Last Call : Le livre de Elon Green

Tout dans ce livre donne envie. La couverture, l’accroche, le nombre incroyable de références en fin de livre, ce titre énigmatique et la quatrième de couverture qui plante le décor, sombre. Il ne faut pas l’appréhender comme un roman, mais exactement comme ce que c’est, un travail riche et détaillé d’un enquêteur. Last Call est la triste histoire de Michael, Anthony, Thomas, Peter et sans doute tous les autres, sauvagement assassinés dans la région de New York. Leur point commun ? Ils sont gays. Nous sommes dans les années 90. Le sida fait des ravages dans communauté, et les bars sont devenus le seul lieu sécurisé, ou presque pour faire des rencontres. C’est dans ces endroits connus de la communauté, qu’un tueur va sévir pendant toute la décennie, insaisissable. Des corps démembrés avec minutie, dispersés au gré de ses méfaits. Des cold case qui vont pourtant prendre de l’importance, malheureusement avec la succession de victimes, trop nombreuses. Les hommes gays de New York ou de passage ne sont pas à l’abris. Le sida n’est plus le seul tueur invisible. L’auteur de ce livre a retrouvé les parents des victimes, interviewé proches et policiers et fait un travail remarquable de présentation de ces affaires hors normes. Ça commence par un meurtre isolé et ça finit en investigation incroyable autour des bars locaux. Un travail minutieux et documenté qu’on peine à lâcher. Étape par étape, meurtre après meurtre, on découvre le profil de ces victimes, très différents. On perçoit aussi le changement dans les rangs des policiers qui vont bientôt mettre en place une cellule dédiée à ces affaires et même la réformer une fois dissoute. Et lorsque ce sont les avancées en matière d’identification qui vont faire avancer les enquêtes à pas de géant, il est certain que le livre sera dévoré. Last call m’a happé comme un excellent thriller. A la différence près que dans cette histoire tout est vraie. Malheureusement.

True crime d’Elon Green, un thriller complexe au sein de la communauté LGBT, l’histoire méconnu est captivante mais je n’ai pas apprécié le style narratif détaché, le lexique utilisé et aussi pas mal de longueur. J’ai bien aimé certaine descriptions et parfois j’avais l’impression d’écouter un podcast. On plonge dans une traque d’un tueur sur des décennies durant une période sombre.