complexe et pourtant simple vérité.

Pierre Nora / Le Point

« Face au « révisionnisme» plus efficace qu'une législation d'exception, qui a alimenté en bois le bûcher, Pierre Vidal-Naquet a ciselé une arme parfaite : Les Assassins de la mémoire. Faites-le lire autour de vous, apprenez-le par cœur, pour le contenu et la méthode. »

LE FIGARO

« Le combat que Pierre Vidal-Naquet livre contre les « assassins de la mémoire »est sans doute le plus difficile de ceux qu'il a eu à mener, parce que le plus douloureux. Car la mémoire qu'ils assassinent, c'est la mémoire commune de notre XXe siècle et la plus insoutenable. On appréciera d'autant plus la force d'un livre qui ne cède à aucun moment aux facilités de la confidence, de l'émotion ou de l'invective [...]. Par son acuité, sa transparence, cette leçon de méthode devrait rendre confiance à tous ceux qui en venaient à se demander si le métier d'historien a encore un sens. Si vous voulez savoir tout ce qui se cache derrière « le point de détail » de Jean-Marie Le Pen, lisez Pierre Vidal-Naquet. »

LE NOUVEL OBSERVATEUR

PRESSE

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Warrenbismuth 30/08/2018
    Attention chaud devant, brûlot explosif en vue ! Le célèbre historien de la Grèce antique et de la guerre d’Algérie (il s‘est notamment penché sur le sujet de la torture) Pierre VIDAL-NAQUET (déjà présenté dans notre blog) va devant vos yeux ébahis déconstruire de A jusque Z le « révisionnisme », c’est-à-dire la thèse selon laquelle les chambres à gaz n’ont pas existé durant la seconde guerre mondiale. Une autre marotte du révisionnisme consiste à dire que ce sont les juifs qui ont déclaré la guerre à l’Allemagne en 1939, et que leur anéantissement s’est fait dans un esprit de guerre et non pas de génocide, sans oublier l’hilarante thèse sur une épidémie de typhus qui aurait décimé les populations des camps. Tout ceci, VIDAL-NAQUET va le déconstruire patiemment, tranquillement mais avec rage (ses parents avaient été exterminés en camps de concentration). Preuves à l’appui, par un travail méticuleux, rigoureux, avec aplomb et professionnalisme, il va dynamiter les thèses révisionnistes. Un peu d’Histoire (justement !) : l’instigateur de ces thèses serait un français, Paul RASSINIER, pourtant lui-même déporté durant la guerre, communiste puis socialiste et même brièvement membre de la Fédération Anarchiste. C’est au tout début des années 50 qu’il écrit sur le sujet. Il sera repris à la fin des années 70 par le sinistre Robert FAURISSON, et l’escroquerie historique fera son chemin un peu partout dans le monde. Contrairement aux idées reçues, comme nous venons de le voir, le révisionnisme émane à l’origine surtout des milieux de l’ultra-gauche, des communistes aux anarchistes, VIDAL-NAQUET le développe très bien dans ce bouquin parfois un peu ardu mais toujours d’un immense intérêt historique. L’auteur cite notamment et à nombreuses reprises LA VIEILLE TAUPE, journal d’extrême gauche qui a répandu la thèse révisionniste jusqu’à même publier sous ses propres éditions de nombreux pamphlets d’extrême droite. VIDAL-NAQUET n’oublie pas d’épingler l’intellectuel linguiste libertaire Noam CHOMSKY pour son soutien à FAURISSON (à la fin des années 70 il avait signé une pétition contre le « lynchage » de FAURISSON. Pire : il avait préfacé l’un de ses livres qu’il n’avait pourtant pas lu. Lorsqu’il sera attaqué de toute part, CHOMSKY se défendra en disant que cette préface fut publiée sans son autorisation et s’empêtrera dans ses explications). Je ne vais pas reprendre les nombreux points pertinents et passionnants évoqués par VIDAL-NAQUET pour démonter avec un brio exceptionnel les thèses révisionnistes, car rien que pour vous donner une toute petite idée du travail acharné effectué sur plusieurs décennies, sachez que le présent ouvrage ne comporte pas moins de 475 notes ! Un labeur colossal qui ne va pourtant qu’à l’essentiel