Les règles d'usage : Le livre de Joyce Maynard

Que j'ai aimé cette lecture ! Alors que sort le dernier roman de Joyce Maynard mais qu'il n'est pas disponible dans ma médiathèque, je décide de lire "Les règles d'usage", sorti il y a plusieurs années. J'ai envie de lire un bon roman Américain, de rencontrer des personnages attachants, des destins bouleversants. J'ai trouvé tout cela dans ce roman. La maman de Wendy, 13 ans, est une femme joyeuse qui a refait sa vie avec Josh, devenu un deuxième papa pour Wendy et Louie, le petit garçon né de leur union. Mais elle travaille dans une tour jumelle le 11 septembre 2001, et ne reviendra pas. Comment continuer à vivre ? Joyce Maynard nous emporte dans un récit tres émouvant où les scènes du quotidien brisé alternent avec les souvenirs des jours heureux. Lorsque Garett, le vrai père de Wendy vient la chercher pour l'emmener vivre en Californie avec lui, c'est un nouveau déchirement. Parviendra t-elle à se reconstruire ? Je dois dire que je m'attendais à ce que ce nouveau départ rime avec problème et colère. J'ai adoré également cette partie, différente de ce à quoi je m'attendais. Ce livre est un concentré de personnages trés attachants, souvent cabossés par la vie. C'est un grand roman sur la reconstruction, l'amour, l'amitié, la resilience. Magnifique et trés émouvant.

Pris au hasard, ce roman s’avère être un beau coup de cœur, parce qu’il échappe au pathos qu’aurait pu engendrer un tel scénario. 11 septembre 2001 à New York, la maman de Wendy 13 ans et Louie 4 ans est partie travailler dans une des tours jumelles mais elle ne reviendra pas. L’insupportable attente, l’espoir insupportable aussi, les affichettes collées avec la photo de Janet, y croire malgré tout. C’est l’histoire d’une reconstruction face à l’inacceptable, chacun à sa façon va franchir les murs de douleurs qui s’abattent sur eux. Wendy va partir un an chez son vrai père, qui n’a quasiment pas été présent depuis sa séparation avec Janet. Un père qui ne respecte pas les règles d’usage. Pourtant Wendy va repartir vivre avec lui et son amie Carolyn parce que New York n’est qu’un lit de souffrance, tout le monde lui parle de ce deuil et elle ne peut avancer. Elle laisse Josh, musicien, le compagnon de sa mère, complètement effondré mais surtout le petit Louie, personnage qui serre le cœur, qui ne peut comprendre cette perte soudaine. Pourtant Wendy s’en va, va faire l’école buissonnière 2 mois et rencontrer Alan le libraire et son fils autiste Tim qui ne trouve d’intérêt qu’à regarder des machines à laver tourner, Violet et son bébé qu’elle a gardé malgré ses 15 ans et qu’elle n’arrive pas à gérer, Carolyn, qui fait des jardins de cactus. Tous les personnages sont vrais, forts et Wendy au milieu de tout ça, apprend à passer de « survivre » à « vivre ». Rien ne se passe comme prévu car ce n’est pas un roman à « l’eau de rose », non, il y a des traumatismes profonds chez chacun d’entre eux. « je ne sais pas ce qui est le plus dur. Quand on a la sensation de ne plus pouvoir continuer, ou quand on commence à se rendre compte que l’on continuera ». Wendy est une ado qui évolue, qui a des relations complexes avec ses parents, et qui va tout simplement grandir. Un bon roman.

Le roman se concentre sur le personnage de Wendy, 13 ans, qui vit à New York avec sa mère, un formidable beau-père et son petit frère de 4 ans. Une adolescente « lambda » avec ses joies, ses peines, ses questionnements d’adolescente… jusqu’au jour où sa vie bascule, le 11 septembre 2001, date funeste qui a traumatisé toute la planète, jour à partit duquel Les règles d’usage ne s’appliquent plus, dès lors que l’on est contraint à faire ce que l’on peut, comme on peut, pour survivre à une indicible douleur. Avec son inimitable talent, sa plume tendre, subtile et si incroyablement juste, Joyce Maynard fait entendre une voix originale sur l'avant et l'après attentat, ressentis à travers le point de vue de Wendy, que ce terrible événement va fragiliser… avant de la faire mûrir, éclore, et ré-apprendre à savourer les petits et grands trésors que la vie peut encore lui offrir. « - La vie était beaucoup plus simple avant, hein ? Tout est devenu trop compliqué. Elle a probablement été toujours compliquée. On ne le savait pas, c’est tout. » Ce roman est un magnifique hommage aux victimes et à leurs proches. Un roman d’apprentissage dense, terriblement émouvant, qui nous fait réfléchir sur la notion de destin, les hasards de la vie, les rencontres qui font la différence. Sur les liens du sang et les liens du coeur. Sur l’innocence de l’enfance et les eaux troublées de l’adolescence. Sur l’oeuvre du temps et les souvenirs douloureux qui peu à peu se teintent de douceur… Un COUP DE COEUR :-)

Parmi tous mes coups de cœur littéraires, deux romans de Joyce Maynard m’ont vraiment marquée : Où vivaient les gens heureux et L’Hôtel des oiseaux. J’ai tellement aimé sa plume dans ces deux livres que je me suis donné pour mission de lire tout ce qu’elle a écrit. Et j’avoue, je me réjouis déjà à l’idée de lire la suite d’Où vivaient les gens heureux prévue pour la fin de l’été. Mais Les Règles d’usage m’a un peu laissée sur ma faim. Sur le fond, j’ai trouvé la thématique du deuil et de la reconstruction intéressante, et le contexte du 11 septembre bien amené. Mais je n’ai pas ressenti ce que j’aime tant d’habitude chez Maynard. J’ai trouvé le rythme un peu lent, parfois même plat, avec des longueurs qui m’ont un peu perdue. Je suis allée au bout, mais sans cette petite flamme que j’avais ressentie pour les deux autres. Je vais quand même persévérer avec ses autres romans, en espérant retomber sur cette émotion brute qui m’avait bouleversée.