La fin des temps : Le livre de Haruki Murakami
Dans une petite cité spectrale vivent des gens privés d'ombre et de sentiments. Parmi eux, un nouveau venu a pour tâche de lire les " vieux rêves " dans des crânes de licornes, attrapant des fragments de mémoire d'une autre vie, d'une autre dimension. En parallèle, dans un Tokyo futur, ascétique et déshumanisé, un homme est entraîné par un scientifique dans une dangereuse expérience qui le fera plonger dans les sous-sols de la ville, animés de créature monstrueuses. Est-ce là que se trouve la clé de l'énigme ? La solution du mystère qui lie ces deux mondes ?
La Fin des temps est le quatrième roman de Haruki Murakami, où se mêlent délicieusement, avec humour et poésie, deux mondes entre réel et merveilleux, le " Pays des merveilles sans merci " et la " Fin du monde "...
Traduit du japonais par Corinne Atlan
De (auteur) : Haruki Murakami
Traduit par : Corinne Atlan
Expérience de lecture
Avis Babelio
tokkichi
• Il y a 2 jours
Je pense qu’Haruki Murakami aime partager sa vision avec les autres. Il aime fusionner diverses visions du monde (mythologie grecque, croyances et philosophies japonaises, symbolisme) pour créer des histoires qui incitent les lecteurs à réfléchir sur leur propre vie. Et il aime aussi partager ses découvertes (films, musique, réflexions sur les événements quotidiens, lecture, etc.). Bien sûr, nous ne savons pas ce qu'il pense vraiment lorsqu'il crée ses œuvres (ce qui est vrai pour tous les artistes). Mais ce qui compte, c'est que l'œuvre résonne dans nos vies. Ici, nous pouvons dire que c'est réussi. Le commentaire qui suit est pour ceux qui ont déjà lu cette histoire: Je pense que le monde avec le mur infranchissable représente l'inconscient. Comment faire passer nos vieux souvenirs dans la partie consciente ? Nous n'y arrivons pas avec la simple volonté de le faire. Murakami parle alors du lien qui peut réunifier le conscient et l'inconscient : un morceau de musique par exemple. Cela peut également être une odeur. Cela peut être également une mise en situation spécifique. En tout cas, cela échappe à notre contrôle. Je pense que notre monde de l'inconscient est peuplé par de "vieux rêves" que nous avions, et que le temps et notre évolution nous ont fait perdre. Pour montrer que nos pensées se perdent entre les murs mais ne disparaissent pas réellement, Murakami les fait transporter par des licornes : "Le symbolisme de la licorne évoque le mystère divin, l’élévation spirituelle, la quête de l’immortalité ou encore l’union des contraires." Je pense que c'est dans le sens de "l'immortalité" que Murakami a choisi la licorne. Nos pensées et nos rêves perdus, ainsi que nos anciens cœurs (ce que nous aimions) sont placés et sauvegardés dans ce mur de l'inconscient. Le monde 1 est l'univers conscient, le monde 2 est le subconscient et le monde 3 l'inconscient. "La fin des temps" de Murakami est pour moi l'expression de ses pensées, ses souvenirs, ces moments passés et perdus, qui passent de notre conscience à notre inconscience. Nos anciens "moi" également, qui restent éternels mais inaccessibles. Et je pense qu'il y a double sens à la "fin des temps". Ce deuxième sens est celui de notre mort plusieurs fois dans la vie. Lorsque nous passons certaines étapes, en laissant mourir notre "moi" pour renaître instantanément et commencer une nouvelle vie. Nous appelons cela "tourner la page".
Sofia87
• Il y a 1 semaine
J'avais vraiment beaucoup apprécié "La cité aux murs incertains" de Murakami, qui était mon premier livre de cet auteur. Ce roman "La fin des temps" a, selon ses propres dires (post-face de "La cité ..."), inspiré celui-ci presque trois décennies plus tard. L'origine commune des deux romans est évidente ; avoir lu les deux est intéressant aussi pour mieux saisir la conception qu'a Murakami de ce lieu, et je suis contente de les avoir lus dans cet ordre pourtant antichronologique. Néanmoins, si j'ai complètement retrouvé son style teinté d'onirisme ainsi que des éléments de réflexion enrichissants dans cette œuvre "La fin des temps", ma préférence va à "La cité aux murs incertains", qui me semble avoir repris les meilleurs éléments et les avoir allégés des poids inutiles. Plus de détails ci-dessous, mais cela va divulguer des éléments de l'intrigue. [masquer] Dans "La cité ...", la dimension onirique est omniprésente. Il y a certes, comme cela me semble souvent le cas dans la littérature japonaise, beaucoup de détails pratiques sur la vie des personnages (habillement, nourriture, lieu de rencontre, ...) et des mentions des règles de fonctionnement de cette cité, mais dans l'ensemble, on voyage agréablement entre deux mondes sans trop savoir comment - ni, parfois, quel est le point de vue proposé aux lecteurs et lectrices. Des réflexions de nature psycho-philosophiques affleurent ici et là par touches délicates et enrichissent la narration, donnant une profondeur aux protagonistes. Dans "La fin des temps", une partie de l'intrigue est noyée dans des éléments politico-commerciaux aussi improbables que décrits dans les moindres détails : la concurrence et le fonctionnement des sociétés des programmeurs et des pirateurs, la manipulation du cerveau des premiers et les opérations qu'ils y effectuent, les divagations du vieux savant (fou ?), ... Comme déjà mentionnée par d'autres, cela est en outre alourdi par des mentions quelque peu dérangeantes des personnages féminins (ainsi que par l'omniprésence de la bière et du whisky), qui ternissent un peu l'image du narrateur et protagoniste - même s'il faut considérer ces éléments dans leur contexte. Tout ceci enlève une couche de poésie à la cité, qui est la même que dans le roman éponyme et qui, ici, trouve son origine dans le cerveau d'un programmeur. Le lien entre les deux narrateurs, ainsi explicité à la fin, perd à mon avis la délicate ambiguïté (ombre-sujet) qu'il a dans "La cité ...". [/masquer] L'ensemble de l'intrigue de "La fin des temps" reste prenant, et les lieux parcourus très vivants ; la construction en chapitres alternés (l'un dans un monde, l'un dans l'autre) dévoile peu à peu des passages entre ces deux univers et ces deux narrateurs (tous les deux s'exprimant à la première personne, comme si on avait à faire au même) et nous amène habilement à faire et défaire des hypothèses.
Cribabel
• Il y a 2 semaines
Déçu par son dernier ouvrage, j'ai voulu relire un de ses anciens. Or, au fur et à mesure que j'avançais dans celui-ci, j'ai découvert qu'il avait piqué là toute la partie dans la cité reproduite à quasi l'identique dans son dernier. L'auteur s'est plagié lui-même pour la moitié !!!! Ce qui m'a évidemment gâché ma relecture. Certes, reste la partie étonnante du Rat et de ses visites dans les égouts avec cette jeune fille improbable, mais j'ai peiné à avancer. J'en relirai un autre...
Sousnie
• Il y a 2 semaines
Il faut vraiment être fou pour écrire ça. Toutes les idées qu'on y retrouve sont complétement folles. On alterne entre ces deux histoires, toutes deux magnifiques et, bien que l'histoire paraisse très concrète au premier abors, elle est en fait très métaphorique et semble porter un message que je ne suis pas sûr d'avoir parfaitement saisi. J'ai hâte de pouvoir le relire un jour ou l'autre. Parfois, il faut juste se lever et applaudir !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264076540
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 696
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
10,90 € Poche 696 pages