Satan était un ange : Le livre de Karine Giebel

[masquer]J’ai bien aimé ce livre. Il se lit bien, l’intrigue est intéressante. Deux personnages que tout oppose qui se rencontre par le plus grand des hasards mais qui ont le même but, fuir la mort. Une mort si différente pour les deux mais tellement présente, et ces différentes morts sont tellement bien retranscris dans le livre par l’auteur. J’ai beaucoup aimé l’aventure que les deux personnages ont eu ensemble, une aventure qui m’a rappelé celle d’Albert et Édouard dans haut revoir là-haut. La fin est plutôt réussit, avec la sauvetage de François, la fusillade, la libération de Marinela, la blessure du premier. Et j’ai trouvé intéressant le fait de garder François en vie après son passage à l’hôpital pour ensuite pouvoir donner tout son sens aux paroles, plus tôt dans le livre, qu’on retrouve d’ailleurs à la fin du livre: « Tu vois, Petit, Satan était un ange… et il le redeviendra. ». Tout fait sens maintenant Très bonne lecture. [/masquer]

Quelle lecture ! Premier livre de Karine Giebel et je suis complètement sous le charme. Les chapitres sont courts, les phrases aussi. Le rythme est intense et l’histoire prend aux tripes. Elle m’a tiré les larmes à plusieurs reprises, tant on s’attache aux héros avec l’envie viscérale de les voir s’en sortir. A lire impérativement !

Deux trajectoires, deux lignes de fuite. Hier, François, était encore quelqu'un, un homme qu'on regardait avec envie. Aujourd'hui, il tente d'échapper à son assassin, qui le rattrapera tout de même n'importe où et quoi qu'il fasse... Paul, sens l'échéance approcher, derrière lui des victimes qui hurlent vengeance... Deux hommes que tout semble opposer sont sur la même route, dans la même voiture. Rouler droit devant, mais dans quel but ! Un roman bien noir, la reine du genre, a encore frappé fort, selon moi. Deux personnages qui font le chemin ensemble, j'ai adoré ce road trip en leur compagnie. Deux personnalités extrêmement différentes, François le brillant avocat et Paul, même pas la vingtaine, qui survit comme il le peut. Un récit qui regorge de secrets et de regrets. Ne plus regarder derrière soi ! Un voyage sur les routes, qui avale les kilomètres sans se poser trop de question. Le danger rode, la fuite n'est certainement pas sans risque. Le récit nous prend littéralement à la gorge avec la triste réalité qui s'en déverse. Que ce soit pour l'un ou pour l'autre, plus rien ne sera comme avant. Peu à peu, ce duo s'apprivoise et ça devient incroyablement poignant. Deux histoires bien distinctes qui vont n'en faire plus qu'une, deux âmes qui ont besoin l'une de l'autre. Le tout est incroyablement touchant, une fuite aux multiples dangers. Violence, drogue et j'en passe, pour une immersion cinématographique excellente. Ce roman devient très vite addictif, j'ai savouré ce moment. Comme une envie qu'il ne finisse jamais pour continuer à être auprès de François et Paul. Le stress monte, car nous connaissons très bien l'autrice, quel fin nous réserve t-elle encore ? Une fin harmonieuse, tristesse et joie se mêlent. Encore un roman qui m'a séduite. Un road movie convaincant. Des sujets fortement bien traités. Je vous laisse le plaisir de découvrir ce thriller à la plume juste.

François roule au hasard des routes ; il fuit sa vie qui se délite. C’est que le crabe s’est installé dans son cerveau et que rien ne pourra l’y déloger. François est condamné. Sur le bord d’une route, il prend un auto-stoppeur, un jeune homme souriant avec un sac à dos bien lourd pour bagage. Il s’appelle Paul et aimerait s’éloigner de Lyon pour un temps. Rencontre improbable de deux êtres que tout oppose, mais que la mort relie. Car l’angélique Paul cache un autre visage et, dans l’envers de ses pensées, poursuit une quête bien sombre… « Satan était un ange » est le huitième roman de Karine Giebel, un roman noir en forme de road trip. L’intrigue est basée sur une rencontre improbable, celle de deux hommes qui fuient, chacun à leur manière, une mort imminente. Tout aussi improbable est le lien qu’ils vont construire progressivement, un étrange lien filial. Si ce fil semble au départ quelque peu manichéen (âge mûr versus jeunesse / homme d’affaire fortuné versus jeune homme dans la mouise / rectitude de la loi versus délinquance, …), l’histoire qui se construit peu à peu voit des nuances se faire jour. Le récit est ponctué d’extraits des Fleurs du mal, notamment « Les Litanies de Satan », ou encore de passages de l’Apocalypse selon Saint Jean. L’écriture est ciselée, elle alterne descriptions, introspection, dialogues et actions, avec une touche d’humour, noir bien sûr. Parfois, le style s’envole vers une emphase qui peut prêter à la lourdeur, les tournures semblent trop appuyées. Mais le rythme et le suspense sont prenants et l’on veut suivre le fil de l’intrigue jusqu’au bout pour voir où il mènera, espérer un peu de lumière dans ce monde bien sombre qui réunit les deux protagonistes. En leur compagnie, le lecteur voyage vers le sud de la France, la mer si belle, les plages immenses, les hôtels et restaurants luxueux ; mais aussi les quartiers interlopes noyautés par la mafia et une faune à l’avenant. Dans leur sillage, les deux comparses laissent des traînées de sang, quelques cadavres ici ou là. En bref, « Satan était un ange » est un roman poignant, puissant, bouleversant. Noir et lumineux, l’intrigue joue sur les contrastes. Il raconte la réunion de deux quêtes opposées, de deux existences qui n’auraient pas dû se rencontrer et qui pourtant vont se trouver, se heurter et construire sur la finitude de la vie une nouvelle histoire.