Artémisia : Le livre de Alexandra Lapierre

Numérique

Robert Laffont

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Elle brisa toutes les lois de la société afin de conquérir la gloire et la liberté.

En 1611, à Rome, dans un atelier du quartier des artistes, la jeune Artemisia se bat avec fureur pour imposer son talent. Son adversaire le plus redoutable n'est autre que son maître – son propre père –, le célèbre peintre Orazio Gentileschi. Il voudrait cacher au monde sa sensualité, et surtout son talent. Mais le destin va déjouer les plans d'Orazio : son collaborateur, son meilleur ami, viole sa fille.
Commence pour Artemisia une descente aux enfers qui marquera sa vie et sa carrière, un drame dont elle sera tour à tour la victime et le vainqueur.
Les passions de l'une des grandes femmes peintres de l'Histoire dans l'Italie baroque du XVIIe siècle.

" Alexandra Lapierre a réalisé ici une fresque de maître. Celle d'une Europe où les princes étaient des collectionneurs obsessionnels [...], où les artistes étaient prêts à tout pour parvenir à l'éternité. Grâce à Alexandra Lapierre, Artemisia y est parvenue. La voilà immortelle. " Laurence Haloche, Le Figaro Magazine

De (auteur) : Alexandra Lapierre

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Delivresmoi

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Artemisia Gentileschi. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais Artemisia fut une grande peintre de la première moitié du XVIIe siècle. Élevée par son père à qui elle doit sa formation artistique, Artemisia est une jeune femme talentueuse, qui n'aura de cesse de prouver la grandeur de son art. Alexandra Lapierre lui rend un vibrant hommage dans cette biographie romancée et très bien documentée. Si j'ai eu un peu de mal au début à me plonger dans l'histoire, des pièces d'archives sont en effet retranscrites dans le texte et commentées, ce qui casse un peu le romanesque, cette première partie sert ensuite à nous immerger pleinement dans le quotidien de la peintre. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir son parcours, on ne peut plus mouvementé et même violenté. Le tableau brossé par l'autrice de l'époque et du milieu artistique est saisissant. Les mécènes, princes, hommes issus de riches familles et puissants religieux, se constituaient des collections et commandaient des œuvres pour montrer leur richesse et rivaliser les uns avec les autres et il fallait une bonne dose de talent pour obtenir leur protection. Un livre qui n'est certes pas tout récent mais qui met en lumière une femme remarquable. En bref, un très beau destin de femme et artiste. Avis aux amateurs, une exposition lui est consacrée en ce moment au musée Jacquemart-André, à Paris.

