La Constance de la louve : Le livre de Cécile Baudin

Poche

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Lozère, 1835. En Gévaudan, les puissants ont trouvé leurs prédateurs, d'autant plus redoutables qu'ils n'ont rien à perdre... Une enquête ténébreuse au cœur de la légende de la Bête, une vengeance implacable, celle des femmes et des mères face à l'iniquité.
Par l'autrice de Marque de Fabrique, lauréat du prix du roman noir historique.

Hiver 1835. Un étudiant en médecine est retrouvé mort, comme endormi, au pied de l'asile d'aliénés qui l'accueillait en formation. Tout indique qu'il s'est perdu dans la tempête de neige qui faisait rage la
nuit précédente. Pourtant, le Juge de paix de Saint Alban, par ailleurs lieutenant de louveterie, s'interroge sur l'étrange décès. Aidé par une infirmière de l'asile, il met au jour une série d'incohérences, et d'indices troublants. La piste encore fraîche le mène jusqu'au canton voisin où il déterre d'autres mystères, plus anciens et plus obscurs, qui impliqueraient des notables. Un schéma récurrent semble se profiler derrière des drames attribués, peut-être un peu trop vite, aux fatalités de l'époque...
En ce début de XIXe, dans une ruralité où les innovations scientifiques et technologiques se font attendre, l'ombre de la Bête du Gévaudan plane toujours sur les monts de la Margeride mais elle cache une vengeance longuement ourdie par celles que les puissants ont privé de leurs fils. Les mères telles de véritables louves œuvrent sans pitié pour châtier ceux qui se partagent encore les privilèges.

De (auteur) : Cécile Baudin

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Expérience de lecture

Avis Babelio

spleen

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Pendant l'hiver 1835, en Lozère , le corps d'un jeune homme, Anatole Bousquet , 20 ans , étudiant en médecine est découvert au pied de l'asile d'aliénés où il travaillait . D'abord déclarée accidentelle, cette mort intrigue le juge de paix , Victor Chastel , également lieutenant de louveterie dans cette région proche de Gévaudan . Il est aidé dans ses investigations par Marianne, l'infirmière de l'asile, une femme intelligente et perspicace. Elle a découvert dans la malle d'Anatole , un livre marqué d'une inscription faite avec du sang et qui représente le Psaume 23. Victor décide alors d'aller voir la famille Bousquet dans le canton voisin. Il est accompagné par Auro, son fidèle chien loup . Il fait la connaissance d'une jeune femme, Constance, employée dans la maison du notaire Delmas chez qui il est accueilli. Le trio , Marianne, Constance et Victor vont découvrir une autre mort mystérieuse 3 ans plus tôt , celle du fils du maire également à 20 ans... Leurs sens en alerte, ils cherchent une relation possible entre ces décès suspects. L'intrigue est rondement menée, les personnages sont sympathiques avec une belle part laissée à Marianne et à Constance , Victor , lui, est plus taciturne mais traine une histoire d'enfance difficile et un nom porteur encore de souvenirs liés à la fameuse bête du Gevaudan que son grand-père a tuée ... Les paysages de neige , l'atmosphère étrange qu'ils donnent rajoutent une note mystérieuse à l'intrigue. Main mise par ceux qui ont le pouvoir et l'argent sur le petit peuple pauvre qui ne sait pas lutter contre des marchés de dupes mais il est difficile de condamner lorsque les temps sont troublés, que les guerres napoléoniennes ont décimé tant d'hommes... Tout ce que le lecteur va découvrir fait bien entendu frémir , on pourrait dire : autres temps, autres mœurs mais je n'en suis pas si sûre car les pratiques dénoncées (et que je ne vous dévoilerai pas même si vous me mettez face à une louve ... ) ont été en vigueur dans d'autres pays . Excellente lecture que je dois à Magie, dénicheuse de pépites, merci!

