Abandonner un chat - Souvenirs de mon père : Le livre de Haruki Murakami, Emiliano Ponzi

Un court récit familial aigre-doux : "Abandonner un chat - Souvenirs de mon père" d'Haruki Murakami #128218; - #128209; Haruki Murakami et son père se sont longtemps murés dans le silence. Né juste après la WWII, le grand écrivain japonais a eu la chance de grandir avec deux parents aimants, dans un Japon pacifié et en pleine reconstruction. Pour autant, il n'a jamais partagé le goût de son père pour les études, et il a rapidement tracé sa voie à l'écart de celle de ce vétéran de la guerre sino-japonaise et de la WWII, taiseux, parfois porté sur la boisson et passionné de haïkus. C'est seulement quand son père est décédé que Murakami a cherché à en savoir plus sur son histoire et ses secrets, et notamment sur ses agissements pendant les deux guerres auxquelles il participa. En regardant en arrière, Murakami s'est aussi remémoré deux anecdotes impliquant son père et leurs chats, deux moments qui l'ont marqué à jamais... - #128173; Première rencontre avec Murakami. Son récit est intéressant et très touchant. On y décèle un homme doux, bienveillant, introspectif et amoureux des félins. Les illustrations sont superbes. Seul bémol : les qualités littéraires du texte. La faute à une traduction trop ou pas assez littérale ? Peut-être ! Mais peu importe : j'ai désormais très envie de m'attaquer à ses grands romans. - #128221; "L'histoire n'appartient pas au passé. C'est quelque chose qui coule comme du sang chaud et vivant à l'intérieur de la conscience ou de l'inconscient et qui, inévitablement, se transmet à la génération suivante."

C’est le premier livre que je lis de Haruki Murakami. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et je n’aurais pas cru être touché de cette manière. Le texte est bref, presque effacé par moments, mais il y a une lumière discrète qui le traverse. Pas de romanesque ici, juste une voix posée, pudique, qui cherche à comprendre un père. Et peut-être, à se comprendre lui-même. Tout part d’un souvenir : un chat abandonné, un regard surpris, un silence entre un père et un fils. Puis les choses s’ouvrent. La guerre, les temples, les haïkus, les gestes du quotidien. Il ne raconte pas pour expliquer. Il trace un sillon, et ce sont nos propres questions qui remontent avec. J’ai été touché par cette retenue. Par cette façon de dire beaucoup avec presque rien. Il y a dans ce livre une tendresse sans éclat, une reconnaissance discrète, une mémoire qui n’accuse pas, mais qui regarde. Hâte de découvrir d'autres œuvres de cet auteur.

Avec ce roman d'Haruki Murakami je découvre un petit livre qui se dévore d'une traite et qui laisse une impression durable malgré sa brièveté. Avec cette œuvre autobiographique, l'auteur m'a offert quelque chose de différent de mes lectures habituelles. L'auteur nous raconte ici ses souvenirs de son père, partant de cet épisode marquant où, enfant, il avait accompagné ce dernier pour abandonner un chat sur une plage. Ce souvenir devient le fil conducteur d'une réflexion plus large sur la relation père-fils, sur la transmission et sur tout ce qu'on ne se dit jamais en famille. L'auteur explore avec finesse ces non-dits familiaux, ces zones d'ombre qui persistent entre les générations. Ce qui m'a frappé, c'est la simplicité du propos. Le livre se lit très rapidement, mais chaque page porte. Pour moi, ce fut une lecture rapide mais marquante, de celles qui vous accompagnent bien après avoir refermé le livre. Une belle réussite dans sa simplicité.

Voici un bel objet-livre. Mots, couleurs phrases, souvenirs et dessins. C'est la douceur des pages au sens propre et au sens figuré, comme ce chat digne dans son carton, en partance vers l'abandon. Murikami livre les souvenirs qu'il a de son père avec sa belle écriture hypnotique, c'est apaisant comme s'il nous tendait la plume pour nos passés et parents respectifs.