Jane Eyre : Le livre de Charlotte Brontë
Jane Eyre, orpheline à dix ans, est maltraitée par les Reed chez qui elle a été placée. Envoyée à Lowood, une institution rigide, elle y souffre de privations et de nouvelles brimades. Elle s'y fait une amie, Helen Burns, emportée par une tuberculose due aux mauvaises conditions sanitaires de l'internat – tout comme Maria Brontë, morte en bas âge à Cowan Bridge.Jane saura pourtant s'adapter et – tout comme Charlotte Brontë – devient professeur après six ans d'études. Une annonce passée dans un journal lui permet de devenir gouvernante : la voilà chargée de l'éducation d'Adèle, la protégée de Mr Rochester, riche propriétaire du château de Thornfield-Hall... dont elle s'éprend sans savoir qu'il est mariée à une folle enfermée au grenier. Elle l'apprendra le jour même de leurs noces...Hors de toute geste héroïque, Jane Eyre se révolte à sa manière contre la fatalité de sa condition et, dans une certaine mesure, contre l'ordre social. Charlotte Brontë ne s'est jamais cachée d'avoir emprunté à sa propre vie dans ce roman (1847) dont le sous-titre français – Mémoires d'une institutrice – est éloquent.
De (auteur) : Charlotte Brontë
Traduit par : Souvestre Lesbazeilles
Préface de : Emmanuel Dazin
Expérience de lecture
Avis Babelio
RaphaelBebop
• Il y a 3 semaines
Il est parfois nécessaire d'emprunter des chemins tortueux avant de rencontrer un livre. Jane Eyre était un nom qui me disait vaguement quelque chose, mais j'aurais été bien en peine d'en préciser le propos. Tout au plus, avais-je sans doute en tête l'atmosphère de sentiments violents et de paysages désolés. Les Hauts de Hurlevent, œuvre que j'ai lue durant mes études, dans l'espoir un peu vain de mieux comprendre la toute jeune femme passionnée qui me l'avait conseillé, m'avait introduit à l'univers des Brontë. De plus, certains éléments font partie de la culture générale. Nul besoin d'avoir lu Dracula pour s'imaginer une sinistre silhouette se découper à la faveur d'un éclair, dans un manoir isolé des Carpates. Mais voilà, Virginia Woolf dans Un lieu à soi a attisé ma curiosité en plaçant Charlotte Brontë parmi les grandes écrivaines anglaises. Mieux, elle affirme qu'elle avait plus de génie en elle que Jane Austen, bien qu'elle n'arrive jamais à l'exprimer totalement. Jane Eyre est également cité pour illustrer la révolte des femmes, contrariées dans leur destinée d'auteures. L'argument que le style parfois heurté du roman soit le fruit psychologique de cette contrariété me semble douteux. Kafka et Dostoïevski, pour ne citer qu'eux, ont éprouvé les pires tourments de l'esprit tout au long de leur vie et cela ne les a pas empêchés d'être d'immenses écrivains. En revanche, Orgueil et préjugés, dont par ailleurs Virginia Woolf fait l'éloge, m'avait bien paru aussi délié dans l'expression que souvent superficiel sur le fond, à l'image de la société qui y est décrite (les domestiques par exemple, n'y font que de la figuration). C'est à ce moment qu'un bouquiniste nantais a joué comme bien souvent le rôle d'entremetteur et m'a permis, pour la misérable somme de trois euros, d'accéder à ce classique de la culture mondiale, ce dont je ne cesserais jamais de m'émerveiller. En effet, malgré toutes les barrières sociales qui nous sont bien connues, il n'est pas nécessaire d'être riche pour être instruit. Je ne prendrais pas la peine d'ici de révéler le contenu du roman, ni d'en démontrer la valeur : d'autres l'ont fait mille fois et mieux que moi. Wikipédia peut vous fournir un résumé de l'histoire. Tout au plus insisterai-je sur un point, à la lumière de mon expérience personnelle, à partir d'une réflexion empruntée au commentaire d'une édition de poche. Ce qui rend aussi attachante Jane Eyre, c'est que l'on sent trop bien derrière le personnage apparaître Charlotte Brontë, un peu comme un masque de bal que l'ont aurait mal disposé et qui peine à cacher la véritable identité de celle qui le porte. Cette farouche volonté d'indépendance, cet entêtement presque borné, ce regard sans illusions sur ses prochains. Charlotte Brontë a su peindre, non pas les femmes, mais un type de femme, le sien, lucide et volontaire, que les hommes n'avaient pas encore décrit. Une figure qui n'est d'ailleurs pas sans contradictions, puisqu'elle aspire à se vouer totalement à son « maître » dans une relation romantique, mais accepte cette union uniquement lorsque l'objet de son amour est devenu infirme, révélant peut-être le fantasme de la romancière, qui préfigure presque le film Les Proies de Don Siegel. Contrairement à Virginia Woolf, encore une fois, je ne dirais pas « Certes, dans les passages que j'ai cités de Jane Eyre, il est clair que la colère portait atteinte à l'intégrité de Charlotte Brontë la romancière. » Au contraire. C'est un roman dont même les nombreuses imperfections (en particulier les premiers chapitres un peu naïfs qui ressemblent à un miroir déformant de l'enfance de l'auteure) me font l'aimer, car elles participent à la sincérité du cri d'une âme révoltée.
