Bel-Ami : Le livre de Guy de Maupassant

Poche

Pocket

0 personnes ont réagi

Le portrait d'une ascension sociale.

La Belle Époque. Georges Duroy se retrouve à Paris sans argent en quête d'ascension sociale. Un soir, il rencontre Forestier un ancien camarade de régiment qui va lui proposer un poste de journaliste à la Vie Française. Il fait alors la connaissance de Clotilde de Marelle, la cousine de Madeleine Forestier, qui va lui faire découvrir une éducation sentimentale très libre. Sa beauté et son charme lui ouvrent le cœur des autres femmes qu'il côtoie et peu à peu il occupe des postes plus importants au journal. Tout le monde adopte le surnom " Bel Ami " donné par Laurine, la fille de Clotilde.
À la mort de son ami Forestier, il épouse sa femme Madeleine et devient aussi l'amant de Madame Walter, l'épouse de son patron. Pour parfaire son ascension, il parvient à contraindre Madeleine au divorce après un constat d'adultère et épouse Suzanne, la fille de Madame Walter, enrichie par des spéculations boursières. Il finira riche, célèbre, député et même ministre.

De (auteur) : Guy de Maupassant

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

cossonlionel

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Aujourd'hui, mon pote, ressors ton haut-de-forme et ajuste ta redingote, parce que je vais t'embarquer dans Bel-Ami, l'histoire d'un margoulin machiavélique qui a compris avant tout le monde que la morale, c'est pour les poètes et les perdreaux de l'année. Un gars qui a transformé l'échelle sociale en ascenseur, propulsé par le piston des bourgeoises en mal de sensations fortes et des éditos bien sentis. Son blaze ? Georges Duroy. Un beau gosse au regard de braise qui te perd les âmes comme d'autres roulent des mécaniques. Dans ce roman, Maupassant s'amuse à dézinguer la presse, la politique et la finance avec une plume aussi acérée qu'une vie sur le fil du rasoir. La satire est à balles réelles, mon bon, et ça fait pas semblant. Duroy, c'est le mec sans foi ni loi, un bandit de grand chemin mais en gants blancs, qui taille sa route en enjambant les principes et en enjôlant les demi-mondaines et les totalement pétées de thunes pour pouvoir s'asseoir tout au sommet de la haute société parisienne, là où l'air embaume le bifton et la putréfaction des idéaux. Le Duroy, faut le voir à l'oeuvre avec les frangines à perlouzes et à rentes. Ces dames de la haute aux bas instincts, ces belles en corset corsetées par les convenances et le qu'en dira-t-on, cézigue, il ne les séduit pas. Non, non, non ! il les considère comme des actions qu'il faut faire fructifier. C'est un boursicoteur de l'éros, un baron voleur du frisson charnel. Et quelles bergères il rencontre sur son chemin d'arriviste, le prince Duroy ? Y a d'abord Madeleine Forestier, la fine mouche, la stratège, l'écrivaine de l'ombre qui lui souffle ses articles dans le sens du vent et de l'avancement. Ensuite y a Clotilde de Marelle, la maîtresse attitrée, avec son rire de bourgeoise qui s'ennuie et sa cuisse légère comme notre âme. Et puis y a la petite Walter, douce comme une rente viagère, blindée de thunes comme un coffre-fort suisse et dévergondée comme une porte après un assaut du GIGN. Cette gamine, il la cueille, il la hold-up, il la ravit à ses darons et elle aime ça. Le romantisme, c'est pour les rêveurs. Il promet l'amour mais cherche et obtient le retour sur investissement. Et faut lui rendre ce qui lui appartient, à ce sans scrupules de concours : l'arrivisme, chez lui, c'est pas un vice, c'est une vocation. le gars te vendrait de la neige à un pingouin et lui ferait croire que c'est la huitième merveille du monde et la quadrature du cercle arctique. Il sent le vent tourner avant les girouettes. L'opportunisme ? Il le pratique comme un des beaux-arts, brut, sans chichi, sans états d'âme. Il renifle les places vacantes comme un cochon truffier, et il fonce dans le tas, pas avec un bélier, non, mais avec un sourire Colgate et un haut-de-forme. Duroy, c'est le mec qui a compris que la société, c'est pas un bal costumé où faut mériter son invitation : c'est une foire d'empoigne où faut savoir mettre des coups sans tacher son col amidonné. C'est un enfoiré, certes. Mais un enfoiré avec du talent. Et dans le monde de l'élite qui se délite, c'est presque une qualité morale. Avec ce bouquin, notre Maupassant, ce maître-plumitif avec ses charmeuses de compète, ben il rafle la mise. Parce que son Bel-Ami, il l'a écrit au dix-neuvième, mais tu changes les fiacres pour des mercos et les duels pour des tweets assassins, et t'as un portrait craché de la vie publique version 2025. Le pouvoir de l'argent ? Il te montre son cul et ses génitoires en or en HD. La corruption des élites ? Plus d'actualité qu'un débat sur les retraites. Les journaux transformés en machines à manipuler l'opinion pour le compte des puissants ? Ça te rappelle rien ? Duroy, c'est le prototype du mec qui réussit parce qu'il triche mieux que les autres, pas parce qu'il a du coeur ou du cran. Et pendant qu'on s'indigne sur les réseaux, lui, il grimpe les échelons comme un chat de gouttière qui aurait trouvé une cage d'escalier en or. Alors ouais, Bel-Ami, c'est pas juste un classique. C'est un manuel de survie pour cynique niveau expert, une bible pour les ambitieux à cravate fine et à morale extensible. Et Duroy, ce salaud magnifique, ce véreux virevoltant, il nous tend un miroir sur notre humanité de l'ère industrielle. Pas toujours flatteur, mais foutrement juste. Alors, ouvre bien tes châsses, laisse-toi bercer par le phrasé De Maupassant, ce magicien du mot, mi-joailler mi-journaleux, et imagine-toi flânant sur un boulevard haussmannien, canne à la pogne, prêt à en foutre un coup aux importuns et aux morveux qui n'ont toujours pas compris que le monde appartient à ceux qui savent l'entuber avec style.

