Après elle : Le livre de Ariane Bois

Récit polyphonique qui permet aux lectrices d'appréhender l'état d'esprit des différents personnages. On peut trouver cela trop explicatif Cette histoire se lit vite, un peu en apnée même, pas une semaine sans que je n'apprenne un événement sordide dans mes interactions sociales comme professionnelles Il y a, heureusement, des personnages masculins aimants, soutenants, mais le message reste clair : il n'y a pas de petite emprise, ni de rédemption pour les assassins

Comment élever deux enfants traumatisées qui, en un instant, ont tout perdu ? Après elle raconte l’histoire de Roxane et Manon, deux sœurs qui doivent faire face au féminicide de leur mère. Comment affronter une telle tragédie ? Comment avancer après le traumatisme, la colère et l’incompréhension ? Et surtout, comment trouver la paix intérieure dans un tel chaos ? Pardonner semble difficile, voire impossible, après un acte aussi violent. Un roman profondément émouvant et bouleversant, qui explore le féminicide et ses répercussions dévastatrices sur les proches des victimes, sur la reconstruction après le drame. Ces deux jeunes filles se retrouvent vulnérables, obligées de naviguer dans un monde sans repères, privées de leur mère, arrachée par l’homme qui était censé les protéger : leur père. C’est aussi le combat de Laurie, la sœur de la victime, qui cherche à affronter une société qui l’a laissée seule face à la douleur, et ce nouveau rôle qui lui incombe : soutenir ses nièces. L’écriture est à la fois sensible et immersive, nous entraînant dans leur quotidien, leur combat et leur processus de deuil. En résumé, c’est un roman bouleversant et crucial qui éclaire sur les conséquences d’un féminicide et la souffrance qui en découle. Une œuvre qui, au-delà de la fiction, met en lumière des réalités souvent oubliées.

C'est une lecture qui m'a été vivement conseillée par une adhérente et quel texte ! Dès les premières pages , la gorge se noue et les yeux se troublent. C'est la première fois que je lis un roman de Ariane Bois et je sais déjà que ce n'est pas la dernière. Après elle, est l'histoire terrible, horrible et malheureusement trop répétée d'un féminicide. Clothilde et Bruno filent le parfait amour et sont heureux avec leurs deux filles, Manon et Roxane jusqu'au jour où tout bascule. J'ai lu ce roman en une journée tout en prenant le temps de lire la justesse des mots employés par l'autrice, c'était impossible de laisser les personnages sans aller jusqu'au point final. Nous sommes à Marseille et Bruno a commis l'irréparable, il a abandonné ses deux filles, comment vont-elles survivre et se reconstruire ? Manon est la plus jeune, elle était présente au moment des faits, elle est traumatisée tout comme sa sœur Roxanne, adolescente, elles vont grandir beaucoup plus vite que les autres enfants. J'ai aimé la construction du récit, ces chapitres courts avec des phrases percutantes et des passages en italique qui nous rapprochent encore plus des proches de Clothilde. L'épilogue permet de refermer le livre en ayant l'impression de ne pas abandonner les protagonistes. Ariane Bois, montre également comment la culpabilité ronge les proches des victimes, avec ces questions terribles " pourquoi n'avons-nous rien vu?" et "il y avait peut-être des signes?".

#127872; COUP DE COEUR #128155; « Clotilde, une « victime », voilà sa nouvelle identité. » Victime de féminicide, Clotilde était une maman aimante, une sœur complice, une fille adulée. Mais avant tout, c’était une femme libre, à l’écoute de son cœur, prête à tout pour les gens qu’elle aimait. Jusqu’à ce terrible jour, où tout s’est effondré. Le 27 Novembre 1999, son mari Bruno la frappe violemment à plusieurs reprises avec un marteau et l’immole. La cause : un café pas assez chaud à son goût. Et là, c’est la triste descente aux enfers pour ceux qui restent. Pour Manon, sa petite fille, qui a assisté à la scène et qui a dû fuir sous les hurlements de sa mère. Pour Roxane, sa fille ado, qui bouillonne d’une rage folle, souhaitant juste revoir sa mère une dernière fois. Pour Laurie, sa sœur, qui se sent coupable de ne pas avoir pris assez régulièrement de ses nouvelles. Pour ses parents, Nicole et André, dévastés, qui n’ont rien vu venir. « Le deuil s’avance par vagues de chagrin, étend sa marée toxique. » Au travers de ce roman, l’autrice met en exergue les difficultés à se reconstruire suite à un événement traumatique comme celui vécut par la famille de Clotilde. Comment ce couple qui paraissait si heureux ensemble depuis dix-sept ans, a pu en arriver à ce coup de folie ? Alors, au fil des pages, nous allons découvrir le cercle vicieux dans lequel cette femme était piégée. Les remarques blessantes qui sonnent comme une mise en garde. Des suspicions, des craintes, qui sont venues gangréner les graines du doute déjà en fleurs. « La mort nous place face au vide, au vertige de l’absence et impose sa vérité. » Un accès de colère et de rage nous prend aux tripes, témoins silencieux, notre peine est immense. La voix du désespoir et de l’incompréhension est donnée à ses enfants qui ont tant perdu, il faut réapprendre à donner du sens, face à un système judiciaire bancal. Déboussolées, les filles de Clothilde tentent d’avancer, de reprendre leur vie, mais hélas, rien ne sera plus jamais comme avant et le chemin qui mène au deuil est long et sinueux. « Photographier, c’est écrire avec de la lumière. »