Nos coeurs disparus : Le livre de Celeste Ng
États-Unis d'Amérique, dans un futur pas si lointain. L'existence de tous est rythmée par des lois liberticides. Tout citoyen de culture étrangère est considéré comme dangereux pour la société.
Les livres tenus pour séditieux sont retirés des bibliothèques. À commencer par ceux de la poétesse Margaret Miu, disparue mystérieusement trois ans plus tôt. Bien décidé à la retrouver, son fils, Bird, aidé par un réseau clandestin de bibliothécaires, va peu à peu prendre conscience du sort des opprimés et de la nécessité impérieuse de porter leur voix.
Celeste Ng est de retour avec un nouveau roman bouleversant d'humanité et d'actualité. Porté par une écriture lumineuse, Nos cœurs disparus raconte le destin d'une famille en lutte pour raviver l'espoir et la justice dans une société qui a cédé au pire des conservatismes.
Rentrée littéraire 2023
De (auteur) : Celeste Ng
Traduit par : Julie Sibony
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
SebastienFritsch
• Il y a 4 mois
"États-Unis d'Amérique, dans un futur pas si lointain. L'existence de tous est rythmée par des lois liberticides. Tout citoyen de culture étrangère est considéré comme dangereux pour la société. Les livres tenus pour séditieux sont retirés des bibliothèques." Ça pourrait être un article d'actualité de ce début 2025, c'est un extrait de la 4e de couverture de ce roman, paru aux États-Unis en 2022. Le parallèle est effroyablement pertinent, tout comme il peut être fait avec ma précédente lecture, Rien où poser sa tête, de Françoise Frenkel. Dans ce livre, comme dans celui de Celeste Ng, tout commence par l'interdiction de certaines lectures et ce sont des professionnels du monde du livre qui résistent. La grande différence tient évidement au fait que Françoise Frenkel a réellement vécu les persécutions nazies, tout comme les Américains de 2025 commencent à souffrir des décisions dictatoriales de celui pour qui une moitié d'entre eux ont voté. Dans le premier cas, on sait l'horreur qui en a découlé ; dans le second, l'histoire reste encore à écrire. Pour autant, même si Celeste Ng nous emporte dans la fiction, on retrouve dans son roman l'installation progressive d'un régime autoritaire, l'utilisation d'un prétexte fallacieux pour le justifier, la désignation d'un bouc émissaire (ici, les Sino-américains), la violence gratuite, autorisée, voire encouragée contre cette cible. Cependant, si l'autrice s'inspire d'une trame hélas trop souvent mise en scène au fil des siècles par des flopées de malfaisants, elle y apporte une touche personnelle, par son style prècis, évocateur et plein d'humanité. Elle dépeint à la perfection les liens parents-enfants, la peur qui rongent les Américains d'origine chinoise, l'entraide entre ceux qui ne l'acceptent pas, ainsi que l'idée de sacrifice héroïque pour une cause. Je regrette juste une première partie qui s'étire un peu trop, quelques facilités dans le scénario et un traitement superficiel des bouleversements (pourtant violents) qui fondent son récit. Cela dit, le suspense est correctement entretenu, certains passages sont touchants et, surtout, le message porté par ce roman est primordial... et atrocement actuel. D'ailleurs, c'est bien le rôle de la fiction de nous avertir ou nous rappeler, selon le moment de l'histoire où nous nous trouvons, des abominations dont est capable l'espèce humaine.
Celise
• Il y a 6 mois
J’ai lu, çà et là, des critiques qui évoquaient un parallèle entre ce roman et La servante écarlate. Je dois dire que je ne suis pas d’accord, car en ce qui me concerne, Nos cœurs disparus est cent coudées au-dessus. Enfin, il faut dire que j’ai toujours trouvé La servante écarlate inexplicablement surcotée, mais bref, ceci est un autre débat et a déjà fait l’objet d’un billet sur Babelio… Le fait est que Nos cœurs disparus est un petit bijou et rien que ce joli titre devrait vous en convaincre. Celeste Ng a du talent, mais avec ce troisième roman, elle m’a définitivement conquise. Elle s’essaye pour cette fois à la dystopie, mais une dystopie plutôt légère, car beaucoup des éléments évoqués ce sont déjà produits, se produisent actuellement ou se reproduiront demain. L’auteur ne fait que rassembler, dans une unité de lieu et de temps, les pires travers humains. Les Etats-Unis ont subi une très grave crise aussi bien économique que sociale et politique, qui a mis le pays à genoux. Pour se relever, les plus vieilles techniques au monde vont être utilisées : désignation d’un bouc-émissaire et exacerbation du sentiment patriotique (tiens, tiens, toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé etc, etc…). Toute référence à des cultures étrangères est traquée et éradiquée, des lois ségrégationnistes se remettent en place et les enfants sont retirés de force des familles considérées non coopératives. Mais au milieu de cette dictature qui ne dit pas son nom, une poétesse qui s’élève avec sa voix, ses mots contre l’injustice. Elle connait elle-même le prix de la liberté pour avoir payé très cher. Son combat m’a touchée, l’auteure est douée pour partager les sentiments de ces personnages et apporter la juste dose d’émotion, sans en faire trop, c’est subtil et bien écrit, je suis conquise.
