Demain les ombres : Le livre de Noëlle Michel

C'est une œuvre singulière à la croisée du roman. De mémoire, une forme de récit initiatique et de critiques sociales Le titre évoque à la fois la persistance du passé et son intrusion dans l'avenir. Ces ombres sont celles de l'histoire coloniale de l'assimilation forcée de l'identité fracturée l'auteur ne se contente pas de dénoncer. Il cherche aussi à comprendre comment des blessures s'infiltrent dans les générations futures et comment elle transforme les héritiers en porteur de mémoire Même si le le récit concerne les premiers peuples au Québec. L'écrivain interroge surtout dont la façon dont une société efface marginalise et parfois détruit ce qu'elle refuse de regarder en face. Le roman devient alors un appel silencieux mais puissant à la reconnaissance et la réconciliation. C'est un texte politique plus que militant. Les principaux personnages sont tous marqués par la perte, le silence ou l'exil intérieur Nous retrouvons cependant en eux une forme de résilience parfois même d'espérance. Ce sont des êtres qui cherchent à nommer l'invisible habiter les ruines à recoudre l'oubli C'est un livre qui mérite d'être lu mais qui personnellement i m'a un peu déçu dans sa construction. Les les chapitres se suivent pour moi un peu décousu dans la construction. Ça manque un peu de fluidité mais c'est juste mon avis personnel

Une histoire captivante, bien écrite. En tant que biologiste (généticienne) de formation, j'étais légèrement sceptique au début: que pourrait donc nous apporter le clonage des Néans, puisque nous en savons si peu sur leur culture? Mais dès que l'objectif du simple divertissement s'est annoncé, je me suis laisser emporter par l'histoire. Le livre fait réfléchir à notre façon de vivre, aux choix que fait notre société, aux possibilités et opportunités que nous avons - et surtout le choix de les utiliser ou non. J'aime bien quand un livre m'apporte une nouvelle façon de voir les choses, une autre vision.

Un vrai page-turner aussi distrayant que riche en questions éthiques, la réflexion conjuguée au plaisir de lecture. Peu de temps morts dans cette aventure haletante, dont j'ai dévoré le dernier tiers d'une traite hier soir, avec en bruit de fond la pluie qui battait mon toit (quoi de plus doux quand on est calé avec une bonne histoire, enfermé dans une bulle à l'abri du mauvais temps). . Lune Rousse, Luciole, Chat-Huant, Azur, Eau Bondissante, Neige, Blizzard, Petit Flocon, Brume, Déluge du Matin, Pinson Siffleur, Pluie d'Etoiles, Azur, Perle de Rosée, Cascade d'Eté, Aube Claire, Pierre Debout, ... Certains personnages ont des noms doux et charmants, poétiques, on croirait ceux de nos animaux de compagnie. D'ailleurs ils vivent en quelque sorte en notre compagnie, pas toujours bienveillante, dans un paradis que l'on croyait perdu à jamais, sur une Terre au climat cependant irrémédiablement déréglé, nous soumettant à une rude condition que seule parvient à adoucir une vie par procuration d'images, de mirages : L'esprit dérive, abruti, tandis que le corps et la réalité qui l'entoure sont niés. le cynisme de ceux qui en tirent un profit monnayable est roi, et la science, dont les progrès sont rendus possible par l'argent, tangue et vacille entre espoir ténu d'un avenir meilleur pour les hommes et exigences de commanditaires attisés par l'appât du gain. . Noëlle Michel nous invite à réfléchir à notre rapport avec la nature qui se rompt de jours en jours, à notre volonté de briser une harmonie primitive, celle d'un temps où nous étions chasseurs-cueilleurs, à notre possible futur de regrets irrémédiables, notre amertume. Elle nous berce de cette harmonie primitive avec la nature, et au passage passe un coup de balai sur nos préjugés par rapport au supposé patriarcat des premiers hommes, par rapport à leur supposée religion monothéiste, et également la supposée infériorité de Néandertal sur Sapiens. Tout cela dans un écrin science-fictionnel prenant, romanesque, aux personnages attachants, à l'intrigue déliée avec maîtrise, d'une plume douce mais percutante, déclinant d'une voix singulière le thème souvent traité des dérives scientifiques.