Qui est coupable ? : Le livre de Hazell Ward

Voilà un polar ou plutôt comme le qualifie l'auteur, un roman à énigme bien original ! Certes, un meurtre a été commis et on est donc à la recherche d'un coupable. Mais ce n'est pas le plus important. « les lecteurs n'ont rien à faire du crime. Ou de la victime. Ils n'ont pas grand-chose à faire non plus de qui commet le crime. Ou de comment il l'a commis. Ou même de pourquoi il l'a commis. le roman policier parle de celui qui mène l'enquête. Ce qu'il dit découvrir est presque accessoire. » Ce détail étant réglé, il faut savoir que le lecteur va être mis à contribution, pour ne pas laisser les indices savamment disséminés dans le texte, ça, c'est classique. Mais ce n'est pas tout. Il vous faudra vous munir d'un crayon et votre livre ne sera plus présentable, hors de question de le prêter. Car vous allez avoir des questionnaires à remplir, des lettres à rédiger (parfois assez personnelles : raison de plus de ne pas refiler l'ouvrage ensuite !). Une participation bien active donc ! le tout assaisonné d'humour et d'autodérision, qui rendent le roman aussi drôle qu'inventif. Une série de personnages sont présentés au début, sur les lieux de ce fameux crime qui a eu lieu trente ans plus tôt, autour d'une table, dressée pour des convives (on a le droit à l'énoncé du menu), autour de laquelle les protagonistes vont s'exprimer. Un polar = un enquêteur. Personnage central nous a dit l'auteur. On vous présente Max Enygma (à moins qu'il ne se nomme Monty Egg). Un détective aussi caricatural que son nom ! J'en profite pour dire un mot des noms de personnages : vous y trouverez un Gaston Leroux et un Wilkie Collins, au passage. Enygma a des idées bien arrêtées et un don certain pour orienter ses interrogatoires. Il est cependant fragile, d'autant qu'il subit lors de ce séjour dans le manoir une intoxication au plomb ! Hormis un ventre mou au centre du roman, lorsque Enygma interroge les différents témoins, répétant des notions déjà évoquées, l'intérêt du lecteur est à nouveau sollicité lorsqu'il doit reprendre son crayon ! Et répondre à des QCM, au stratagème clair comme de l'eau de roche dans la façon d'orienter les réponses. Le roman est donc en apparence le résultat d'une co-construction auteur-lecteur. N'oublions pas cependant que : Nous sommes le narrateur. Dieu, c'est l'auteur. Mais nous travaillons pour l'auteur. Donc nous sommes voisins de Dieu. Ce qui signifie qu'on peut faire tout ce qu'on veut. Un certain nombre de réflexion sur les romans et la littérature en général vous arracheront un sourire de temps à autre : Le but d'un roman est de raconter à ses lecteurs, une histoire vraie au sujet de personnages, qui n'ont jamais vécu, dans un monde qui n'a jamais existé. ou Pas de sexe, s'il te plaît, nous sommes des lettrés. Dans les livres les passages où il y a du sexe sont toujours affligeants Quant au meurtre qui est le noyau du roman, les indices menés vous permettront-ils de la résoudre. Allez, prenez votre crayon ! Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine 544 pages Sonatine 9 octobre 2025 TO Game is murderer Traducteur : Paul-Simon Bouffartigue #Quiestcoupable #NetGalleyFrance

