Le Passager sans visage : Le livre de Nicolas Beuglet

Le passager sans visage est la seconde enquête de Grace Campbell, enquêtrice aux multiples démons… #10052;#65039; Comme à chaque fois avec l’auteur, j’ai frissonné tout au long de ce roman qui nous plonge dans les perversions de l’humanité. Grace, séquestrée enfant, est une femme à la fois brisée par son passé mais bien déterminée à en éclaircir les moindres recoins, et, par la même occasion, à sauver le maximum de personnes en chemin. #10067; Vous cherchez un polar plein de frissons et émotions, avec une protagoniste forte et attachante ? Le passager sans visage est fait pour vous !

D'abord dubitative face à l'idée de la quête personnelle de Grace, j'ai fini par me laisser emporter par les tentacules de la résolution. Parce que, évidemment, pour faire un bon Nicolas Beuglet, il ne s'agit pas seulement de résoudre l'enquête, ça serait trop facile. Ici, il nous mène donc toujours à la poursuite d'Olympe dont on apprend encore plus les terribles machinations, liées d'une manière ou d'une autre à notre Grace qui voit son monde se fissurer. Encore jamais déçue de Nicolas Beuglet donc (même si j'ai eu quelques frayeurs au début...) et que dire du plot twist digne sur série ???

Le deuxième tome de la trilogie Grace Campbell aborde une thématique plus personnelle pour le personnage principal, dont on pouvait deviner la blessure dans le tome précédent (quel autre acte traumatisant peut ainsi avoir modelé la personnalité d'une flic solitaire et sans attaches, visiblement traumatisée par les hommes et qui dédie sa vie à sauver les autres ?). Mais l'enquête personnelle se révèle être le petit morceau de puzzle d'un scandale bien plus grand... La facilité avec laquelle Grace trouve des indices vingt ans après les faits peut sembler louche, mais trouve son explication dans la dernière partie du roman [masquer] avec le personnage de Gabriel, revenu d'entre les morts, qui lui a concocté un jeu de piste [/masquer]. Complot mondial, perversité des contes "de fée" et pédocriminalité sont ainsi au coeur de ce roman noir voire sordide, palpitant malgré le manque de nuance avec lequel le plan du "Passager" est décrit (son discours est à la limite du grotesque...). Cependant, les sources d'inspiration de l'auteur, bel et bien véridiques, font froid dans le dos... Le personnage de Grace, poussé dans ses retranchements, va à la rencontre de sa propre part de noirceur, sans rien renier de l'humanité qui la rend si attachante. On attend la suite afin de voir si elle tient ses promesses !

J'ai enchaîné ma lecture du tome 2 après avoir lu le 1 et je dois dire que j'ai un peu moins aimé mais ce n'est que personnel. Déjà on retrouve notre enquêtrice Grace Campbell qui décide de se confier et de s'ouvrir au lecteur. Cela met du temps à sortir et enfin on sait ce qu'elle cache. Une horreur, un cauchemar et pour exorciser ce souvenir qui la hante elle décide d'enquêter sur son passé. A partir de là on va découvrir, une fois encore, un crime innommable fait par l'homme baigné par l'univers des contes de Grimm. Je dois avouer que j'ai beaucoup aimé cette partie. La ou j'ai moins aimé c'est la suite qui fait rebond avec le tome 1. J'ai eu des incompréhensions et des moments de décrochage car trop philosophique ou trop scientifique. Bref mon cerveau a décidé de se fermer à ses passages. Ce tome 2 est encore plus glaçant et effrayant que le 1. J'aime plonger dans la noirceur de l'être humain mais ici c'est un cran encore au dessus. J'ai grimacé avec le tome 1 mais aussi avec le tome 2. Il ne me reste plus qu'à lire le dernier tome qui sera je pense haletant et stressant.