L'Affranchie : Le livre de Claudia Cravens

Bridget grandi avec son père dans un Ouest américain à l'époque des cowboys et des desperados. Sa mère est morte en la mettant au monde. Son père est "pauvre et irresponsable ", et c'est elle qui depuis longtemps fait mille petits jobs pour assurer leur subsistance. Alors, lorsqu'il meurt à son tour alors qu'elle a 16 ans, elle décide de prendre son destin en main et de faire mieux. L'autrice nous raconte ensuite les quelques mois qui finiront d'affirmer le caractère de Bridget. Il semble à la lecture que le temps qui s'écoule est beaucoup plus long, car la routine du quotidien s'installe vite et l'on se demande quels événements vont venir bousculer tout ça. Bridget se trouve un nouveau foyer dans le bordel qui l'embauche, bordel tenu par des femmes. Elle découvre le désir et la force des sentiments. Elle paraît cependant bien naïve, et fragile malgré ce qu'elle a vécu avec son père avant. C'est là que je trouve la faiblesse du récit. Il me semble que Bridget aurait dû être plus vite plus combative, voire plus combattante. Peut-être que j'attendais plus d'actions à la mode western mais finalement Dodge est plutôt tranquille. Heureusement, il ne manque ni les paysages, ni l'ambiance. On a les images sous les yeux, le film se déroule sans accroc et l'on apprécie la fin pleine de l'action tant attendue et de rebondissements caractéristiques de cette époque.

L'Affranchie est une réinterprétation jubilatoire, queer et féministe du genre du western ! Ce roman met en scène le destin audacieux d’une jeune femme rebelle au cœur du Far West. Bridget a de l’esprit, une forte personnalité et un vrai sens de la débrouille. Mais elle n’a ni parents, ni argent, ni perspectives d’avenir. Alors quand sa flamboyante chevelure rousse attire l’œil des patronnes du Buffalo Queen, le seul bordel de la ville tenu par des femmes, Bridget accepte sans hésiter de travailler pour elles. Dans l’atmosphère chaleureuse et agitée de la maison, la jeune femme trouve ce qu’elle n’a jamais eu : le gîte et le couvert, un foyer, des amis et une famille. Par-dessus tout, au fil de ses rencontres et de ses expériences, elle s’éveille à son propre désir. Mais le danger rôde, et quand il arrive aux portes du Buffalo Queen, Bridget est propulsée au cœur de la tourmente. Déchirée entre ses passions et son sens de la loyauté, qui choisira-t-elle de devenir ? Je remercie @LesEscales et @NetGalleyFrance de leur confiance. J'ai bien aimé l'originalité de ce roman dont l'intrigue est structurée en trois parties, comme une pièce de théâtre en trois actes intitulés "La fin du voyage" ; "Première neige" et "La chevauchée terrible". Dès le début, l'ambiance western est facilement perceptible grâce aux descriptions des lieux poussiéreux, venteux et dont la chaleur moite colle à la peau. Le personnage de Bridget est touchant grâce à sa naïveté qui, ironiquement, va être la source de bien des problèmes... jusqu'à ce qu'elle décide de se rebeller et de se venger, telle une Calamity Jane, lors d'une chevauchée meurtrière. Le suspense va crescendo au fil des pages, tout comme la violence qui devient de plus en plus présente au Buffalo Queen, jusqu'au drame... J'ai bien aimé le langage familier, assez fleuri, employé par l'autrice qui donne de l'authenticité au récit qui n'est pas dénué d'humour, loin de là, ce qui le rend très agréable à lire. Un très bon moment d'évasion, comme un bon western !

Lecture agréable qui nous transporte dans le Far West au XIXEME siècle dans une version féminine et feministe .On partage surtout la vie du Buffalo Queen Saloon, bordel bien tenu à Dodge City où Bridget la narratrice va se faire recueillir par Lila.Il était temps! Bridget perd sa mère à la naissance . Avec son père, véritable looser, ils quittent l'Arkansas en charette pour aller vers le Kansas , la Terre promise.Le pere meurt mordu par un serpent à lunettes . Alors qu'elle erre sans ressources dans Dodge City parmi les prostituees, les musiciens, les cow boys, Lila l'appâte et elle «  fera commerce de » Bridget ou plutôt de ses charmes dans son saloon où se pressent cow boys, voyageurs de commerce , officiers de cavalerie. L'auteure déroule avec une certaine délicatesse la vie de la maisonnée. Jim, le shérif, s'entiche de Bridget et veut l'épouser . Il est trop sentimental . Bridget vit une idylle a sens unique avec l'une des femmes du saloon, Spartan , en réalité une hors la loi , sans foi ni loi . Tout tourne au vinaigre , la mort s'ensuit et nos dames sont de vraies héroïnes..,

Cette fresque américaine coche toutes les cases du western : la migration des miséreux vers l'Ouest, les grandes plaines hostiles, le saloon et ses filles de joie, les conflits et rapports de pouvoir au sein des communautés, la solidarité, le shérif, les bandits, les chasseurs de primes, les fusillades... L'originalité réside dans le fait que le point de vue adopté est celui d'une des filles se prostituant au saloon. Ces personnages habitués à être traités comme des éléments de décor apportant charme et froufrous, sont ici au coeur de l'intrigue, témoins et actrices de ce qui se joue. Hormis la scène d'ouverture et la scène finale, le roman est un quasi huis-clos dans le saloon et la petite ville de Dodge, avec ses personnages qui quittent et d'autres qui arrivent. Je partage l'avis d'une autre lectrice qui regrette une perte de rythme narratif après l'arrivée de la narratrice Bridget dans le b*rdel. Après une début très prenant, j'ai décroché à ce moment. Les chapitre sont longs et posent le décor et les personnages que l'on ne va plus quitter avant longtemps. Mais en lisant les avis qui précisaient que la narration reprenait un rythme enlevé par la suite, j'ai repris ma lecture et me suis laissée entraîner jusqu'à la fin, avec son lot d'étonnement, de revirement de situation. C'est un roman bien construit, j'aimerais tellement lire une version du point de vue de Spartan Lee car je me questionne sincèrement sur la trajectoire de son personnage.