Coucou, aujourd'hui j'aimerais vous faire le retour du livre qui est coupable ? d'Hazell Ward Chez Sonatine Editions qui est un est un roman interactif et hybride où le lecteur devient tour à tour détective, juge d’instruction puis juré. Voici mon retour : Titre : Qui est le coupable ? Auteur : Hazell Ward Genre : Roman policier interactif / roman-jeu Date de publication : XXe siècle (édition française par les Éditions du Masque), le 09/10/2025 chez Sonatine Editions Particularité : Le lecteur devient acteur de l’enquête (détective, juge d’instruction, juré). RESUME Un meurtre a lieu dans la demeure de Lord Verreman, aristocrate anglais. Tout semble l’accuser, mais les témoignages et indices se contredisent. Le roman est construit en trois parties : Enquête : le lecteur mène l’investigation. Instruction : un enquêteur chevronné reprend le dossier et révèle des incohérences. Procès : le lecteur devient juré et doit décider de la culpabilité. L’histoire joue sur les faux-semblants et oblige à douter des évidences. PERSONNAGES PRINCIPAUX Lord Verreman : accusé du meurtre, figure centrale du procès. Les témoins et proches : chacun apporte une version différente, souvent contradictoire. Le lecteur : véritable protagoniste, car il doit analyser, juger et conclure. THEMES MAJEURS La justice et le jugement Le livre met en scène un procès fictif où le lecteur devient juré. Il interroge la difficulté de rendre un verdict quand les preuves sont ambiguës. On y retrouve la question de la responsabilité morale et légale : peut-on condamner sans certitude absolue ? La vérité et ses multiples facettes Chaque témoin apporte une version différente des faits. Le roman montre que la vérité n’est jamais unique, mais dépend du point de vue de chacun. Le lecteur doit apprendre à douter des apparences et à chercher derrière les contradictions. La manipulation et l’illusion Hazell Ward joue volontairement avec les attentes du lecteur. Les indices sont parfois trompeurs, les témoignages biaisés. Le roman devient une réflexion sur la manipulation des récits et la fragilité de nos certitudes. Le rôle du lecteur Contrairement à un polar classique, le lecteur n’est pas spectateur mais acteur de l’enquête. Cela pose la question de la responsabilité du lecteur : en choisissant un verdict, il devient partie prenante de la justice. La nature humaine Le roman explore les faiblesses humaines : mensonges, intérêts personnels, peur de la vérité. Il met en lumière la complexité des comportements face à un crime et à l’accusation. RESSENTI Ce que j’ai aimé J’ai beaucoup apprécié l’originalité de ce roman. Contrairement aux polars classiques où l’on suit simplement l’enquête, ici le lecteur est directement impliqué : on devient détective, juge d’instruction puis juré. Cette immersion rend la lecture vivante et stimulante, car on a vraiment l’impression de participer à une enquête judiciaire. J’ai aussi aimé la manière dont l’auteur brouille les pistes : chaque fois que je pensais avoir trouvé la solution, un nouvel indice venait tout remettre en question. Ce qui m’a surpris Ce qui m’a le plus surpris, c’est la complexité de la vérité dans cette histoire. On se rend compte que chaque témoignage est subjectif et que la justice repose souvent sur des éléments fragiles. Le roman m’a fait réfléchir à la difficulté de juger quelqu’un avec certitude. J’ai aussi été étonné par la construction du livre, qui mélange enquête policière et jeu interactif : c’est une expérience de lecture assez unique. Ce que je retiens Ce que je retiens surtout, c’est que Qui est le coupable ? n’est pas seulement un roman policier, mais aussi une réflexion sur la justice et la responsabilité. Il montre que la vérité n’est jamais simple et qu’il faut toujours garder un esprit critique. Cette lecture m’a marqué parce qu’elle m’a donné à la fois du suspense et de la matière à réfléchir. En quelques mots Qui est le coupable ? est un roman policier original qui transforme la lecture en enquête interactive. Hazell Ward y explore la complexité de la vérité et la fragilité des certitudes judiciaires. En espérant ne pas avoir été trop long, merci de m'avoir lu. #quiestcoupable #NetGalleyFrance

Ceci est présenté comme un livre-jeu, mais à la différence de ses petits camarades, il ne faut pas aller d'un chapitre à un autre, en reculant puis avançant, c'est l'autrice qui fait tout le boulot ( et de nous ce qu'elle veut ! ) On sera tour à tour : détective, juge d'instruction, juré . Un récit en trois parties. Vous êtes conviés à une murder party , pour résoudre un cold case dans la maison où a eu lieu un meurtre , en présence des deux enfants devenus adultes, qui dormaient au moment des faits. A ce dîner particulier : un ancien inspecteur, vous, les deux frères mentionnés plus haut, l'amant de la morte, etc, etc... Et dés le début le ton est particulier, Hazel Ward brise le quatrième mur, s'adresse à nous lecteurs, nous met en garde, prévient qu'il ne faut pas lui faire confiance... [ " Il y a vous, qui êtes en train de lire, et il y a L Auteur. Et cet auteur, comme tous les autres auteurs, ne vaut pas mieux qu'un serpent sournoisement tapi dans l'herbe. (...) Ne vous fiez à rien. Ne faites confiance à personne. Pas à moi. Pas à vous. Et, pour l'amour de Dieu, jamais , au grand jamais, ne faites confiance à un auteur."]. Le ton est particulier, il rapproche, crée une complicité entre l'auteur et le lecteur, oui mais il éloigne aussi... Les personnages ne sont pas attachants, tout est factuel. Selon votre sensibilité vous allez adorer (ou pas). Je fais, à mon grand regret, partie du deuxième groupe, et jamais je n'ai accroché à ce roman. C'est hyper intelligent, presque "scientifique", très technique, mais ça manque aussi de chaleur humaine, d'empathie, d'adhésion aux personnages. Tout est dans ce ton, tout est sarcastique, cynique, second degré et assez marrant. On sent l'hommage aux grands discours de fin de Poirot (et autres détectives célébres ). Au détour d'une démonstration d'un personnage, les romans d'Agatha Christie sont classés par "fins" et coupables, prenez garde, vous pourriez être spoilés... Un roman très original, intelligent, pour lequel je remercie les éditions Sonatine et Babelio et son opération MC Mauvais Genres.

Très fun et très british, un jeu de piste amusant à la recherche d’un coupable et d’ailleurs tout est finalement dans le jeu, davantage que dans l’intrigue somme toute assez classique. Le livre dont vous êtes le héros, un concept original qui n’est pas nouveau mais qui stimule le lecteur. Ainsi, en trois actes, vous serez détective, juge d’instruction, puis juré. Vous aurez à votre disposition des éléments concrets, des documents, des témoins, des protagonistes, avec différentes perspectives pour décider à l’issue de cette « murder party » qui est coupable ou ne l’est pas. Procédé ludique et prenant, on s’amuse, malgré quelques longueurs et répétitions qui peuvent à certains endroits briser le rythme d’une écriture pourtant séduisante. C’est également un bel hommage à la littérature policière avec de nombreuses références qui feront plaisir aux amateurs de romans noirs. Pour ajouter à cela, une très belle couverture !