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berni_29

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Artemisia, Un duel pour l'immortalité : quand la peinture devient combat Un jour, j'ai découvert le personnage d'Artemisia Gentileschi, cette artiste peintre italienne du XVIIème siècle que je ne connaissais pas, sa vie, son oeuvre, grâce à une bande dessinée que l'on doit à Nathalie Ferlut pour le scénario et à Tamia Baudouin pour le dessin. J'ai alors été touché, impressionné par l'histoire de cette femme... Artemisia Gentileschi est un magnifique personnage féminin, première femme peintre à intégrer la prestigieuse Académie du dessin à Florence. La scène fondatrice de ce livre ainsi que son horreur sidérante, place du Pont-Saint-Ange à Rome un certain 11 septembre 1599, ne m'ont pas étonné, évoquant avec cruauté l'exécution publique de trois enfants et de leur mère, issus d'une famille de la grande noblesse romaine, accusés d'avoir assassiné à coup de marteau le père qui avait battu, violé et torturé une de ses filles, Béatrice Cenci. En principe, les exécutions de nobles étaient privées, mais à la veille du jubilé de l'an 1600, le pape Clément VIII voulait faire de cet événement un exemple pour montrer le chemin vers l'ordre nouveau. En ce temps-là, les papes n'étaient pas que des chefs spirituels. Ils avaient ainsi un pouvoir bien plus large, comme le montre le début du livre et cette scène particulière. La foule était dense pour venir voir cette exécution, comme on se rend à un spectacle. Au pied même de l'échafaud se tenait un homme, veuf, entre deux âges, un certain Orazio Gentileschi, peintre de son état protégé du pontificat et sur ses épaules trônait sa fille, une gamine âgée de six ans prénommée Artemisia... Si le peintre est présent à cette exécution, c'est parce que le cardinal le plus proche du pape, monsignore Pietro Aldobrandini, parrain de l'une des suppliciées, Béatrice Cenci, lui a ordonné de faire figurer sur une fresque qui lui est commandée, une sainte qui aurait le visage de celle dont la tête venait de tomber ce matin-là sur l'échafaud... En venant avec sa fille place du Pont-Saint-Ange, ce 11 septembre 1599, Orazio Gentileschi n'était pas dans une démarche macabre, - d'ailleurs à cette époque il était fréquent de venir en famille assister à de tels événements -, il ne pensait qu'à l'apprentissage de celle-ci, c'est-à-dire lui transmettre déjà son art. Cette première scène montre aussi la violence de l'époque, y compris dans le milieu artistique, qui exacerbait l'inspiration. Parmi les fréquentations d'Orazio Gentileschi figurait un certain Michelangelo Merisi da Caravaggio, plus connu sous le nom du Caravage, ce génie sulfureux du clair-obscur, dont s'inspirera d'ailleurs plus tard Artemisia Gentileschi, mieux que son père, dont on sait la fin tragique, ou plutôt pire : de cette fin tragique dont on sait très peu de choses. Dans ce roman historique, Artemisia – Un duel pour l'immortalité, Alexandra Lapierre ressuscite avec passion et précision la figure d'Artemisia Gentileschi, artiste peintre de l'école caravagesque, l'une des premières femmes peintres à s'être imposée dans un monde d'hommes. À travers cette biographie romancée, l'autrice ne se contente pas de retracer la vie mouvementée d'une artiste exceptionnelle : elle plonge le lecteur au coeur d'un duel sans merci, celui d'une fille contre son père, d'une artiste contre la postérité, d'une femme contre les préjugés de son temps. J'ai été subjugué par ce récit haletant, entre ombre et lumière. Alexandra Lapierre le construit comme une fresque vivante, où chaque page vibre de l'énergie d'Artemisia. La Rome du début du XVIIe siècle, ses ateliers enfumés, ses intrigues de cour, ses rivalités artistiques, l'autorité du règne pontifical, tout prend vie sous la plume de l'autrice. Le style est à la fois accessible et profond, mêlant rigueur historique et souffle romanesque. Alexandra Lapierre s'est immergée durant cinq ans, à Rome, Florence, Naples, sur les traces de son héroïne, pour tenter de nous la restituer dans la plus proche vérité historique. Le livre est traversé par une tension constante : Artemisia doit lutter pour imposer son talent face à un père jaloux, Orazio Gentileschi, qui voudrait confisquer son génie. Cette rivalité filiale, loin d'être un simple conflit familial, devient le symbole d'un combat plus vaste, celui de l'artiste qui cherche à s'émanciper des carcans de son époque. Artemisia incarne la liberté, la détermination et la passion. Ce récit est un magnifique portrait de femme libre et inspirante. Le lien entre Artemisia et les héroïnes féminines qu'elle représente est très fort et devient lisible dans son oeuvre, il est d'autant plus marquant au regard des épreuves personnelles ayant jalonné sa vie. Ainsi en 1611, elle est victime d'un événement traumatique : elle est violée par le peintre Agostino Tassi, un ami et collaborateur de son père. La promesse de mariage de Tassi la persuade de consentir à une relation pendant près d'un an. Orazio intente finalement un procès contre Tassi, au cours duquel Artemisia est torturée pour éprouver la véracité de ses accusations, qui aboutit à la