La Malédiction des Stensson : Le livre de Niklas Natt och Dag

Décidément, cet auteur est étonnant et passionnant. J'ai avalé les 640 pages avec beaucoup de plaisir ; sa littérature est superbe et l'histoire qu'il nous conte pour le moins originale. J'avais déjà fortement apprécié sa trilogie 1793, 1794 et 1795. Nicklas Nat och Dag est vraiment doué pour créer des ambiances, il nous y plonge et nous transporte par-delà les siècles dans des aventures incroyables. Comme dans sa trilogie, les personnages sont hors du commun pour la plupart. Ici, ce sont ses ancêtres et j'imagine le travail de recherche qu'il y a derrière tous ces événements relatés. C'est un bel ouvrage !

Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Mais le pitch m'a plu et ce roman avait de bonnes critiques. J'ai bien aimé ce roman qui raconte un épisode de l'époque suédoise dans les années 1310. A l'époque la Suède a comme dirigeant le roi de Norvège. Les suédois vont lutter pour atteindre l'indépendance de leur pays. Il faut tout d'abord comprendre les liens familiaux ou de vassalité des différents protagonistes. Une fois cela intégré on voit la lutte (désintéressée pour certains, d'autres pensent d'abord à leur intérêt avant de penser à l'indépendance de la Suède) menée de 1314 à 1316 par les suédois pour être libres. Dans ce roman on trouve tout ce qui fait l'être humain : l'amour filial, l'amour interdit, la haine, la cupidité, le désintéressement, la guerre, le meurtre. J'ai hâte de lire la suite.

