Le Horla et autres nouvelles fantastiques : Le livre de Guy de Maupassant

Ce livre me hante encore après des décennies. Est-ce la description d'un homme qui perd la raison? Est-ce cette page de couverture que je n'ose pas regardé encore aujourd'hui. J'ai essayé de lire et relire le passage où on passe du réel au fantastique, sans trouver d'issue. Pour une fois qu'un ouvrage imposé par l'institution scolaire soit demeuré prégnant dans mon esprit. J'ai donc recherché vainement cet élément surnaturel qui fait la différence avec la normalité en cette fin de XIXème siècle. Quel est cet élément qui nous conduit dans l'imaginaire? Je me souviens d'une histoire de verre d'eau... Bouge t'il sans raison? Je me souviens d'un homme qui recherche dans un premier temps une raison rationnelle. Puis, cet homme entre dans un état de stress. Je ne me souviens pas bien du "horla" en tant que tel. Ce qui m'a frappé à l'époque c'est la chute d'un homme, sa démence. Est-on dans l'imaginaire? le fantastique? la réalité d'un homme qui perd petit à petit la raison? Là n'est pas l'enjeu de cette nouvelle. On est ici dans la réalité d'un immense écrivain parti trop jeune; dans l'intimité d'un extraordinaire nouvelliste...

Je le considère comme un classique à lire. Je le trouve très emportant, les émotions d'angoisse ressenties lors de la lecture remettent en cause toute la fantaisie ou la folie. Ce horla qui le suit et que le rend fou qui le mène jusqu'à tout arrêter. Probablement un chef-d'oeuvre.

C'est le premier Maupassant que je lis et c'est une agréable surprise . C'est bien écrit ,mais bon ça je m'y attendais un peu . Les nouvelles sont fantasques , fantastiques , réalistes aussi , on passe de l'un à l'autre . Il y a pas mal d'humour . La variété des thèmes et des ambiances en font un bon moment de lecture.

Avec Le Horla, Maupassant signe l’un de ses récits les plus troublants, là où le fantastique glisse imperceptiblement dans la folie. Ce court texte, sous forme de journal intime, met en scène la lente descente d’un homme qui croit être persécuté par une entité invisible, le "Horla". Ce qui frappe, c’est l’équilibre entre la sobriété du style et l’horreur qui s’installe. Maupassant, fidèle à son naturalisme, décrit avec minutie les moindres variations de sensations, les détails du quotidien, et c’est précisément cette précision qui rend l’irruption du surnaturel insoutenable. L’invisible prend corps dans la banalité du réel. Mais Le Horla est moins un récit d’épouvante qu’un texte visionnaire. On y lit la hantise de l’aliénation, l’angoisse de l’invisible qui ronge l’homme moderne, ce sentiment d’être dominé par une force supérieure, cosmique ou psychique. C’est, en ce sens, un texte presque pré-lovecraftien : l’horreur vient de l’impossibilité de saisir ce qui nous dépasse. Bien sûr, certains y verront seulement l’expression de la maladie mentale de Maupassant, déjà rongé par la syphilis. Mais c’est justement cette ambiguïté qui fait la force du texte : le Horla existe-t-il ? Ou n’est-il qu’une projection de l’esprit malade ? La réponse importe peu, car ce que Maupassant met à nu, c’est notre peur fondamentale : perdre la maîtrise de soi, être étranger à soi-même. Un texte bref, incandescent, qui conserve aujourd’hui encore toute sa puissance d’effroi.