Que ta volonté soit faite : Le livre de Maxime Chattam

Je dois dire que j’étais bien heureuse que ce roman ne dépasse pas les 330 pages. Non pas que j’ai détesté cette lecture, mais bien parce qu’elle était insoutenable. Le monstruosité de Jon n’était pas celle que je pensais en commençant ma lecture, c’était pire que ce que j’imaginais. C’est un sujet pourtant toujours actuel, et qui pourrait totalement se dérouler en 2025. Un plot twist intéressant que je n’avais pas vu venir, et une fin pour le moins surprenante, pour ça ce livre mérite tout l’éloge que j’ai pu entendre. Mention spéciale à Jarvis, même si son personnage peut paraître cliché, il m’a beaucoup touché et il a été la pointe de douceur qui m’a permit de finir ce livre sans devenir folle ! Au fil des dernières lignes, je me surprenait à être déçue de la fin, et pourtant je me suis tellement reconnue dans l’explication que j’ai du admettre qu’elle était bien réelle.

Ce roman, je l’avais écouté il y a plusieurs années, mais je n’en avais gardé aucun souvenir, pourtant croyez-moi, certaines scènes sont vraiment marquantes. De plus, à cette époque, je ne faisais pas de retours de lecture. J’ai voulu le (re)lire et partager mon ressenti avec vous. Le premier chapitre est glaçant, Maxime Chattam vous fait comprendre dès le début que le personnage principal n’est pas un tendre ! La vie de Jon Petersen nous est relatée par une personne qui l »a connu et côtoyé. Même s’il ne lève pas le voile sur son identité, je pense avoir deviné de qui il s’agit. Jon Petersen est une personne abjecte. Vous ne pourrez pas éprouver la moindre sympathie pour lui tant c’est le mal incarné. Il est incapable du moindre geste de bonté. J’ai aimé les personnages du shérif Jarvis Jefferson, cet homme bon et juste et de Riley, ce jeune garçon qui doit composer avec un père démoniaque. Les personnages secondaires sont bien dépeints et sont crédibles dans leur façon de vivre et d’agir. Le thème de ce roman, c’est le mal à l’état pur, sans fioritures, sans remords, sans remises en question. C’est cru, c’est cruel, c’est violent, c’est malsain et c’est addictif. Vous vous positionnez en tant que voyeur et même si ce que vous lisez est effroyable, vous en voulez encore. L’ambiance est pesante et Maxime Chattam vous transporte dans une Amérique profonde avec un tel réalisme que vous imaginez sans peine le décor et les différents protagonistes. J’ai aimé la façon dont l’auteur s’y prend pour faire monter la tension et nous faire détester un peu plus Jon Petersen à chaque chapitre, sa façon de vous interpeller et d’une certaine façon, de vous mettre à contribution. Mais, car il y a un mais, je n’ai pas adhéré à la fin, ou plutôt à l’explication qui nous est donnée quant à ce qu’il est advenu de Jon Petersen, c’est vraiment le seul reproche que je peux faire à ce livre.

Mon avis : Quand tu penses avoir tout lu avec cet auteur... détrompe toi! Celui-ci est encore plus démoniaque, plus dérangeant. Il nous met en garde dès le début : le lecteur verra tout, entièrement tout la devant lui la porte sera grande ouverte. Jamais, je n ai été confrontée de la sorte à telle horreur. Son écriture est encore plus poussée, chaque mot est méticuleusement choisi, rien n est laissé au hasard. La violence, la cruauté, la pulsion, la perversion... vous allez tout ressentir! Bienvenue en enfer

Avec Que ta volonté soit faite, Maxime Chattam livre un roman profondément sombre et dérangeant, qui laisse une empreinte durable. Bien loin du thriller classique, il nous plonge dans une histoire glaçante. Ce roman psychologique dissèque la naissance et l’évolution du mal avec un réalisme troublant. Chattam explore la violence, la manipulation et la perversion avec une intensité qui marque profondément. L’ambiance est lourde, oppressante, presque poisseuse. On ressent l’influence des grands maîtres du thriller américain, notamment Stephen King, tant dans la construction de la ville que dans la présence d’un mal insidieux qui semble contaminer tout ce qu’il touche. L’écriture est percutante, immersive, et certaines scènes restent gravées longtemps après la lecture. J’ai adoré cette plongée dans l’horreur psychologique, et j’en ai gardé des séquelles tant l’atmosphère et le destin des personnages m’ont hanté. Que ta volonté soit faite est un roman puissant, dérangeant au possible et inoubliable, une véritable descente aux enfers qui confirme le talent de Chattam pour explorer les ténèbres humaines.