Le guet des orfèvres - tome 15 : Le livre de Terry Pratchett, Marc Simonetti

Au fil de mes lectures d’annales du disque-monde, je réalise que je suis plus ou moins sensible à l’intérieur et à l’humour d’un tome. Je suis passé à côté de celui-ci, l’intrigue policière étant à la fois très simple et très embrouillée. En plus, les lire dans le désordre comme je le fais ne facilite pas la lecture.

Cela faisait longtemps que je ne n'avais pas lu de Terry Pratchett. J'avais apprécié les personnages du guet, spécialement Carotte et Vimaire, dans "Au Guet !". C'est donc avec un brin d'envie nostalgique que je me lançais dans "Le Guet des Orfèvres". J'ai bien entendu apprécié le scénario tourné en enquête policière et le caractère bien trempé des officiers du Guet, ainsi que les critiques sociétales qui reste une des qualités les plus appréciable de l'auteur. L'enquête est intéressante ainsi que le développement des personnages. L'humour de Pratchett est toujours présent. Ce qui explique que même en n'étant pas une liseuse de romans policiers, j'ai quand même apprécié cette lecture. Cependant j'ai trouvé que ses romans avec La Mort comme protagoniste étaient "philosophiquement " plus profonds quand le cycle du Guet se réduit davantage à du divertissement parodique d'enquête policière bien mené. (Ce qui n'est pas un reproche, car cela reste rondement exécuté grâce au talent de l'auteur.) Je pense que de nombreux lecteurs seront ravis de retrouver l'humour de Terry, son intelligence et ses personnages, quand mes préférences dans les Annales du Disque Monde se trouve juste dan des recoins plus "lugubres".

Un excellent tome sur la question du rôle de la police, ses liens et conflits d’intérêt avec l’exécutif, la place de la différence dans un monde de norme. L’envie également (ou non) de suivre un destin que l’on nous assigne et qui ne correspond pas à notre désir. La place des minorités. Bref à coup de troll, de nains et de loup garous une fois encore Pratchett nous parle de nous et de notre société.

L’histoireDans Ankh-Morpokh l’insouciante, par une canicule que ne renierait pas notre bon gouvernement, d’étranges événements ont lieu. C’est d’abord l’explosion d’ un dragon dans la guilde des assassins, c’est ensuite le recrutement par le Guet de nouvelles recrues : un nain, un troll, et une femme, de manière à ne pas taxer la politique du Patricien d’espécisme, c’est enfin une succession de meurtres étranges. Dans tout ça, on retrouve l’inimitable patte de [a:Pratchett|1654|Terry Pratchett|http://photo.goodreads.com/authors/1235562205p2/1654.jpg], avec le brave Gaspode(1), Vimaire et tous ses potes du Guet, et Ankh-Morpokh, qui, même lorsqu’elle est censée n’être qu’une figurante, prend toute sa mesure. Mon avisAutant le dire tout de suite, je suis fan de [a:Pratchett|1654|Terry Pratchett|http://photo.goodreads.com/authors/1235562205p2/1654.jpg]. Et, comme tout fan qui se respect, je jubile devant chacun de ses romans. Là, j’avoue que j’ai été très surpris : l’intrigue policière prend vraiment bien, et on suit avec délectation les errances de ces agents du Guet recherchant un mystérieux assassin. De plus, cette enquête se double d’une étude assez fine des différents personnages (comme à chaque fois me direz-vous) qui sont tous en pleine mutation : Vimaire avec son départ à la retraite et son mariage, Carotte avec son irrésistible gentillesse, Chicard … euh, Chicard, quoi, et enfin Gaspode, dont la santé mentale ne fait plus aucun doute : pour un chien, il ne va vraiment pas bien. Enfin, j’ai trouvé assez amusante l’utilisation du fousi de [a:Pratchett|1654|Terry Pratchett|http://photo.goodreads.com/authors/1235562205p2/1654.jpg] : dites, ça ne vous a pas rappelé certaine épée noire ? Certain albinos contraint de s’en servir ? Moi si. Je ne peux donc donner qu’un conseil aux fidèles pratchettiens : lisez-le. Pour les autres, je ne dirais qu’une chose : tout irait mieux si on écoutait plus souvent les orangs-outangs. (1) "VILAIN CHIEN"