Les chants d'amour de Wood Place : Le livre de Honorée Fanonne Jeffers
Depuis l'enfance, Ailey passe ses étés dans la petite ville de Chicasetta, en Géorgie, là où la famille de sa mère vit depuis l'arrivée de leurs ancêtres esclaves. Ailey s'est toujours battue pour son identité, combat compliqué par des traumatismes transgénérationnels, ainsi que par des chuchotements de femmes – ceux de sa mère, Belle, de sa sœur, Lydia, et d'une longue lignée matriarcale – qui poussent Ailey à accomplir ce qui leur a été refusé.
Pour se réconcilier avec qui elle est, Ailey embarque pour un voyage dans le passé de sa famille, dévoilant les récits poignants de générations d'ancêtres – autochtones, Africains, Européens – dans le Grand Sud. Ce faisant, Ailey doit apprendre à accepter son héritage, une histoire d'oppression et de résistance, de servitude et d'indépendance, de cruauté et de résilience qui cristallise l'identité même des États-Unis.
SÉLECTION GRAND PRIX DE LITTÉRATURE AMÉRICAINE
Lauréat du National Book Critics Circle Award de fiction.
Sur la liste du National Book Award.
Spalding Prize for the Promotion of Peace and Justice 2023.
De (auteur) : Honorée Fanonne Jeffers
Traduit par : Emmanuelle Aronson, Philippe Aronson
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Lescarnetsdejeanne
• Il y a 1 semaine
Lecture du moment > Les chants d’amour de Wood Place - Honorée Fanonne Jeffers ~ 5/5 * Ce que j’en ai pensé « Je suis ici pour exprimer ma gratitude envers ceux qui nous ont précédés. Ils vivent en moi : le peuple. Les gens. Leurs chants. » Ainsi Honorée Fanonne Jeffers clôture-t-elle les remerciements de ce premier roman ambitieux et impressionnant. Et après avoir dévoré ces quelques 1000 pages en 5 jours, je crois pouvoir dire qu’elle a amplement atteint son objectif. Avec ce format XXL que j’adore, elle développe l’histoire d’une famille afro-américaine sur plusieurs siècles ; ou plutôt, elle donne à voir la vie d’un lieu, Wood Place, qui était celui des Indiens avant qu’ils soient chassés par des colonisateurs blancs s’appropriant ce territoire pour le faire fructifier grâce à l’esclavage. C’est une histoire sur de multiples générations (merci l’arbre généalogique) que l’autrice déroule à renfort de bonds dans le passé jusqu’à notre époque contemporaine. Le bonheur de ce format long, c’est la possibilité de creuser ses personnages et ses thèmes ; ici les femmes sont des piliers et on lit l’esclavage, le racisme, la résistance, le déracinement, la violence, l’amour, l’inceste et le viol, la pauvreté, la solidarité, la drogue, le deuil, la famille et la communauté… Des thèmes forts et durs, abordés sans pathos par l’autrice qui a fait de nombreuses recherches et qui nous offre une épopée américaine dense et vibrante. Si comme moi vous aimez ce format, n’attendez plus pour vous plonger dans cette saga tentaculaire où tout s’imbrique in fine pour notre plus grande satisfaction. * En quelques mots Ça parle de : histoire afro-américaine / saga familiale * En quelques phrases C’est à Chicasetta en Géorgie qu’Ailey passe toutes ses vacances d’été dans la famille maternelle. Si elle est là aujourd’hui c’est suite à des siècles d’histoire familiale qu’elle va tenter de retracer. * Aussi bien parler de l’histoire américaine tout en menant de front une histoire familiale dense… on frôle le coup de maître pour ce premier roman ; et dire que j’ai failli passer à côté, pas fan de la couverture !
VALENTYNE
• Il y a 1 mois
Les Chants d'amour de Wood Place est une fresque familiale poignante et foisonnante, où Honorée Fanonne Jeffers déploie le destin croisé de trois soeurs afro-américaines : Ailey, la narratrice, Coco, future médecin et Lydia, l'aînée. Liées par une enfance à la fois privilégiée et meurtrie, elles découvriront au fil des années qu'elles partagent un même secret enfoui. Le roman suit Ailey de l'enfance à l'âge adulte — de ses 6 à ses 30 ans — alors qu'elle devient historienne et remonte le fil de son histoire familiale sur plus d'un siècle, de l'esclavage à la ségrégation, jusqu'aux années 2000. La richesse psychologique des personnages, les liens intergénérationnels et l'atmosphère du Sud américain confèrent au récit une émotion palpable. Cependant, cette générosité narrative a parfois ses revers : je me suis perdue dans l'arbre généalogique, trop touffu, trop éclaté, au point de devoir revenir en arrière à plusieurs reprises. Une lecture exigeante, qui demande attention et patience — mais qui, malgré quelques méandres, vaut largement le détour.