Ma chronique sur "La malédiction des Stensson" de Niklas Natt och Dag À la guerre comme à la guerre ... à la suédoise ! Niklas Natt och Dag est un descendant direct d’une grande famille suédoise, les Stensson. Après avoir brillamment écrit sur la fin du XVIIIe siècle suédois avec sa trilogie 1793, 1794 et 1795, l’auteur scandinave recule dans le temps pour nous raconter l’histoire de la Suède dans les années 1430. Malgré un début plus laborieux que j’expliquerai plus loin, j’ai été happé par cette saga épique qui nous plonge dans un moment historique passionnant, la révolte des Montagnards contre le roi Érik, un souverain danois qui régnait sur les trois grands pays scandinaves, le Danemark, la Norvège et la Suède. Chaque communauté était gérée par un bailli, généralement danois ou allemand, qui se faisient un plaisir de s’en mettre plein les poches en mettant en place des impôts prohibitifs. En conséquence, la pauvreté, la famine se répandaient très rapidement. Ainsi que le début d’une révolte ! Les Montagnards du nord sous les ordres du héros Engelbrekt Engelbrektson, se préparent donc, pour une grande offensive afin de reprendre le contrôle des villages, des châteaux et du pays. Au soir de la Saint-Jean, lors de la réunion de l’ensemble de la famille Stensson, il est décidé d’envoyer Mans, le fils de Bengt Stensson rejoindre les troupes des rebelles d’Engelbrekt. Commence alors une série de confrontations, pas sanguinaires, mais surtout politiques, basées sur l’intimidation et parfois alimentées par des menaces de violence. Tractations politiques, diplomatie cahoteuse, magouilles en tous genres, complicité religieuse, bref, tous les moyens sont bons pour reprendre le contrôle de chaque parcelle de terrain. L’histoire de cette guerre est passionnante et s’y ajoute, tous les aspects humains de la vie d’un peuple en plein conflit. Et aussi, des amours avoués … ou non ! Mais la plus belle histoire se vivra entre deux guerriers, une relation un peu trouble entre Mans Bengtson et le héros, Engelbrekt Engelbrektson. Si je vous disais que ce roman est haletant et qu’il vous prend dès le début, ce serait vous mentir. En lisant les 200 premières pages, le lecteur comme moi, ne connaissant rien ou si peu de l’histoire de la Suède, doit s’adapter au rythme de l’auteur, aux patronymes fluctuants, aux surnoms des personnages et à l’installation patiente des contextes politique, religieux, économique et diplomatique, nécessaires pour bien s’ancrer dans le développement de l’histoire. Niklas Natt och Dag prend le temps de bien présenter les conjonctures familiales, la situation géopolitique, la psychologie des personnages… et un meurtre. Eh oui, il y a un meurtre et il est important dans l’histoire, mais aucune enquête ; ce qui fait que ce récit n’est pas du tout un roman policier, mais un très bon roman historique. Une des grandes forces de ce roman (et de l’auteure, selon moi), c’est la qualité des descriptions ! Les paysages, l’hiver et le froid, les châteaux et les villages marqués par l’humidité qui transperce le corps et les températures extrêmes. J’ai apprécié le récit sur la préparation des stratégies guerrières et les batailles elles-mêmes. Plus particulièrement, les pages décrivant les tactiques de défense élaborées par Cristina, la femme de Bengt Stensson et la mère de Mans Bengtson, sont mémorables, par leur écriture et leur imagination. Un morceau d’anthologie à ajouter à L’art de la guerre de Sun Tzu ! Le deuxième élément faisant la force de ce roman, c’est la construction de ses personnages, leur profondeur et surtout, la description de leurs valeurs, leurs ambitions, leurs tourments intérieurs et leur capacité à se confronter avec leurs propres contradictions. Pour exemple, deux personnages secondaires, à certains moments, viennent enrichir l’histoire et nous touchent profondément par la complexité de leur vie. Et leur façon d’affronter les embûches ! Finn Sigridson, serviteur et ami du jeune Mans Bengtson, habité par sa difficile mission de sauver l’âme de sa sœur et envahi par la culpabilité d’un crime qu’il a commis. Ce personnage vient nous chercher au plus profond de nous-mêmes par sa fragilité et sa force, par sa fidélité et sa loyauté. Un très bel exemple d’un humain en perpétuelle introspection, mais toujours impliqué dans l’action. Brita, la fille ainée du couple Cristina et Bengt, la sœur de Mans, est tout aussi intéressante et complexe. Aimée de loin par son père, rejetée par sa mère qui est obnubilée par son fils, elle parvient à charmer le lecteur par sa recherche de l’attention et de l’amour qu’elle mérite. Toujours présente, capable de beaucoup même si on lui demande peu, elle élabore à un certain moment donné, un début de questionnement féministe dans le monde viril de la guerre. Au détour d’une conversation avec sa mère, elle affirme ceci : « Quelle personne sensée suivrait un homme quand une femme est disponible ? » (page 539) En pleine période de guerre, au XVe siècle ! Voici donc un roman qui exige un certain effort au début de sa lecture. L’auteur prend le temps de bien camper l’époque, le conflit, les personnages et la généalogie compliquée. Le lecteur doit s’adapter à ce début moins accrocheur. Mais par la suite, le plaisir vaut l’effort. Conspirations, trahisons, luttes politiques, revirements, batailles épiques et diplomatie d’illusions et d’hypocrisie, tout ce qui fait un bon roman historique en temps de rébellion. Alors, choisissez un bon siège et prenez votre temps (surtout si vous êtes en vacances). Ouvrez votre livre et profitez du spectacle ! L’histoire fait de la bien bonne fiction ! Bonne lecture ! La malédiction des Stensson Niklas Natt och Dag Sonatine éditions 2025 624 pages

La trilogie de Stockholm 1793-4-5 est loin et on attendait son auteur au tournant. Alors que dire à la fin de la lecture de ce livre narrant les (més)aventures de la famille Stensson en ce mitan du 15è siècle suédois ? Qu'on y apprend bien des choses sur l'histoire de cette partie de la Scandinavie où seigneurs Suédois, Danois et Teutons se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des ports hanséatiques et leurs commerces au détriment, bien sûr, des populations locales asservies L'Histoire aime bien resservir les plats, où que ce soit dans le monde. À cet égard les conflits actuels ne sont, hélas, que le reflet de cette histoire dans notre miroir. Quant à la trame du roman familial ? Assez classique et shakespearienne Quant à l'écriture ? Assez éloignée de la trilogie qui nous frappait en pleine poitrine et nous scotchait par son originalité Les personnages me paraissent beaucoup moins originaux également Un roman historique de plus, comme les autres ? Peut être...