L'Ile des souvenirs : Le livre de Chrystel Duchamp

Ce thriller m’a prise aux tripes dès les premières pages. Delphine, une étudiante lyonnaise cherche à s’affranchir d’une éducation trop stricte en enchaînant les soirées. Mais un soir, tout bascule. Après avoir suivi une mystérieuse inconnue, elle se réveille menottée à un radiateur. La police rame, l’opinion publique s’impatiente, et pour accélérer les choses, un profiler et une psychotraumatologue sont appelés à la rescousse. Et là, le roman prend une tournure fascinante. On plonge dans les méandres de la mémoire, du subconscient, de ces souvenirs qui se dérobent ou nous trompent. J’ai trouvé ça absolument passionnant. J'ai passé mon temps à échafauder des théories, persuadée d’avoir compris… pour me faire démonter mes certitudes quelques pages plus loin. Le style est hyper efficace : pas de blabla, pas de détails inutiles, juste ce qu’il faut pour nous plonger dans l’histoire et maintenir la tension. Les chapitres courts s’enchaînent à une vitesse folle, et l’ambiance est glaçante à souhait. J’ai ressenti l’angoisse de Delphine, le doute des enquêteurs, la frustration de ne pas trouver la clé. Si vous aimez les romans qui vous tiennent en haleine, qui vous retournent le cerveau et vous laissent KO à la dernière page il est fait pour vous !

[ Diabolique] Chrystel a réussi à me retourner le cerveau 3 fois en moins de 300 pages. Delphine, 22 ans, est une jeune femme qui croque la vie à pleines dents … après une jeunesse passée auprès de parents stricts, elle profite de ses études loin du joug familial pour expérimenter la vie .. à sa façon. Sexe, alcool et drogues… Quand un soir à la sortie d’un bar elle se fait enlever … le cauchemar va commencer. La voilà retenue dans une maison isolée. Jusqu’à ce que quelques jours plus tard, une autre jeune femme la rejoigne. Stupeur … elles se connaissent. Quand le corps de Delphine sera retrouvé dans cette maison isolée, va alors débuter une enquête fastidieuse qui va décontenancer le plus aguerri des lecteurs. Punaise ce roman était aussi addictif que richement documenté … j’ai passé ma lecture à me faire des noeuds au cerveau pour échafauder des hypothèses parfois je l’avoue, un peu farfelue. J’étais loin d’imaginer que l’autrice avait dans sa manche des atouts bien cachés pour claquer une fin … mais une fin … Je crois que je suis restée bouche bée pendant 10 minutes …à relire inlassablement le dernier chapitre. C’était assez dingue !

Alerte coup de cœur. Une fois de plus Chrystel Duchamp joue avec nos nerfs, nous retourne pour mieux nous achever. Le fait d’être dans la tête des protagonistes nous fait vivre les montagnes russes. Je vous recommande ce livre et tous les autres de cette autrice d’ailleurs.

Me voilà démasquée ! « Les amateurs de polars se complaisent dans une démarche masochiste consistant à éprouver du plaisir en acceptant de se laisser piéger par le sadisme et l'imagination d'un auteur. » (p. 278-279) Difficile de prétendre le contraire après cette lecture. Et plus encore après la précédente : 'La constance du prédateur' de Maxime Chattam. . Je me suis un peu indignée/rebiffée lorsque la psy devenait ... [masquer] beaucoup trop insistante et directive - une thérapie n'est pas censée se dérouler ainsi - [/masquer] , mais comme l'auteure cite souvent Freud, dont la plupart des théories n'ont pas résisté à l'épreuve du temps, je me suis dit qu'on ne voyait pas les choses de la même façon, tout simplement. . Alors oui, on se fait bien manipuler ici par Chrystel Duchamp, d'autant que ce roman est addictif, donc vite boulotté - sans prendre le recul nécessaire ? Je regrette seulement qu'il ne soit fait référence qu'au profilage de la Police, et pas à celui de la Gendarmerie (le DSC à l'IRCGN, et sa responsable, Marie-Laure Brunel-Dupin).