H : Le livre de Bernard Minier, Hugues Martel

Coup de cœur pour ce thriller addictif. Le roman se passe 6 mois après Un œil dans la nuit. Hirtmann s’étant évadé, Martin et les siens sont sous protection. Servaz est en repos forcé mais va reprendre du service suite au suicide douteux d’un journaliste. La traque de son ennemi juré continue, mais Martin n’est pas le seul à s’y intéresser… C’est un vrai plaisir de retrouver Servaz, un personnage que j’aime beaucoup. Pas au mieux de sa forme, hanté par la mort de son ami, par ses problèmes de couple et bien sûr par Hirtmann. Tellement humain avec ses failles. Le départ m’a plongée dans une ambiance pesante qui ne m’a pas quittée. La tension s’installe très vite, avec un rythme qui ne faiblit pas tout au long de la lecture. Un régal ! Des chapitres courts et nerveux qui se terminent en tourne-la-page, et qui vont alterner entre différents protagonistes… Comment s’empêcher de tourner les pages ? Le fameux « je ne peux pas laisser le personnage comme ça », ça vous dit quelque chose ? Autour de Martin, on trouve des personnages auxquels on ne s’attend pas forcément. Damien Dix, présentateur d’un talk-show, qui n’a en tête que l’audience et la réussite ; Esther Kopelman, la collègue du journaliste retrouvé mort chez lui ; Emmanuel Sachs, à la tête d’un groupe « d’enquêteurs du Net », qui prend contact avec Martin…Tous sont également à la recherche d’Hirtmann. La plus sympathique est Esther, Damien est imbu de lui-même, un petit roitelet, et Sachs n’est pas mieux. Comme dans chacun de ses romans, Bernard Minier « met le doigt » sur un phénomène de société. Il nous fait réfléchir sur notre fascination parfois morbide pour les crimes, sur la place de ces « cyber enquêteurs » amateurs (les adeptes du web sleuthing), sur les talk-shows dont les animateurs sont prêts à tout pour agrandir l’audience et se tailler un nom. Bref, un excellent thriller qui m’a une fois de plus captivée. Le genre de livre qu’on a du mal à refermer, qu’on essaye (en vain…) de faire durer. Le « encore un chapitre et j’arrête » que vous connaissez bien…

Un bon thriller qui tient en haleine ! Toujours un plaisir de retrouver Bernard Minier avec une intrigue sombre, rythmée, et des personnages aux divers profils. L’atmosphère est lourde, parfois oppressante, et on se laisse facilement emporter par l’histoire. Quelques longueurs par moments, mais rien qui ne donne pas envie de finir le livre. Dans l’ensemble, j’ai passé un très bon moment avec ce roman, à la fois prenant et bien construit.

J’adore Bernard Minier, et même si j’ai trouvé H un peu en dessous de certaines de ses œuvres, je l’ai tout de même beaucoup apprécié. Avant de se plonger dans ce roman, je conseille vivement d’avoir lu les précédents, ou au minimum Un œil dans la nuit, car c’est une suite assez directe : cela permet de mieux comprendre les personnages, leurs traumatismes et pourquoi ils sont comme ils sont. Les enquêtes du commandant Servaz sont toujours un vrai plaisir à suivre. Ici, il est placé sous protection, isolé, personne ne sait où il vit… jusqu’au jour où des enquêteurs du web, passionnés de true crime, le contactent. Pourquoi ? Parce que son ennemi juré, Julian Hirtmann, pourrait bien être de retour. On se retrouve donc avec plusieurs intrigues entremêlées : d’un côté un écrivain et sa bande de fans de true crimes sur Internet, de l’autre un présentateur télé qui m’a hérissé le poil tout au long du récit – assoiffé d’audimat, insupportable, et prêt à tout pour défier Hirtmann. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais ce personnage est d’une folie dérangeante. On retrouve aussi Samira Chung, et petit à petit, le rythme monte crescendo. Servaz découvre qu’il n’est pas le seul à enquêter, et une coopération étrange s’installe entre lui et ces amateurs qui fouillent le web pour dénicher des indices. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la manière dont Minier dissèque la psychologie de ses personnages avec une grande finesse. L’ambiance est lourde, anxiogène, et l’auteur nous entraîne dans un monde glaçant : celui des true crimes, des talk-shows et des dérives médiatiques. On passe par toute une palette d’émotions. La plume de Minier est toujours aussi fluide, percutante et visuelle. Même si j’ai trouvé ce roman légèrement moins fort que certains autres, il m’a tenu en haleine jusqu’au final, digne des meilleurs Servaz.

C'est le retour de Hirtmann qui s'est échappé de sa prison et de Servaz qui enquête sur la mort d'un journaliste, Fayolle, maquillée en suicide, alors qu'il enquêtait sur des crimes anciens attribués à Hirtmann et sur des disparitions assez récentes. Il est aidé par son équipe constituée de Samira et de deux nouveaux, Stéphanie Kraczyik et Fortunat Meyrink. Il est contacté par un groupe amateur de True Crime qui traque Hirtmann avec à sa tête un écrivain, Sachs . D'autre part on suit Damien Six, présentateur de télévision, qui a lancé un défi à Hirtmann pour l'interviewer . Une enquête passionnante et une bonne analyse du pouvoir des internautes, de la vacuité de la télévision actuelle avide de sensations et de leurs dérives...