La Main qui guérit : Le livre de Lina María Parra Ochoa

Ce roman, c'est l'histoire de femmes, d'une lignée de femmes liées par les pouvoirs de la sorcellerie. Il va être question d'histoires âmes, de rituels, de silences, de morts et de guérison. La nature, comme souvent dans les livres sur ce thème de sorcellerie est au centre de tout, avec la force des plantes, des animaux, des éléments naturels. Le récit de la Colombienne Lina María Parra Ochoa se complaît dans de très longues pages de descriptions, censées nous envoûter, mais qui, par leur répétition, finissent par lasser en nous éloignant de la psychologie de ses deux personnages principaux et de leur relation. Pourtant, le style est fluide, certains passages fascinent ... le sujet est intéressant et bien traité mais de nombreuses longueurs dans le style ... Peut être est ce du au fait que c'est un premier roman ????

La Main qui guérit premier roman de Lina Maria Parra Ochoa. Une fiction qui mêle la magie, l'ésotérisme, la famille, une intrigue qui est tellement réelle, on parle de deuil, de transmission, de superstition, c'est aussi un récit d'apprentissage. L'écriture original est poétique, onirique, une lecture envoûtante par la narration. La Main qui guérit est aussi une histoire d'acceptation et de perte de soi, de relation familial, de la lutte du père, la peur, la terreur. Une oeuvre aussi sensible envers la nature, le monde et les personnes. Une lecture addictive avec un tourbillon d'idées. Je recommande.

La main qui guérit est un don mais aussi une malédiction. Ces pouvoirs transmis de femmes en femmes tirent leur puissance dans la nature colombienne. Soledad n'est encore qu'une enfant quand son institutrice Ana Gregoria va la prendre sous son aile pour lui inculquer toute la maîtrise de ses pouvoirs. Préparation de potions, envoûtement, passeuse d'âme, invisibilité... les pouvoirs sont une arme à double tranchant qui se doivent d'être utilisés à bon escient sous peine de les voir se retourner contre sa porteuse. Bien des années plus tard, c'est au tour de Lina, la fille aînée de Soledad de prendre possession de cet héritage familial. Le décès de son père va être l’élément déclencheur qui va pousser Lina à aller à la rencontre de la mystérieuse amie de sa mère, Ana Gregoria. Lina Marìa Parra Ochoa signe là un roman d'apprentissage dans lequel la psychologie des personnages n'est qu'au dernier plan. Toute la place est laissée à la laborieuse maîtrise de ces pouvoirs qui ont droit de vie ou de mort sur celui qui les reçoit mais aussi sur celui qui les délivre. L'héritage familiale ne se fait pas par le sang mais par ces pouvoirs ensorcelants qui durant de longues descriptions se révèlent et laissent leur magie sombre se répandre sur la peau des lecteurs pour rendre la lecture aussi envoûtante qu'effrayante. La main qui guérit est un leurre. Elle est ce personnage à part entière du roman qui ne laisse pas la place au hasard et qui insidieusement s'empare de nous pour tisser sa toile ésotérique en nous faisant croire à sa bienveillance mais à tout moment, sa noirceur peut nous pousser dans des abysses sombres et éternelles. Cette lecture m'a déstabilisée à de nombreuse reprise, elle m'a même dérangée. Elle a su trouver mes failles et jouer avec en me donnant des envies diamétralement opposées comme de vouloir m'éloigner instinctivement de ma lecture pour échapper à la force des pouvoirs tout en m'y ramenant inexorablement pour découvrir encore et encore de quoi ils étaient capables à travers les regards de ces personnages féminins que l'on pourrait appeler sorcières.

J'adore découvrir des nouvelles plumes et ici j'ai plongé en Colombie avec celle de Lina Maria Parra Ochoa. Elle nous amène dans son pays à travers le récit croisé de Soledad et sa fille Lina (comme l'autrice...) toutes les deux porteuses de mystérieux "pouvoirs". On parle ici d'incantations, de produits plus infâmes les uns que les autres mais qui produisent leurs effets…C'est aussi le récit d'une transmission féminine à travers ce personnage d'Ana Gregoria, maitresse d'école le jour et maîtresse des potions la nuit.. Je me suis laissée emporter par cette histoire de sorcières modernes, j’ai respiré la poussière ambiante, senti la vase qui s’infiltre, voulu manger des arepas et boire de l’aguapanela avec elles. Je suivrais ces prochains romans #128522; Merci aux Editions Les Escales et Babelio pour l’envoi de cet ouvrage dans le cadre des Masses Critiques