Signaler

3lisabeth6isele

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Cette nouvelle édition de classiques à la couverture noire est un piège très esthétique – une légère ironie qui m'a fait quitter le rayon, Duroy sous le bras. Ce titre m'a rappelé avec une certaine curiosité que je n'avais jamais lu de Maupassant que les nouvelles du Horla et celle de la Chevelure, dans la période hallucinée de son traitement face à une syphilis gagnée de haute lutte et d'abord étalée avec fierté dans sa correspondance (en des termes qui ne nous le rendraient pas fort sympathique). On notera que j'ai constitué un joli stock de citations, c'est dire si je suis restée de marbre. Comme beaucoup des romans de cette période, il ne faut pas s'attendre à suivre le même rythme de narration que celui d'aujourd'hui, mais plutôt la façon dont des anecdotes vont s'articuler autour d'un fil rouge pour dresser le portrait d'une époque dans le sillage d'un personnage. Bel-Ami est un ego sur pattes, toujours affamé de succès, de reconnaissance, de richesse et qui tiendrait en horreur son reflet s'il devait le croiser incarné. Et pourtant, comme il l'aime ! À la manière de Narcisse, cette vision pose un tournant dans sa vie. Une ambiguïté intéressante qui l'amène à ne voir les gens autour que comme des palliers pour un jour dominer toute une foule et offrir le meilleur à son image. Un masque qui se vide très vite de sa substance et cherche à la remplacer par l'apparat. Ce personnage, en ligne droite de l'obsession que la génération précédente concevait pour le mal inexorable, pointe du doigt les lézardes par lesquelles il se faufile. Un titre cynique, souvent drôle, presque toujours brillant, parfois un peu longuet avant ses descentes en piquée vers l'enfer, construit pour révolter et révulser. Je suis tout à fait écœurée.

Signaler

TristanPichard

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Bel-ami fut mon premier kiff littéraire. J'étais en seconde, j'avais quinze ans. Je me souvenais de plusieurs passages très nettement, la barbe de Forestier qui continue de pousser après sa mort, Mme Walter qui accroche ses cheveux aux boutons de son amant... À la faveur de sa sortie dans la collection Litera, je me suis décidé à le relire, trente-cinq ans après. Même kiff, et plus encore ! La plupart des détails me revenaient au fur et à mesure de ma lecture : le protagoniste découpant des papiers pour décorer sa chambre, sa ressemblance avec le Christ du tableau... Oh, il va se marier avec la fille après avoir débauché la mère ! Un vrai bonheur. Et mieux, la cruauté implacable, l'amoralisme du personnage, tout ça me passait un peu au dessus en seconde, aujourd'hui je me délecte de cette férocité et vois peu d'écrivain capable d'un tel mordant !

Signaler

bookseaterr

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

C'est incontestablement un bon livre. On nous dépeint l'ascension sociale d'un homme à travers plusieurs sujets: les difficultés financières, les relations amoureuses, l'adultère, le deuil, les différences sociales mais aussi et surtout la manipulation. Tout ça sur un fond plutôt ironique, sur une critique de la société de l'époque un peu déguisée. Les descriptions sont parfois un peu longues et il y a quelques moments un peu plats, mais j'ai quand même beaucoup aimé lire ce roman. Les personnages sont attachants, intéressants et très bien développés. C'est un bon classique à lire.

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266290128
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    416
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Guy de Maupassant

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

2,90 € Poche 416 pages