Nulle part où revenir : Le livre de Henry Wise

J’aime assez lire des romans qui nous parlent des Etats-Unis, en particulier le sud avec son passé (passé ?) raciste, sa pauvreté endémique et les relations difficiles entre les différentes communautés. S.A. Cosby, Greg Ils, Eli Cranor ou encore David Joy par exemple le font admirablement bien. Alors quand S.A. Cosby dit « J’ai adoré ce livre », je fonce, même si c’est un premier roman. A l’arrivée, même si je reconnais de belles qualités d’écriture à Henry Wise pour un premier roman, je suis un peu mitigée. L’auteur a su à merveille restituer l’ambiance de la Virginie encore fortement imprégnée des valeurs sudistes où les statues rendant hommage aux héros des Confédérés sont encore bien en place, en particulier à Richmond. J’ai aimé sa galerie de personnages bien campés et pour certains attachants et courageux. Mais le personnage principal, Will Seems, au caractère lâche et confus m’a souvent agacé dans son indécision permanente et je n’ai pas réussi à m’attacher à lui et prendre à mon compte sa quête de rédemption si c’est ce qu’il cherchait. Lui-même ne semblant pas trop savoir pourquoi après dix années passées à Richmond, il revient sur ses terres natales dans le Comté d’Euphoria et en devient l’adjoint du sheriff. D’ailleurs, tout au long de l’intrigue, il va s’avérer compliqué de comprendre déjà pourquoi Will est parti (s’est enfui ?) à Richmond… alors pour son retour, n’en parlons même pas ! Will est bourré de culpabilité, de regrets, de secrets aussi et avance péniblement dans un quotidien avec des gens familiers mais qui devenus avec le temps des étrangers. Il est retourné vivre dans la maison familiale au cœur des champs de tabac, maison délabrée par une décennie d’abandon. Il y cache son ancien meilleur ami Sam, un jeune homme meurtri par un évènement dramatique survenu durant leur adolescence commune et drogué par des années de souffrance. Pour information qui a son importance, Sam est noir et Will est blanc. La tragédie qui a meurtri Sam dans sa chair et Will dans son âme semble être le point essentiel du départ de Will et de son mal être actuel. Beaucoup de secrets entourent ce passé commun et continuent d’influencer le présent. Sur les ordres du sheriff, Will doit mettre en prison le père de Sam soupçonné, à tort, d’avoir tué un certain Tom et d’avoir incendié sa maison pour dissimuler son crime. Mais Will qui était dans les parages réussit à sortir Tom de la maison et ainsi révéler les traces de couteau, preuves du crime. S’ensuit une enquête à rebondissements dans une communauté fracturée. L’ambiance est poisseuse et triste. Ce n’est cependant pas le livre le plus violent que j’ai lu sur le sujet, loin de là. La fin est assez énigmatique dans la lignée du roman et m’a laissée un sentiment de malaise. Un peu donc mitigée quant à cette lecture mais je pense que c’est un auteur à suivre. A vous de voir !

#10084;#65039;RÉVÉLATION#10084;#65039; Will Sims est revenu à Euphoria, petite ville de son enfance, en Virginie. Désormais shérif adjoint, il découvre un de ses amis tué dans sa maison incendiée. Mais le chef de Will fait très vite coffrer un vieil homme noir qui fait figure de coupable idéal. La communauté noire d'Euphoria décide alors d'engager une ex flic incorruptible et prête à tout pour prouver l'innocence du suspect. D'abord réticent, Will accepte d'enquêter à ses côtés. Leurs recherches dans les marécages de Virginie vont le ramener vers les zones troubles de son passé... Attention, grosse pépite et nouvel auteur à suivre absolument ! Si comme nous, vous aimez SA Cosby, RJ Ellory et David Joy, vous allez adorer ce polar fiévreux qui nous a rappelé l'atmosphère de la série télé "True Détective". Henry Wise dont c'est le premier roman nous immerge dans cette Amérique rurale paupérisée, rongée par la crise et les rancoeurs héritées de l'époque esclavagiste. Maisons délabrées, marais envahissants, drogue, prostitution, occultisme... Les thèmes sont nombreux et les personnages profondément humains donc bourrés de défauts et de vices. Aucun héros ici mais des losers, des paumés, des âmes perdues ou fracassées par la vie... L'intrigue criminelle n'est pas l'essentiel même si sa résolution nous a étonnées et c'est surtout l'atmosphère, la galerie de personnages et le style brillant de Wise qui nous a enthousiasmées. Alors, vous partez à Euphoria ? Bisous et bonne journée #128536; Fran et Flo #127826;

Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ce premier roman d'Henry Wise, attirée tant par la quatrième que par les critiques dithyrambiques. J'ai passé un bon moment, sans plus. Will Seems est de retour dans la petite ville où il a grandi, après dix ans d'exil à Richmond. Il y occupe le poste de shérif adjoint, et retrouve le cadavre d'un ami d'enfance, poignardé, dans sa maison en flammes. Tout accuse un vieil homme, Zeke, dont Will a toujours été proche ; convaincu de son innocence, il va enquêter avec l'aide de Besnico, une détective embauchée par la femme de Zeke. On pense évidemment à Ellory en lisant ce roman tant dans les thématiques abordées - l'Amérique profonde, rurale, la pauvreté, le racisme - que dans la prose soignée. L'intrigue est intéressante mais tire trop en longueur et l'on apprend trop vite qui est le coupable. Un premier roman prometteur, mais cet auteur a encore de la route à parcourir avant d'arriver au niveau d'Ellory.

#x1f1fa Nulle part où revenir - Henry Wise #x1f1fa Traduction :Julie Sibony Résumé : Après dix années passées à Richmond, Will Seems revient dans la petite ville où il a grandi, pour prendre un poste d'adjoint au shérif. Il y retrouve cette terre du sud de la Virginie hantée par l'histoire, celle des riches plantations de tabac et de l'esclavage, que le progrès semble avoir oublié. Dans ce paysage désolé, entre marais et maisons abandonnées, les fantômes sont partout. Et Will va bientôt devoir affronter ceux de son propre passé lorsqu'un de ses amis d'enfance est assassiné. Alors qu'un vieil homme est soupçonné, la communauté noire de la région engage une détective privée, Bennico Watts, pour l'innocenter. Leur enquête va les mener, elle et Will, vers le Snakefoot, ce territoire marécageux où depuis toujours se réfugient les exclus et les dépossédés, et où cohabitent aujourd'hui les descendants d'esclaves et les white trash. Bientôt ils vont réaliser que pour élucider un crime, la compréhension du lieu importe parfois tout autant que le mobile. J'avais hâte de me plonger dans ce roman, un des rares de la rentrée littéraire que je voulais absolument lire, d'autant plus que les premiers avis étaient excellents... Le mien le sera un peu moins. Ce qui prédomine dans ce roman est cette atmosphère poisseuse, oppressante, cette impression d'une Amérique bloquée dans un autre espace temps, une Amérique qui serait restée à la traîne, s'en morfondant tout en ne voulant rien y changer. Ici il règne un désespoir assumé. Si Will est revenu dans le comté d'Euphoria, c'est dans l'espoir de se racheter d'un événement arrivé il y a des années lorsqu'il était adolescent et de se délester de cette culpabilité qu'il traîne et nourrit depuis. C'est cette culpabilité qui le rend à la fois attachant et agaçant, car elle est omniprésente et devient lourde pour le lecteur également. L'enquête est plutôt intéressante mais pas des plus originale et le rythme plutôt inégal, j'avoue par moments m'être un peu ennuyée... Mais ce qui m'a le plus gênée ce sont les scènes glauques que j'ai souvent trouvé gratuites, par forcément nécessaires. Bref une lecture une demi teinte, une petite déception pour ce roman dont j'attendais plus.