car, écrit l’auteur avec humour « Si chaque fois qu’un « révisionniste » produit une nouvelle affabulation, il fallait lui répondre, les forêts du Canada n’y suffiraient pas ». Tout en étant LE livre sur le révisionnisme, « Les assassins de la mémoire » est en fait un recueil de plusieurs écrits de VIDAL-NAQUET sur le sujet, il comprend le texte éponyme, mais aussi pas mal d’autres, dont le célèbre « Un Eichmann de papier » ainsi que de nombreux courts articles, réunis par ordre chronologique (écrits entre 1980 et 1987, mais corrigés, rectifiés et annotés ensuite, jusqu’en 2005, l’auteur s’éteindra en 2006, montrant que ce travail aura en quelque sorte été celui de toute une vie). Il se termine par un texte de Gisèle SAPIRO allant dans le même sens. Ce livre me paraît indispensable pour bien comprendre le cheminement du révisionnisme (qui plus tard prendra carrément le nom de négationnisme), il est d’une précision horlogère, dépassionné mais bien décidé à moucher, par des preuves évidentes, irréfutables et historiques, le nez des révisionnistes. D’autre part, n’oublions pas que c’est ce révisionnisme moderne qui a accouché du conspirationnisme, des adeptes de la théorie du complot (eux aussi souvent antisémites) et de la propagation de ce que l’on nomme aujourd’hui les « Fake news ». Alors soyons vigilants, et le fait de replonger dans un ouvrage tel que celui de VIDAL-NAQUET nous donne des armes pour nous méfier d’une certaine vérité. Un auteur brillant qui nous manque beaucoup. Cette version est celle de 2005, elle est la plus complète, la plus conséquente et je vous invite, si ce n’est déjà fait, à la lire d’urgence. Après une telle expérience, on a le sentiment de se coucher moins bêtes (même si moins apaisés). En note, une phrase de l’auteur qui devrait longtemps faire écho : « Je n’entends pas affirmer, par une inversion totalitaire, que tout ce qu’écrivent les « révisionnistes » est faux dans les moindres détails, c’est l’ensemble qui constitue un système mensonger ». Je laisse le dernier mot aux premiers vers du texte « Cambalache » du poète de tango Enrique Santos DISCEPOLO, texte intégralement repris dans le livre : Que le monde fut et sera toujours une saleté, Je le sais, En mille cinq cent six, Et en l’an deux mille aussi. Qu’il y a toujours eu des voleurs, Des truqueurs et des escroqués, Des satisfaits et des déçus, De la morale et des mensonges, Mais que le XXe siècle soit un torrent De méchanceté insolente, Plus personne ne peut le nier. Nous vivons dans un tourbillon écumeux, Et dans la même boue Tous manipulés. https://deslivresrances.blogspot.fr/ Attention chaud devant, brûlot explosif en vue ! Le célèbre historien de la Grèce antique et de la guerre d’Algérie (il s‘est notamment penché sur le sujet de la torture) Pierre VIDAL-NAQUET (déjà présenté dans notre blog) va devant vos yeux ébahis déconstruire de A jusque Z le « révisionnisme », c’est-à-dire la thèse selon laquelle les chambres à gaz n’ont pas existé durant la seconde guerre mondiale. Une autre marotte du révisionnisme consiste à dire que ce sont les juifs qui ont déclaré la guerre à l’Allemagne en 1939, et que leur anéantissement s’est fait dans un esprit de guerre et non pas de génocide, sans oublier l’hilarante thèse sur une épidémie de typhus qui aurait décimé les populations des camps. Tout ceci, VIDAL-NAQUET va le déconstruire patiemment, tranquillement mais avec rage (ses parents avaient été exterminés en camps de concentration). Preuves à l’appui, par un travail méticuleux, rigoureux, avec aplomb et professionnalisme, il va dynamiter les thèses révisionnistes. Un peu d’Histoire (justement !) : l’instigateur de ces thèses serait un français, Paul RASSINIER, pourtant lui-même déporté durant la guerre, communiste puis socialiste et même brièvement membre de la Fédération Anarchiste. C’est au tout début des années 50 qu’il...
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