condamnation de l'accusé, qui cependant, protégé par le pape Clément VIII, ne purgera qu'une partie de sa peine. Artemisia épouse alors Pierantonio Stiattesi et s'installe à Florence à la fin de l'année 1612, amorçant une nouvelle phase de sa carrière. Toute cette trajectoire ébouriffante et douloureuse est rendue de manière palpable par le talent narratif d'Alexandra Lapierre, démontrant la résilience incroyable de l'artiste peintre qu'Artemisia était, face aux coups de boutoir accentués parce qu'elle était une femme. Alexandra Lapierre met en lumière la force de caractère de cette femme qui, malgré les épreuves - le viol, le procès humiliant, la misogynie ambiante -, parvient à s'imposer comme une maîtresse de la peinture baroque. L'analyse des oeuvres clés, - Suzanne et les vieillards, Judith décapitant Holopherne -, révèle une artiste qui transforme la souffrance en puissance créatrice, insufflant à ses toiles une énergie et une modernité inédites pour son temps. Dès ses premières toiles qui l'ont rendue célèbre, les situations représentées son marquantes et délivrent des messages. Il n'aura pas échappé aux observateurs les plus fins et sans doute par celui qui était le plus concerné, que Judith tranchant la gorge du tyran Holopherne, dans une scène digne du Caravage, empoignait la chevelure d'une tête ressemblant à s'y méprendre à celle d'Agostino Tassi , celui qui fut son amant parjure et en quelque sorte son bourreau, vengeant par le même geste pictural l'outrage, l'occasion aussi de régler ici quelques comptes personnels et de rendre hommage aussi à Béatrice Cenci, martyre à ses yeux, exécutée sous ses yeux d'enfant lorsqu'elle avait six ans. Je reconnais ici la virtuosité d'Alexandra Lapierre, dans une écriture qui irradie. L'autrice parvient à restituer l'ambiance d'une époque, à évoquer la sensualité, la violence, la beauté et la douleur, tout en gardant une justesse de ton qui touche le lecteur. Le récit est à la fois violent et tonique, sombre et lumineux, traversé par une énergie rare. Transcendant le portrait de son héroïne en respectant scrupuleusement la vérité historique, Alexandra Lapierre sait nous parler avec passion et lucidité des désirs échevelés, de l'ambiguïté personnelle de son héroïne, de ses orgueils malmenés, de ses parcours douloureux et exaltés. le destin d'Artemisia Gentileschi se dessine dans la personnalité d'une artiste, jouisseuse, rêveuse éveillée, désespérément heureuse, prête à tout pour effleurer de sa palette et de ses pinceaux un morceaux d'éternité. Douée d'un talent indéniable, d'une force de caractère incroyable, elle va s'affirmer en tant que femme pour donner un coup de pied au schéma conventionnel dans lequel les hommes veulent l'enfermer, mais aussi les femmes qu'elle côtoie. C'est alors qu'elle va s'imposer, imposer sa peinture, une peinture pleine de vitalité, loin des natures mortes dans lesquelles on voulait la cantonner. Elle se révolte, elle se dresse, elle peint, sous la protection de puissants mécènes qui vont reconnaître son talent, alliant la sensualité aux gestes bibliques. Ce n'est pas une femme militante, elle veut simplement qu'on accepte ce qu'elle est et ce qu'elle fait… J'ai été emporté par cette lecture, le scénario est rythmé, le récit est fouillé, nourri par le contexte historique et social de l'époque. Ce texte m'a donné envie de découvrir les tableaux d'Artemisia Gentileschi, bien que j'eus déjà l'impression, au cours de ma lecture, de traverser et arpenter les salles d'un musée, visitant son oeuvre le coeur vacillant. Sans doute faut-il voir dans son oeuvre forte et tourmentée, le chemin douloureux qu'elle a dû emprunter, mais aussi les espoirs qui l'ont rendue si forte ? Artemisia – Un duel pour l'immortalité est bien plus qu'une biographie romancée : c'est une ode à la liberté, à la création et à la résilience. Alexandra Lapierre réussit le pari de rendre accessible et bouleversante la vie d'une artiste hors du commun, tout en offrant une réflexion profonde sur la condition des femmes et la puissance de l'art. C'est un livre inspirant, capable de marquer durablement l'esprit et le coeur et de donner envie de voir enfin les toiles de cette artiste peintre hors du commun.

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Ffdeco

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Au début du 17e siècle à Rome dans un atelier du quartier des artistes, la jeune Artemisia se bat pour imposer son don de peintre. Formée par son père, qui est en fait son adversaire le plus redoutable : le célèbre Orazio Gentilecshi, à la fois fier et jaloux du talent de sa fille. Roman foisonnant d'une exceptionnelle précision sur la société et le milieu italien des peintres et les conflits artistiques entre les différents territoires : Rome, Florence, Naples... Artemisia imposera à la fois son talent, et le premier procès pour viol de l'histoire . Lecture passionnante, très bien documentée sur une histoire vraie

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Historique
  • EAN
    9782221120156
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Alexandra Lapierre

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11,99 € Numérique 655 pages