Brontë Anne, Charlotte et Emily - tome 1 - NE : Le livre de Charlotte Brontë, Emily Brontë

Grand roman britannique du 19è siècle, de l'incontournable Emily Brontë, les Hauts de Hurle-Vent raconte l'histoire d'une famille tourmentée par un amour empêché. Le narrateur est une femme, Nelly Dean, la gouvernante de la famille. Un nouveau locataire pose un regard extérieur sur cette famille déchirée et non accueillante. Il va découvrir au fur et à mesure du récit ce qu'il s'est passé à Hurle-Vent. L'ambiance est un personnage à part entière: la lande, le vent, le froid, la pluie, la nuit, l'incursion de scènes à la limite du fantastique. Tout ça est très intrigant et pique la curiosité du lecteur (en tous cas la mienne). Les personnages principaux sont Catherine et Heathcliff et leurs descendants. J'ai eu envie de relire ce roman découvert à l'adolescence. Mon souvenir le plaçait très haut dans ma liste de romans préférés. Pendant ma lecture je crois que je cherchais à revivre mon souvenir de lecture et j'ai été un peu déçue. C'était inévitable. Cela reste un très beau roman à découvrir pour la maturité de l'écriture de la jeune autrice, l'histoire d'amour tourmentée et les sentiments humains décrits avec justesse.

C'est après avoir découvert la poésie d'Emily Brontë que je me suis décidé à plonger dans son unique roman. J'ai débuté la lecture sans rien connaître de l'intrigue, sans avoir lu aucune critique : le but était d'être dans une démarche d'ouverture totale sans aucun préconçu. Il s'agit à mes yeux d'une fresque romantique, presque d'une saga familiale, où l'amour est au cœur du propos. Bien évidemment on y trouve des sentiments annexes comme la jalousie, la possessivité, ou encore le désir, l'obsession. Et il y a la vengeance, omniprésente, qui vient abîmer l'âme d'un amoureux blessé trop profondément. On suit les liens tortueux qui unissent deux familles dont l'une est issue de l'aristocratie et l'autre de la petite bourgeoisie, ou tout du moins de propriétaires terriens plutôt bien lotis. Les Linton, les Earnshaw, bien qu'étroitement liés, souffrent de relations conflictuelles. Surtout qu'a débarqué Heathcliff, le petit gitan, qui sera au cœur des frasques et des coups tordus. L'histoire nous est contée a posteriori par l'intermédiaire d'une discussion entre une domestique et un jeune homme qui vient de s'installer dans la région. Ainsi Ellen Dean rapporte-t-elle avec moult détails à monsieur Lockwood le fil des évènements qui ont mené trop d'âmes à une grande souffrance. Il y a bien sûr une connotation sociale dans l'œuvre, un regard acerbe et critique sur le statut de ces familles, sur leurs différences, sur ce qui peut les réunir aussi. Les différents protagonistes permettent de détailler les ressorts psychologiques qui se jouent dans la confrontation entre deux clans, les réactions de chacun face à des faits qui mettent la morale individuelle à l'épreuve. Au rayon des points positifs j'ai relevé certaines descriptions plaisantes, une plongée plutôt réaliste dans le quotidien d'une époque bien différente de la nôtre (mais pourtant similaire sur d'autres), un style certes un peu vieillot qui reste cependant agréable la plupart du temps, un rythme que je considère comme maîtrisé qui permet de naviguer sur deux générations sans finir éreinté ou saoulé. À l'inverse j'avoue sans détour que certains comportements des protagonistes sont énervants du fait de leur naïveté ou de leur bêtise, que certains dialogues à rallonge sont parfois pénibles, que l'intrigue n'a rien d'extraordinaire, et qu'à trop se focaliser sur les émotions le texte ne donne pas assez de détails contextuels sur l'environnement où se déroule l'intrigue. J'ai cependant parcouru Les Hauts de Hurle-Vent avec plaisir, notamment grâce au profil de la domestique qui rapporte l'histoire, et qui en est partie prenante : c'est à mes yeux la personne la plus équilibrée, la plus sensée, la plus humaine, du roman. Je n'arrive cependant pas à considérer ce premier et dernier livre d'Emily Brontë comme un chef-d'œuvre. C'est un bon roman, qui jouit d'éclairs de génie tout à fait perceptibles, qui n'a pas de défaut rédhibitoire, mais qui donne le sentiment qu'avec un peu plus de maturité son auteure aurait pu délivrer une œuvre absolument inoubliable. Mais les faits sont têtus : Emily Brontë était très jeune et assez peu expérimentée lorsqu'elle a écrit Les Hauts de Hurle-Vent. En découlent un histoire et un style agréables du fait de leur fraîcheur et leur "candeur", et l'on discerne un véritable talent pour saisir les mécanismes de la psychologie humaine et analyser les rouages de la société. La fascination d'Emily Brontë pour la lande sauvage transpire également par moments pour mon plus grand plaisir. Il y a cependant un je-ne-sais-quoi qui m'a empêché d'adhérer pleinement à l'ouvrage. J'ai pu penser, lors de ma lecture, à Portrait de Femme d'Henry James, ou encore à À la Lumière des Étoiles de Thomas Hardy. Verdict ? 3.5 fougères / 5

Je viens de découvrir ce roman. L'histoire d'une terrible vengeance mais également l'histoire d'un amour éternel. L'histoire est parfaitement écrite. La narration est très bien amenée. Les personnages sont aussi attachants que détestables. C'est une histoire qui restera en mémoire.

Je retiens de ce roman la description sublime des hauts battus par les vents, souvent reflets des personnages qui les habitent. Je retiens aussi la cruauté et la noirceur des personnages d'Heathcliffe et Catherine, qui s'expriment dans une relation d'amour, de destruction, et de possession démesurément violentes. J'ai eu l'impression d'un tourbillon oppressant et tragique, qui aboutit pourtant à une lueur d'espoir pour deux personnages descendants de ces relations vicieuses. Une histoire de vengeance plus que d'amour et pourtant, partout, plâne un immense chagrin.