clairejeanne
• Il y a 1 mois
Coup de coeur ! " Le fil de la lignée : Au fil des siècles à venir que nous allons retracer, une famille demeurera au même endroit. Ici, sur notre territoire. Le Lieu-au-Milieu-des-Grands-Arbres portera un autre nom : Chicasetta. La famille ne connaîtra pas le nom originel de son territoire, ni celui de ce premier Africain de sa lignée, celui dont la mère avait traversé l'eau." (p 41) Magnifique saga familiale sur de nombreuses générations, racontant les destinées d'hommes et de femmes qui se retrouvent à vivre à des époques successives dans le sud-est des États-Unis, en Géorgie : des amérindiens de la Nation Creek ou Muscogee, des noirs esclaves qui ont été vendus en Afrique, transférés et achetés par des Blancs le plus souvent et leurs descendants, des Blancs américains, et de nombreux métis indiens-blancs ou indiens-noirs. Le récit est composé de nombreuses histoires, plus ou moins longues, ayant un personnage principal qui représente une étape du récit, et qui sont racontées par chapitres disposés de façon non chronologique, mais toujours avec des repères qui permettent de s'orienter dans l'histoire. Et suffisamment de détails pour que l'on plonge avec plaisir dans le récit et que l'on en ressente bien l'atmosphère. L'un de ces personnages, qui réapparaît dans de nombreux chapitres se nomme Ailey ; elle est noire, troisième fille d'un médecin, le Docteur Garfield et d'une femme au caractère bien trempée, Belle. Très attachée à sa famille, elle raconte son enfance, avec ses soeurs plus grandes, sa grand-mère Nana dont le mari allait s'en prendre à ses petites filles, son grand oncle qui fut professeur d'université et l'importance prépondérante de la couleur et même de la nuance de la peau tout au long de son existence... Elle est très déterminée Ailey, elle sait très bien ce qu'elle veut : avoir un petit ami mais surtout ne pas tomber enceinte (comme sa mère), être indépendante et faire des études supérieures... Elle les fera comme ses parents à Routledge College (dans les années soixante) situé à Thatcher en Géorgie, une université créée au départ (après la fin de l'esclavage) pour les jeunes filles noires, où elle suit parmi d'autres les cours de l'historienne la Dr Oludara qui raconte toute l'Histoire de la région (Géorgie), de ses populations et en particulier des Africains-Américains. Discussions passionnées et passionnantes entre étudiants, histoires d'amour, intégration éventuelle dans une sonorité... S'intercalent d'autres chapitres qui racontent la jeunesse de sa mère, et celle de Lydia la fille aînée et les méfaits de celui qui va empoisonner gravement l'existence des trois filles, ce grand-père tripoteur, destructeur de destinée... Le lecteur/la lectrice s'imprègne de la vie de cette famille, des bonheurs et des malheurs plus ou moins bien supportés, et des drames qui surviennent ; Ailey, après moult péripéties, sera la gloire de son "peuple" !
pounettegleeph
• Il y a 2 mois
#x1f33b "Nous sommes le sol, le territoire. La langue qui se délie et trébuche sur les noms des morts en osant raconter les histoires de la lignée d'une femme. Son peuple et ses souillures, ses arbres, son eau. Nous connaissons cette femme avant qu'elle ne devienne femme. Nous la connaissons avant sa naissance : nous avons chanté pour elle lorsqu'elle était encore dans le ventre de sa mère. Nous avons chanté alors et nous chantons encore." #x1f33b "Cette femme" c'est Ailey, la narratrice, née en 1973 et descendante d'esclaves Africains. Wood Place, terre volée aux Amérindiens, devient la plantation de ses ancêtres Afro-Américains. Elle raconte son enfance puis sa vie d'adulte, sa quête d'identité et sa difficulté à se faire accepter socialement en tant que femme noire, quand on vit à Chicasetta en Géorgie et qu'on est issue de terres sudistes. #x1f33b "Nous", ces sont les ancêtres d'Ailey, les "chants", à l'image du chœur antique de Géorgie. Autochtones, Africains, Européens, 400 ans d'Histoire américaine s'entrelacent au récit et nous chantent la souffrance face à l'esclavagisme et la ségrégation raciale. #x1f33b En plongeant dans le passé de sa famille, Ailey va devoir apprendre à accepter cet héritage. Les traumatismes transgénérationnels vont la pousser à combattre ce qui a été refusé aux femmes de sa lignée. Un récit d'oppression et de résistance, de servitude et d'indépendance, de cruauté et de résilience qui cristallise l'identité même des États-Unis. Un roman intime et féministe en hommage à la femme noire qui a subit des siècles d'acharnement, hier comme aujourd'hui. J'émettrais quand même un bémol concernant la "multi-multitude"#x1f609 de personnages et on ne va pas se mentir, vu le nombre de pages, il y a des longueurs mais je salue le talent de l'auteure pour cette magnifique fresque historique. #x1f44f Une lecture essentielle sur l'esclavage qui n'est pas sans nous rappeler "Beloved" de Toni Morrison. Laissez vous porter par la mémoire vivante de Wood Place et vous entendrez alors des chants d'amour, de douleur et de résilience. #x1faf6 #x1f3b6 #x1f33b#x1f331#x2600
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782365697224
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 912
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- Dimensions
- 243 x 157 mm
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27,00 € Grand format 912 pages