Bel-Ami : Le livre de Guy de Maupassant

C'est une pure merveille. J'adore la littérature classique, ce n'est pas une nouveauté. J'ai découvert Maupassant avec Boule de Suif lorsque j'avais 14-15 ans. J'avais déjà adorée la fluidité de sa plume et dans l'ouvrage que je viens de lire j'ai été ravie de retrouver cette délicatesse. Sa plume est belle, douce et précise. Outre l'auteur que j'adore, cette histoire est stupéfiante. Georges est un personnage détestable sur de nombreux points mais je n'ai pas pu me retenir d'être heureuse pour lui au dénouement. C'est un être fort intriguant, rongé par l'orgueil et la cupidité. Et je m'y suis attaché très facilement. Je recommande vivement ce titre.

Alors que Maupassant est contemporain de Zola, j'ai eu l'impression de lire du London ou du Steinbeck (désolé, mes références sont assez limitées). Ce pourrait être un compliment, mais c'est pour moi un appauvrissement du style par rapport à d'autres auteurs familiers de la première moitié du XIXème siècle. C'est pour moi, un peu trop direct, rapide, utilitariste, presque vulgaire (pas dans le sens péjoratif). Certes, le caractère de Georges ne m'a pas aidé à accrocher à l'histoire. Pourtant, cela ne m'avait pas fait la même chose avec Julien Sorel, lu juste avant. Peut-être y avait-il plus de tension, de psychologie, de dévoilement d'âme, de confrontations d'élites ? Georges est très basique, mené par son cerveau reptilien. Madeleine que j'attendais fine m'a semblé fade dans ses réactions. Un peu comme s'il n'y avait pas de second degré, ou de complexité de l'âme. Pourtant ce n'est pas faute d'une ironie de la part de Maupassant, d'un regard lucide sur cette société hypocrite et calculatrice. Le passage, au milieu du livre, où Norbert de Varenne donne sa philosophie sur la vie qui passe et sur la mort est excellent, même s'elle est redoutable et pessimiste. Les trois derniers chapitres m'ont davantage réconcilié avec cet auteur, car l'action supplée aux envolées assez rares pour moi, aux descriptions, aux personnages, et tout ce qui m'a un peu ennuyé pendant le reste du livre. Et pour le thème du journalisme, je préfère le traitement fait dans les illusions perdues. Donc, bof ... même si je reconnais le talent et les pointes de génie, d'où ma note de 3,5. Mais pour plagier une autre Babélienne bien connue, ceci n'est que mon avis, donc pas grand chose, surtout au regard de toutes les bonnes critiques de ce livre !

J’ai beaucoup aimé la plume de Maupassant, je ne pense cependant pas relire un de ses livres. Il paraît que Bel-Ami est inspiré de Maupassant, vu comment j’ai détesté le personnage je préfère ne pas lire un homme manipulateur qui pense que la fin justifie les moyens. Gros cœur sur Madeleine ma reine je l’aime trop #x1faf6

Paris, fin XIXe siècle. Georges Duroy n'a rien d'un homme vertueux. Ancien sous-officier sans le sou, il découvre vite qu'à défaut d'avoir de l'argent ou du talent, il peut miser sur son charme. De conquête en conquête, il gravit les échelons de la société parisienne, séduit les femmes influentes, manipule les puissants, et devient Bel-Ami, figure montante du journalisme et du monde politique. À travers ce personnage d'arriviste sans scrupules, l'auteur dresse une critique implacable d'une société dominée par l'ambition, l'hypocrisie et les apparences. La presse y est corrompue, les élites vides de sens et l'amour se transforme en transaction sociale. Pourtant, tout cela est raconté avec une finesse d'observation, un humour discret et une écriture d'une redoutable efficacité. Georges Duroy n'est pas un héros. Il fascine autant qu'il irrite. Arriviste, séducteur, menteur, il incarne cette part obscure de nous-mêmes attirée par le pouvoir et la reconnaissance à tout prix. Et pourtant, impossible de détourner les yeux... Il avance, inexorablement dans un Paris magnifiquement décrit, théâtre de vanités et de stratégies. Chaque personnage a ses contradictions, ses failles, sa vérité. Une lecture brillante et captivante, fluide et percutante, où l'on se laisse emporter par l'ascension fulgurante d'un anti-héros aussi séduisant que dérangeant. Un classique dont la modernité frappe encore en plein cœur.