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Ellyssea

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Un vrai coup de cœur pour cette histoire ! J'ai été projetée dans la vie rurale du 19eme siècle entre paysans, ouvriers, notables bourgeois et aristocrates; j'ai savouré chaque étape de l'enquête au côté de personnages aux personnalités assez atypiques et pourtant attachantes. Quand j'ai fermé le livre, je me suis dit que ce roman était sacrément bien construit, richement documenté et porté par une belle écriture, limpide sans être simpliste. Je vais très vite revenir vers cette auteure !

clesbibliofeel

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

J'aime les épigraphes percutants, mystérieux aussi, surtout pour un roman policier, cela le rend d'autant plus prometteur. « Les institutions passent par trois périodes : celle des services, celle des privilèges, celle des abus. » François-René de Chateaubriand. Des intentions fortes affichées d'emblée, vite oubliées dans l'intensité d'une intrigue redoutable. Elles se rappellent à nous à la fin quand on prend enfin le temps d'y penser vraiment. Sacrée performance de réunir ici une aussi forte densité des personnages, des lieux évocateurs, une époque crédible et une intrigue de haut vol, tout cela décliné en quatre saisons, chacune amenant son lot d'évènements. Cécile Baudin est une magicienne ou une bonne fée… de littérature. Elle nous transporte en plein coeur de la Lozère où Anatole, un étudiant en médecine, a été découvert mort devant l'asile d'aliénés qui l'accueillait en formation. Le juge de paix Victor Chastel, également lieutenant de louveterie traquant les loups dans la région, est chargé par le préfet de dresser un procès verbal. Bastide, le gendarme, lui indique qu'Anatole est mort de froid à proximité de l'asile pendant la terrible tempête de neige de la nuit. Aidé par Marianne, l'infirmière de l'asile, Chastel découvre des indices troublants et devient vite persuadé que le jeune homme a été victime d'un meurtre. Certains éléments les mènent vers le canton voisin, des mystères surgissent impliquant plusieurs notables. Tout ce que je peux dire c'est que j'ai été tenu en haleine tout au long de ce volume, les péripéties ne manquent pas sous l'imagination impressionnante de l'autrice. Il serait dommage d'en dire trop, tellement c'est agréable de découvrir par soi-même, avec Victor et Marianne, puis ensuite Victor et Constance, la petite bonne rayonnante d'intelligence qui va l'assister plus tard. Des assistantes précieuses et des histoires d'amour sacrément bien écrites qui en disent beaucoup sur les rapports hommes-femmes. Tous ces personnages sont parfaitement représentés avec leur passé, leur présent et aussi au futur dépendant de ces évènements mélangeant les cartes du destin. Auro est le fidèle compagnon de Victor, un chien-loup qui le suit partout, trait d'union avec la nature dans laquelle son maître se sent en harmonie, plus qu'avec les hommes, dont il a connu le pire auparavant au Canada. L'ambiance est parfaite pour ce polar historique. La bête du Gévaudan est encore dans toutes les mémoires et les légendes de toutes sortes prolifèrent dans cette campagne isolée surtout en hiver, glaçant le début du roman. Ces quatre saisons de 1835 avec quelques interludes replongeant dans des évènements mystérieux en 1810 et 1811 donnent à voir une période indécise entre l'ancien régime tombé sous les coups de la Révolution, la restauration improbable et une modernité qui se cherche. Une période particulièrement bien rendue dans les pages d'enquête au sein de la filature de la famille Guérin, avec sa grande roue à aubes fonctionnant sur le canal parallèle. L'écriture est superbe avec des tableaux incroyablement vivants campant avec justesse ces quatre saisons, par exemple l'activité des lavandières à la rivière au printemps avec une minutie dans la description des différentes phases de travail : tri, humidification, pressage avec de la cendre, ajout d'eau bouillante puis percolation pour les buées… Un travail harassant, le travail réservé aux femmes, où les langues se délient… Une belle écriture aussi dans l'enquête, les poursuites, avec guet-apens et tous les rebondissements possibles... Les thèmes sont nombreux et puissants : la neige, des silences, des choses invisibles ; pas de justicier omniscient mais une équipe mêlant les genres ; des crimes qui en disent beaucoup sur la société de l'époque, avec ses mécanismes où les privilèges de caste sont à l'oeuvre… le mystère du mal, de la mort, du crime et celui du crime suprême, celui de la guerre s'invitant au fil des pages. Quel brio, quel sens de la narration et de la construction ! Victor, Marianne, Constance sont de bien beaux personnages. J'ai découvert une autrice à suivre, son écriture et son scénario m'ont vraiment impressionné. C'est le deuxième roman de Cécile Baudin après Marques de fabrique, lauréat du Prix du Roman noir historique. Vient de paraître en mars un très tentant Dur comme fer dont l'action se déroule en Lorraine. Lisez-vous des romans policiers historiques? ***** Chronique complète... avec photos, cartes des lieux du roman... sur blog Bibliofeel (lien direct ci-dessous) ou page Facebook Clesbibliofeel

