A poings fermés : Le livre de Amélie Antoine, Simon Bournel-Bosson

Gaspard a beaucoup de mal à surmonter le divorce de ses parents. Il a peu, voire pas, d’amis dans son nouveau collège breton, sa mère se consacre entièrement à son boulot et son père a remplacé trop vite son ancienne famille. Pour capter un regard de la belle Olivia, il va faire une action idiote qui va lui valoir les foudres du vieux balayeur du collège. Et cela va aller beaucoup plus loin que prévu. A poings fermés est un roman fantastique mais qui évoque aussi très bien l’adolescence et la difficulté à trouver sa place. Je l’ai trouvé un brin longuet mais j’ai quand même été happé par les nuits cauchemardesques de Gaspard.

Gaspard est un jeune adolescent victime du divorce de ses parents. Outre un déménagement de Paris jusqu’à Brest qui le propulse loin de ses anciens amis, dans un collège où il ne connaît personne, le gamin souffre également du manque d’attention de la part d’une mère débordée par ce nouveau départ et de l’éloignement de ce père refaisant sa vie sans lui. De plus, en cherchant à impressionner une fille dont il est secrètement amoureux, il s’attire le courroux du vieux balayeur de l’école, qui lui promet des nuits sans sommeil… Cette malédiction qui transforme progressivement les nuits de Gaspard en véritables cauchemars, permet à Amélie Antoine d’aborder un trouble du sommeil pour le moins méconnu : la paralysie du sommeil. Ce phénomène insolite au cours duquel le corps s’endort mais pas l’esprit, donne l’impression de se retrouver enfermé à l’intérieur de son propre corps, totalement conscient, mais incapable d’effectuer le moindre mouvement. Cet emprisonnement dans l’immobilité empêche également le sujet de prononcer le moindre son et est de surcroît souvent accompagné d’hallucinations ainsi que d’un sentiment d’oppression, de suffocation, de présence maléfique et de mort imminente. Ces terreurs nocturnes qui transforment chaque nuit de Gaspard en véritable calvaire, se retrouvant hanté par le balayeur qu’il croise dans la cour du collège, insufflent une dimension fantastique et horrifique au roman, tout en faisant intelligemment écho au mal-être de ce gamin incapable de surmonter seul les bouleversements qu’on lui impose. Se retrouvant subitement en terre inconnue, tentant de s’adapter à une nouvelle vie qu’il n’a jamais demandée, Gaspard a l’impression de ne plus être important pour ses parents, de devenir invisible aux yeux de tous… Même le sommeil ne veut plus de lui ! Ce côté épouvante rendant hommage à Stephen King entretient non seulement le suspense, mais permet surtout d’aborder des thèmes plus profonds tels que l’abandon, la solitude, le déracinement, le divorce, les familles recomposées et l’amitié. Comment dès lors ne pas s’attacher à cet enfant confronté à la séparation de ses parents, incapable de surmonter ses peurs, cherchant sa place dans ce nouvel environnement ? En le voyant sombrer au fil des pages, le lecteur aimerait pouvoir intervenir, lui tendre la main, l’aider à se reconstruire, à le délivrer de ses angoisses, à le sortir de ce cauchemar… à tout simplement exister ! Un roman pour adolescents, saupoudré de fantastique et porté par la plume délicate d’Amélie Antoine, qui ne manquera pas de séduire un lectorat plus large et qui se termine certes sur une fin ouverte, qui à défaut de ne pas offrir toutes les réponses, offre cependant le repos tellement souhaité à Gaspard, ainsi que ce brin d’affection dont il avait tant besoin…

Préparez-vous à frissonner en ouvrant le dernier roman jeunesse d'Amélie Antoine ! Imaginez un viel homme venu hanter vos nuits. C'est ce qui arrive à Gaspard, nouveau venu dans son école depuis le divorce de ses parents. Une bêtise pour impressionner une fille lui vaudra la malédiction du balayeur. Depuis, impossible de fermer l'œil... Aux côtés de son nouvel acolyte, Gaspard mène l'enquête pour découvrir l'identité de ce vieil homme. Dans ce roman, l'autrice autrice nous parle de paralysie du sommeil. Un phénomène qui m'a glacée le sang pour y avoir été sujette je connais ce sentiment d'impuissance et d'opression. Mais surtout à travers l’histoire de Gaspard, l'autrice nous parle de l'impact que peut avoir une séparation sur un enfant. En effet, balloté entre ses deux parents, Gaspard se sent rejeté de part et d'autre. Difficile d'accepter la nouvelle vie de son père et le débordement de sa mère...Quant à son intégration parmi ses autres camarades, ce n'est pas franchement une réussite ! Un sentiment de solitude qui vient inondé le cœur de ce jeune garçon. Comme dans chacun de ses romans, Amélie Antoine rend ses personnages terriblement attachants. Je me suis détectée de ce roman jeunesse plein de rebondissements et ne peut que vous le recommander pour accompagner vos soirées d'été. Je l'ai déjà recommandé autour de moi à quelques préados.

Merci à l’éditeur Syros et à Babelio pour cette opération Masse critique, ce roman me faisait de l’œil depuis quelques temps et ça m’a décidé. Gaspard est un ado qui vit difficilement la séparation de ses parents. D’autant qu’ils devaient déménager tous ensemble à Brest à la rentrée, ce qui ne le réjouissait déjà pas, et que finalement ils ont déménagés seuls avec sa mère, son père restant à Paris. Sa mère est débordée par son nouveau travail à hautes responsabilité, quant à Gaspard il a du mal à s’intégrer dans son nouveau collège dans lequel il n’arrive pas à se faire d’amis, il se sent donc vraiment abandonné par tout le monde. Son seul rayon de soleil c’est Olivia, une jeune collégienne plus âgée sur laquelle il a flashé mais qui ne semble même pas remarquer son existence. C’est pour briller à ses yeux qu’il va déplaire à l’étrange balayeur qui traîne dans la cour de son collège. De cet infime acte va résulter une malédiction touchant au sommeil du jeune garçon. L’autrice s’inspire d’un phénomène réel, la paralysie du sommeil, où la personne qui vit le phénomène se retrouve comme enfermée dans son corps, en sommeil et immobile, tandis que son esprit reste conscient. Cela donne lieu à un récit fantastique et horrifique, pour les enfants dès 11-12 ans. Mais c’est aussi un roman réaliste, qui insiste énormément sur la difficulté du changement de vie, de déménager et surtout de se faire à la séparation de ses parents, au fait que son père se crée rapidement une nouvelle famille, ce qui donne au jeune homme l’impression qu’ils ont été remplacés et oubliés avec sa maman. C’est surtout de cela que traite le roman d’ailleurs, le côté fantastique et horrifique n’étant qu’un prétexte pour aborder ces thèmes plus profonds et donner un peu plus de dynamisme au récit. Malgré tout j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs dans le roman, alors qu’au contraire la fin m’a semblé un peu abrupte et ne m’a pas convaincue. Elle est tellement ouverte et tient en tellement peu de lignes par rapport au reste du récit qu’elle m’a semblé presque bâclée, tout du moins décevante. Alors que dans les chapitres précédents j’avais souvent eu envie de secouer Gaspard qui passe plus de temps à se raccrocher au passé et à se lamenter (ce qui est volontaire de la part de l’autrice) qu’à essayer de voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide comme son copain ami Kaïs, là je suis restée sur une impression de trop peu... Je pense que je retenterai ma chance avec un autre livre de l'autrice pour ne pas rester sur cette déception, car c'est bien écrit et je suis sûre que d'autres titres auraient pu davantage me plaire.