SabineLCM
• Il y a 6 mois
Allons-y tout de suite : j'ai bien aimé ce livre mais n'ai pas eu de coup de cœur comme je l'aurais espéré. J'en attendais sans doute de trop. Ce livre s'articule en 3 parties : la première m'a semblé un peu longue, mais plantant le décor sans pour autant nous donner beaucoup d'explications sur le départ de la mère de Bird et le changement de vie quasi radical du duo père-fils. La deuxième partie nous apporte enfin des réponses et beaucoup de mystères prennent tous leurs sens. La troisième partie est comme un final où l'on retient sa respiration. L'écriture du livre m'a paru très poétique, très doux malgré un contexte violent ce qui donne un contraste intéressant.
Zephirine
• Il y a 8 mois
Noah, que ses parents appellent Bird, a la chance d’avoir des parents aimants. Sa mère Margaret, d’origine asiatique, l’entoure de tendresse et le berce d’histoires. « Elle faisait toujours ça, lui raconter des histoires. Ouvrir des brèches par où la magie pouvait s’insinuer, faisant du monde un lieu de tous les possibles. » Mais ce bonheur fragile va éclater le jour ou Margaret disparait mystérieusement. Seul avec son père, Bird vit dans l’attente de revoir celle qui chérit tendrement mais qu’il n’a plus le droit d’évoquer. La romancière Céleste Ng décrit un monde futuriste où les personnes d’origines asiatiques sont discriminées et tenues à distance, accusées de tous les maux. Dans les bibliothèques, les livres considérés comme dangereux pour la société, sont impitoyablement éradiqués des rayons. A commencer par la poésie, surtout celle de Margaret Miu, « Nos cœurs disparus » considérée comme subversive. Bird, qui recherche ce conte que lui racontait sa mère, va découvrir, derrière les rayons presque vides des bibliothèques, un réseau secret qui conserve les livres défendus et fait de la résistance contre le diktat des autorités. On se questionne aussi sur toutes ces disparitions, y compris celles des enfants enlevés à leur famille par les agents des services familiaux dès lors que les parents sont jugés incompétents et dangereux pour l’éducation de leur progéniture. Les familles asiatiques sont particulièrement visées par ces décisions iniques. Bird se met en quête de cette mère disparue qui lui manque tant, et son périple sera semé d’embûches et de découvertes étonnantes. Cette dystopie qui nous parle de poésie et de famille, fait froid dans le dos. Le simple bonheur familial est confisqué par un pouvoir aveugle et inhumain. En contrepoids, la romancière oppose la magie de la poésie et des mots qui peuvent consoler, adoucir une souffrance. La famille et l’affection qu’elle offre est aussi très présente, montrant à quel point la connaissance de ses origines familiales et de sa culture est importante dans la construction d’un enfant. A travers le beau personnage de Margaret Miu, la poétesse bâillonnée, l’auteure rend un bel hommage à la poésie interdite, en particulier à Anna Akhmatova qui vécut sous le régime de Staline « La poétesse murmurait ses poèmes à l’oreille de ses amis, qui les mémorisaient et les emportaient cachés sous leur langue » « Nos cœurs disparus » est un roman émouvant et d’une grande humanité, une fiction certes, mais qui se nourrit de réalité, entre autres des origines asiatiques de la romancière. Et lorsqu’on suit l’actualité aux Etats-Unis, on frissonne davantage à l’idée que cette dystopie puisse trouver échos dans un avenir proche.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782355849831
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 384
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- Dimensions
- 201 x 143 mm
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23,50 € Grand format 384 pages