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Beatrice258

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

J'ai beaucoup aimé ce roman dès la première page et sans discontinuer ensuite. Je ne connaissais pas l'auteure et j'ai hâte de poursuivre avec d'autres ouvrages. L'écriture est raffinée et très fluide. Grâce aux magnifiques descriptions de la région, on se retrouve rapidement immergé dans l'atmosphère si singulière et pesante de ces lieux glacés sous un hiver interminable dans cette région pauvre et aride de la Lozère. Le récit commence par la découverte d'un corps d'un jeune homme de 20 ans, au pied de l'asile d'aliénés de Saint-Alban-sur-Limagnole. C'est alors que je me suis souvenue immédiatement de cet établissement psychiatrique, car j'avais lu il y a quelques temps, un livre remarquable, poignant et authentique : "Caché dans la maison des fous" de Didier Daeninckx, où il était question de ce lieu étonnant, hors du commun, où entre 1940 et 1944, des juifs, des résistants, des artistes avaient été accueillis et cachés grâce à l'extrême bienveillance d'un duo exceptionnel de psychiatres-précurseurs hors-normes Lucien Bonnafé et François Tosquelles, engagés à la fois dans la Résistance et la Révolution psychiatrique. A ce jour, cet établissement existe toujours et porte le nom de François Tosquelles. Ce qui a redoublé mon intérêt à poursuivre, sans relâche, ma lecture. Nous suivons donc le récit de quatre familles bourgeoises de la région : Les Bousquet (médecin) les Delmas (notaire) les de Rozasse ( homme orgueilleux et Maire de Langogne) et les Guérin (propriétaire d'une filature) ainsi que de leurs enfants, dont trois sont décédés dans de très étranges circonstances, à l'âge de 20 ans. Une enquête va être ouverte par le préfet de St Alban et sera dirigéepar Victor Chastel, 32 ans, Lieutenant de Louveterie et Juge de Paix. Chastel au passé tortueux, serait le descendant du tueur de la mystérieuse Bête du Gévaudan. Il sera aidé dans son enquête par Marianne l'infirmière de l'asile d'aliénés, très érudite, et par Constance, la petite bonne, lettrée, intelligente et quelque peu envoûtante par sa beauté et son charisme. Plus tard, Hippolyte le plus jeune fils des Delmas (Notaire) viendra les aider. L'enquête sera minutieuse, tortueuse, pleine de rebondissement et de suspense. Ce qui rend le récit vraiment addictif. Les interludes en italique sont très utiles car ils sont parsemés d'indices. Un petit clin d'oeil à l'Auberge de Peyrebeille dite l'Auberge Rouge (titre d'un film avec Fernandel dans les années 1950 je crois, qui retrace de manière rocambolesque cette histoire) où les propriétaires, Mr et Mme Martin, ont assassiné dans leur établissement, plus d'une cinquantaine de personnes, ils furent guillotinés avec leur domestique en 1833. J'ai découvert avec intérêt le rôle des « conscrits ». Ils étaient appelés à s'engager (de force) sur différentes guerres de l'Empire : guerres d'Espagne, d'Autriche, d'Allemagne et la plus terrible sans doute, la campagne de Russie. Mais, il existait aussi « des contrats de remplacement officiels » qui se concluaient chez le Notaire (ici Delmas) destinés principalement aux personnes riches qui contre beaucoup d'argent, pouvaient permettre à leur progéniture d'échapper à leurs obligations de conscription en se faisant remplacer par des hommes d'origine modeste qui acceptaient de partir pour sept ans afin d'aider leur famille financièrement. Très peu en revenait. Un magnifique récit qui nous rappelle si besoin, que la rancune et la colère des femmes peut être terrifiante, particulièrement si elle est intériorisée et mûrie pendant de longues années jusqu'à une finalité bouleversante et tout-à-fait inattendue. La loi du Talion ! Roman très brillant et généreux en information sur cette époque, je le recommande vivement, et le titre La Constance de la Louve, porte admirablement bien son nom !

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Policiers & Thrillers , Thrillers
  • EAN
    9782264085627
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    432
  • Dimensions
    180 x 110 mm

L'auteur

Cécile Baudin

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9,50 € Poche 432 pages