La Lionne du barreau : Le livre de Clarisse SERRE

Découverte dernièrement avec « L’avocate et le repenti », j’ai eu envie de lire son précédent roman « La Lionne du barreau » et c’est donc avec Clarisse Serre que j’ai passé une partie de ce weekend fortement pluvieux. Sous-titré « je suis une femme, je fais du pénal, j’exerce dans le 9-3, et alors ? », le premier livre de Clarisse Serre est une ode à sa passion. Sa passion de femme avocate, sa vocation surtout, sa détermination dans ce métier épuisant et quelque fois risqué ou il faut garder les pieds sur terre. Au fil des pages, elle déroule ses rencontres, ses réussites et parfois ses échecs mais aussi ses doutes. Elle qui a osé quitter le barreau de Paris pour celui de Bobigny rend hommage à des collègues mai également aux greffiers(eres), indissociables des juges et indispensables et à la bonne marche de la justice. Travailleurs de l’ombre sans qui rien ne pourrait fonctionner…Elle parle également des justiciables dont elle a eu à défendre les dossiers, des clients qui restent des clients et qui ne seront jamais des amis, des jurés qu’il faut accepter ou récuser en quelques minute. Lionne donc, infatigable et combattante. « Mon métier me passionne, tout autant qu’il me dévore. Il prend toute mon énergie. Il m’affaiblit autant qu’il m’enrichit. Chaque jour est différent….Ce métier d’avocat pénaliste, ou cette vocation, devrai-je dire, est à l’image des montagne russes. On passe d’un succès qui nous enorgueillit à un échec qui nous fait tout remettre en cause. Au fil du temps, j’ai appris la dérision, j’ai appris à rire de moi….La dérision permet d’avancer avec la tête sur les épaules, elle nous évite de nous croire indispensable, unique. » Une plume percutante, intense et malgré tout légère qui résonne comme sa voix dans le prétoire. J’espère avoir la chance de croiser cette femme un jour mais plutôt au détour d’un salon ou alors uniquement en tant que spectatrice d’un procès d’assise.

Dans La Lionne du barreau, Clarisse Serre nous livre un témoignage percutant, humain et profondément inspirant. Ce n’est pas seulement le récit d’une avocate pénaliste, mais celui d’une femme engagée, libre, et passionnée, qui a choisi de faire entendre la voix de ceux qu’on n’écoute plus. Le style est direct, sans fard, parfois brutal, mais toujours empreint d’une grande sensibilité. Clarisse Serre ne se contente pas de décrire son quotidien d’avocate : elle y mêle ses doutes, ses colères, ses convictions, et cette rage de justice qui l’anime. On découvre les coulisses des tribunaux, l’intensité des procès, et surtout, l’humanité derrière les robes noires. Ce livre m’a marquée. Il rappelle pourquoi le droit est une vocation, et non un simple métier. Il donne envie de se battre, de croire encore en la justice et en la parole donnée. Une lecture essentielle pour quiconque s’intéresse au droit, mais aussi à la force de la parole et à l’engagement sincère.