MaggyM
• Il y a 3 semaines
Chez Mme Reed où elle vit depuis la mort de ses parents, Jane Eyre est considérée moins que les domestiques. En butte incessante à de violentes brimades, elle n'a de cesse de rêver d'un ailleurs. Si la possibilité d'intégrer un pensionnat lui semble d'abord une opportunité, elle ne tardera pas à déchanter. Tout au long de son enfance, la vie apprendra surtout à Jane Eyre à se forger une personnalité forte et à ne pas trop compter sur son cœur. Cette force de caractère lui permettra de traverser les épreuves que sa vie d'adulte mettra sur sa route. Si avant d'entamer ce roman je craignais un style vieillot, voire ampoulé qui me ferait passer quelques (trop) longues heures de lecture, après quelques pages, j'ai tout suite eu la conviction que j'allais en fait passer un très bon moment. Et ce fut le cas. Bien entendu qu'avec un roman écrit au milieu du 19e siècle, le style a le goût d'une époque révolue mais l’ensemble était très fluide, rendant la lecture très agréable. Le personnage de Jane Eyre, que je ne connaissais pas du tout, n'ayant jamais vu aucune adaptation, devait sans doute paraître très moderne pour l'époque, voire trop moderne. Charlotte Brontë s’est inspirée de son propre parcours pour créer plusieurs personnages, surtout dans la partie consacrée au pensionnat de Lowood où les conditions de vie sont particulièrement horribles et surtout très réalistes, et pour cause… Souvent décrit comme une romance, Jane Eyre est d’abord un roman féministe pour l’époque à laquelle il fut publié. L’indépendance de la femme et surtout son pouvoir de prendre elle-même sa vie en mains restent les thèmes centraux, même dans la partie plus orientée sur la romance. Pour valoriser le personnage de Jane dans sa quête de contrôle sur sa vie, Charlotte Brontë a créé des personnages masculins peu attirants bien qu’elle n’ait pas cédé à la facilité en les dotant de faibles caractères. Sans étonnement pour l’époque, la religion occupe une place assez importante dans le roman et par moment, certains dialogues trop portés sur ce thème m’ont pesé. La fin, que j’aurais peut-être aimé un peu plus développée, est finalement très cohérente avec le personnage même si elle m’a presque déçue dans un premier temps. Ce roman fut donc pour moi une vraie belle surprise et j’incite ceux qui auraient quelques réticences à s’y plonger sans plus hésiter.
viedelivres
• Il y a 1 mois
Recueillie par sa tante, la jeune Jane Eyre n’a qu’un souhait : quitter cette famille qui n’en est pas une. Elle va alors avoir l’opportunité d’être placée en pension où la vie y est tout aussi rude. À l’âge de dix huit ans, la jeune femme commence une nouvelle vie au sein du manoir de Mr. Rochester dont elle tombe, petit à petit, amoureuse… Il y’a des romans qui vous trouvent au bon moment. Qui vous touchent en plein coeur de par leur justesse. La justesse de mots sélectionnés avec soin. La précision des émotions qui traversent les pages. J’ai été subjuguée par cette lecture résolument féministe, forte et engagée. La plume de Charlotte Brontë est exceptionnelle, puissante et lyrique. Les descriptions de paysages sont délicates et rendent l’histoire d’autant plus captivante. En abordant les thèmes de l’amour, de la religion et de l’émancipation, l’autrice décortique les conventions sociales de l’époque. Jane Eyre est un roman qui traverse les époques et transcende les genres. La jeune femme est un véritable symbole. De liberté. D’espoir. Je ne peux que vous conseiller de pousser les portes du manoir de Thornfield et de plonger dans cette aventure rocambolesque aux côtes de Jane Eyre.
les_heures_solitaires
• Il y a 1 mois
Jane Eyre est une orpheline que les aléas de la vie n’ont pas épargnée. D’abord recueillie par une tante acariâtre, elle est envoyée dans un pensionnat à la discipline rigoureuse et au confort modeste. Adulte, elle finira par trouver sa place auprès d’un riche propriétaire terrien, Monsieur Rochester. Mais celui qu’elle considère comme son sauveur est porteur d’un lourd passé, qu’elle découvrira avec effroi juste avant qu’il ne soit trop tard… J’avoue avoir eu un peu d’appréhension à l’idée de m’attaquer à de la littérature britannique du 19ème siècle, mais l’aura qui entoure les soeurs Brontë et leurs oeuvres m’a toujours fascinée. J’ai trouvé que Charlotte avait un sens profond du récit et du rythme car dans ce roman, le temps prend une autre dimension: il s’étire, se distend, se relâche, puis s’accélère. L’écrivaine fait preuve d’une grande subtilité dans la description des sentiments, des lieux, des atmosphères. J’ai adoré plonger dans le charme suranné de cette époque révolue, si joliment dépeinte. Que dire de l’héroïne ? Le personnage de Jane Eyre est un roc qui résiste aux vents et à l’orage : rien ne semble pouvoir ébranler son assurance. C’est une figure féminine forte et affirmée, qui suscite l’admiration. A noter que les biographes de Charlotte Brontë s’accordent pour avancer que ce roman est inspiré de sa propre vie, ce qui donne une saveur toute particulière à l’histoire.
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
-
- EAN
- 9782352876113
-
- Collection ou Série
- Classique et littérature
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 631
-
- Dimensions
- 178 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
7,65 € Poche 631 pages