S. A. Cosby est né dans le sud-est de la Virginie, où sa famille est installée depuis plusieurs générations. Il a été comparé à Dashiell Hammett, Sam Peckinpah et Attica Locke. Après Les Routes oubliées et La Colère, Le Sang des innocents est son nouveau roman, publié chez Sonatine Éditions.
Le personnage principal du Sang des Innocents, Titus Crown, est le premier shérif noir élu dans son comté natal. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur un personnage des forces de l’ordre ?
S. A. Cosby : À la suite du meurtre de George Floyd, je voulais vraiment travailler sur le maintien de l’ordre en Amérique et comprendre comment un homme ou une femme de la police peut se retrouver dépassé par le poids de sa responsabilité. Puis, j’en suis venu à parler aussi de religion, de race et du sentiment de perte.
La religion a effectivement une part importante dans votre roman. Pourquoi ?
S. A. C. : J’ai été élevé dans une église pentecôtiste. J’ai eu une relation com-pliquée avec la religion pendant un certain temps, le fait que l’hypocrisie côtoie la sanctification. Je voulais montrer comment la religion peut être un réconfort dans la vie d’une petite ville, et aussi dire aux gens qu’ils n’ont pas nécessaire-ment besoin d’aller à l’église pour trouver la spiritualité. Marcher le long d’une rivière peut être spirituel.
Le Sud rural est un point commun à tous vos romans. Pourquoi en faire un personnage à part entière ?
S. A. C : Je suis né dans la Virginie rurale. Je suis un fils du Sud. Il y a encore beaucoup de gens qui pensent que le Sud est l’État des néo-confédérés et rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Le Sud est une panoplie de cultures, d’histoires et de peuples. Et c’est ce qui fait la beauté de ce territoire. Mais il peut aussi s’agir d’un lieu hanté par le sang versé qui trempe l’âme. Et, pour paraphraser James Baldwin, c’est parce que j’aime le Sud que je me réserve le droit de le critiquer honnêtement.
Elmore Leonard et Dennis Lehane sont des sources d’inspiration pour vous. Quels autres auteurs ou livres vous inspirent ?
S. A. C. : Vaste question. Je m’inspire de tant de grands écrivains, contem-porains et passés. Walter Mosley, Chester Himes, Ernest J. Gaines, Jordan Harper, Jennifer Hillier, Jesmyn Ward et bien d’autres. Un bon écrivain apprend toujours, et je m’appuie encore sur chacun d’eux.
Extrait d’une interview donnée à Chelsea Stringfield - https://parnassusmusing.net/2023/06/12/s-a-cosby/.
C'est officiel, S.A. Cosby est lauréat du grand Prix des lectrices ELLE - catégorie Policier