Le temps du déluge : Le livre de Margaret Atwood

Le Temps du déluge est un roman captivant qui mêle anticipation, satire et réflexion écologique. Margaret Atwood, fidèle à son style incisif, nous plonge dans un futur proche où la planète, épuisée par les excès humains, se venge. L'histoire suit plusieurs personnages, dont Toby, Ren et Snowman, qui tentent de survivre après un cataclysme dévastateur. Ce qui distingue ce roman, c'est sa capacité à fusionner des éléments de science-fiction avec des préoccupations sociétales actuelles. Atwood crée un monde où les manipulations génétiques, les dérives religieuses et les inégalités sociales sont poussées à l'extrême, offrant ainsi une réflexion profonde sur notre trajectoire actuelle. L'écriture est riche et évocatrice, avec des descriptions qui transportent le lecteur dans cet univers post-apocalyptique. Les personnages sont bien développés, chacun apportant une perspective unique sur les événements qui se déroulent. Cependant, certains passages peuvent sembler denses en raison de la richesse du vocabulaire et des concepts abordés. Néanmoins, ces éléments ajoutent de la profondeur à l'intrigue et renforcent l'impact du message véhiculé.

Il m’a fallu un moment pour me repérer dans ce deuxième volet de la saga « MaddAddam » d’Atwood. Là où je m’attendais à retrouver le cynisme désabusé de Snowman, je me suis retrouvé plongé dans la trajectoire de Toby, puis de Ren, deux femmes au cœur d’une secte écolo-mystique, les Jardiniers de Dieu, qui attendent un déluge apocalyptique provoqué par les dérives de la science et du capitalisme. Le basculement de point de vue est osé, mais il a aussi quelque chose de déstabilisant, voire frustrant. La communauté qu’Atwood dépeint se veut pacifiste, végane, et en rupture avec un monde déshumanisé. Mais très vite, son vernis spirituel laisse apparaître des failles profondes : paternalisme, aveuglement moral, complaisance face à des actes intolérables, comme ce pardon accordé à un violeur potentiel. C’est là que le roman commence à gagner en ambiguïté, mais aussi à perdre un peu de tension. Cette plongée dans une utopie sectaire lente et bavarde m’a nettement moins captivé que le face-à-face désespéré entre Snowman et les ruines du monde. Malgré quelques fulgurances d’écriture et un univers toujours aussi cohérent, je me suis souvent surpris à attendre que le récit redémarre. Les longues homélies d’Adam Premier, insérées comme des sermons à vénération lente, ont alourdi une narration déjà bien étirée. Et même si l’on retrouve peu à peu des liens directs avec Le dernier homme, notamment à travers des clins d’œil et la réapparition de Jimmy, le rythme met du temps à s’installer, et les enjeux réels du récit tardent à émerger. J’ai apprécié en apprendre plus sur le contexte, sur l’avant-effondrement, sur les ramifications idéologiques et sociales qui ont mené au chaos, mais cette richesse de fond est parfois étouffée par une forme trop scolaire, trop démonstrative. Atwood excelle à dénoncer les dérives humaines, mais sa tendance à opposer systématiquement des figures féminines résistantes à des figures masculines prédatrices finit par tourner en rond. Ce n’est pas un mauvais roman, loin de là, mais il n’a pas la densité ni la force évocatrice du premier tome. Il m’a manqué le vertige, le doute, la tension permanente.

Il faut bien l'avouer, j'ai un faible pour les dystopies et les récits post-apocalyptiques, et je me suis régalée avec ce roman. Margaret Atwood a un véritable don pour créer des sociétés futuristes effrayantes, sans perdre du temps à les expliquer à ses lecteurs. Du coup, si au départ nous, sommes un peu dans le flou, car nous ne connaissons pas encore les règles qui régissent ce nouveau monde, il est agréable de les appréhender peu à peu sans qu'on ne nous les enseigne lourdement. Il est difficile de vous décrire cet univers atypique, peuplé de créatures génétiquement modifiées, d'écologistes religieux et de corporations terrifiantes, dans lequel une apocalypse mystérieuse va s'abattre, mais c'est addictif de suivre le cheminement des deux survivantes qui se livrent à nous. Après, comme je ne fais rien dans l'ordre, j'ai appris en cours de lecture qu'il s'agissait du deuxième tome d'une trilogie, pourtant cela ne m'a absolument pas gêné dans ma lecture, et du coup, je n'ai pas eu l'impression d'avoir manqué quelque chose. Maintenant, j'hésite : est-ce que je lis le premier tome, ou est-ce que je passe directement au troisième ?

Terminé ce livre hier soir. J'ai beaucoup aimé le style de Margaret Atwood plus poétique que dans d'autres ouvrages lus autrefois : La servante écarlate, Captive, Oeil-de-chat. Quelques difficultés pour s'y retrouver dans la chronologie, ayant lu MaddAdam avant ! Je me suis attachée aux personnages, surtout Toby qui était déjà ma préférée. Et j'ai trouvé que cette histoire était d'une actualité très présente et même elle m'a carrément inquiétée.... Je viens de m'apercevoir que j'ai lu ce livre avant " Le dernier homme ",qui logiquement le précède!!!