Pandemia : Le livre de Franck Thilliez

Pandemia de Franck Thilliez est un thriller angoissant qui mêle science et enquête policière. L'intrigue, centrée sur une menace biologique, est réaliste et terrifiante. Le rythme est soutenu, l’atmosphère pesante et l’enquête de Sharko et Hennebelle captivante. Une plongée oppressante dans un scénario apocalyptique qui tient en haleine jusqu’à la dernière page.

J'ai mis du temps à le lire ( 7 semaines) mais je me suis régalé. Thilliez à cette façon de dire la vérité de ce qu'il se passe dans ce monde avec autant de peur que douceur. Je ne me lasserai jamais de sa plume #x1f58b J'ai eu des coups d'coeurs pour des polars mais Franck reste toujours le 1er.

Franck Thilliez a beaucoup de talents. Je ne lui connaissais pas celui de l’anticipation. Imaginer en 2015 avec acuité les prémices d’une pandémie mondiale de H1N1 et ses répercussions sur la société était une fiction réaliste. Dix ans plus tard, après ce Covid-19, force est de constater que Franck Thilliez sait intelligemment anticiper à bien des moments du roman. Des cadavres de cygnes, un homme et son chien abattus, des corps humains en kit et une grippe non identifiable qui décime les inspecteurs de la Criminelle. L’intrigue est à couper le souffle dans une écriture rythmée et intelligente. L’auteur nous offre un polar extrêmement prenant, complexe, qui sait maintenir la tension jusqu’à la toute dernière page. On retrouve Lucie Henebelle et Franck Sharko, de plus en plus attachants et on suit à tous les niveaux l’évolution de ces personnages récurrents. Un livre qu’on termine d’une traite.

Chapitre 117, le dernier avant l'épilogue. Sharko appelle Lucie et commence la conversation par un "Allô, ma puce ?". S'agit-il d'une petite touche humoristique de la part de Frank Thilliez, sachant que dans cette histoire qui ne prête pas vraiment à rire, les puces jouent un rôle immense ? Je me pose la question... En 2015, année de parution du roman, les termes virus ou pandémie n'avaient probablement pas la même réalité qu'aujourd'hui. Car dans l'intervalle, nous avons collectivement connu la sombre période du Covid. Cette histoire était-elle prémonitoire ? "Pandemia", qui s'inscrit dans la stricte continuité du précédent roman ("Angor"), constitue de nouveau un récit qu'il est difficile de lâcher, même si Thilliez nous promène dans des lieux (égouts par exemple) assez glauques et repoussants. Un petit bémol toutefois : une conclusion un peu précipitée à mon goût, et pas forcément à la hauteur de l'intrigue.