Une famille comme il faut : Le livre de Rosa Ventrella
Dans son quartier de Bari, au sud de l'Italie, tout le monde connaît Maria sous le nom de Malacarne, " mauvaise chair ", en raison de sa peau mate et de sa nature rebelle, un surnom qui lui colle à la peau telle une prophétie à laquelle elle ne pourrait échapper.
Maria grandit dans une famille pauvre, entre une mère douce mais effacée et un père violent et autoritaire. Ce milieu rude est pourtant loin d'être dépourvu d'amour, même si souvent les coups viennent combler le vide des mots qui manquent. Pour les filles du quartier, l'avenir se résume au mariage avec un pêcheur misérable ou un voyou, seulement Maria se refuse à cela. Elle s'en sortira seule en faisant des études, unique porte de sortie pour elle.
Mais peut-on vraiment s'affranchir et réaliser ses rêves sans jamais se retourner ni se trahir ?
Porté par une écriture sensuelle et évocatrice,
Une famille comme il faut dresse le portrait saisissant d'une femme forte qui choisit de vivre libre.
De (auteur) : Rosa Ventrella
Traduit par : Anaïs Bouteille-Bokobza
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
fexine
• Il y a 2 mois
Malacarne, mauvaise chair, c'est le surnom de Maria. Si cela n'a rien d'un surnom flatteur, ce n'est pas non plus si méchant. Il sert aussi à rappeler à Maria qu'elle ne va pas se laisser faire ni par la vie ni par les autres. La vie et les autres, c'est le quartier populaire du Bari des années 80 où elle grandit. Les Pouilles, le sud de l'Italie, ça fait rêver sauf dans les romans italiens qui dépeignent un quotidien morose entre violence et résignation. Ici, la violence c'est le père de Maria, un homme aussi dur que beau. Ce sosie de Tony Curtis, rongé pas un mal de vivre et une douleur intérieure, fait subir à ses proches ses colères terribles et leur balance des coups plus souvent que des mots doux. C'est l'ambivalence incarnée, homme à la fois haï par Maria mais aussi aimé parce que c'est si difficile de haïr son père. La résignation c'est la mère de Maria, Térésa, une femme douce et belle qui a eu le malheur de tomber amoureuse du mauvais homme et qui ne peut ou ne sait faire autrement qu'accepter la vie qu'il lui a proposée. Maria, elle, lutte contre sa propre violence même si elle rejaillit à l'occasion, et n'a rien d'une résignée. Son avenir, elle le trace à sa façon à coup de livres et de savoir. Une exception dans ce quartier où ses frères comme les autres gamins choisissent plutôt un travail alimentaire, du genre qu'on ne choisit pas, justement, soit une voie moins honnête. Et puis il y a l'amitié. Pour Maria, gamine petite et maigre qui n'a pas les faveurs des garçons, l'amitié a le visage de Michele, qui avec sa grande taille et ses kilos en trop, est son opposé physique. Ce roman c'est tout cela à la fois, une histoire d'amitié, une histoire de famille et une histoire de quartier. Le rapprochement avec L'Amie prodigieuse est vite fait. Mais il est un peu trop rapide à mon avis. Il y a 1000 façons de raconter une histoire d'amitié, même si elles ont pour cadre l'Italie du sud. Ici la simplicité du sujet n'est pas reniée. Mais la force du roman vient de la façon de raconter les liens entre tous les personnages, dans toutes leur ambiguïté et leurs contradictions. Une histoire simple et juste, touchante par son humanité.
gilles126ga
• Il y a 4 mois
Roman de la même veine que ceux de Viola Ardone ou de Donatella di Pitrantonio. l'Italie du sud d'après guerre, des adolescentes qui veulent avoir une vie différente de celle de leur mère. Choisir un métier, se marier librement.. Description intéressante de l'Italie du sud des années 80, la vie des quartiers pauvres, les coutumes et superstitions...
soff78
• Il y a 6 mois
1984, à Bari, dans le quartier pauvre de la ville, Maria De Santis vit entre un père violent et maladroit, une mère effacée et aimante, deux frères que tout oppose et toute une série de voisins aussi envahissants qu’affectueux. Surnommée « Malacarne » du fait de son caractère ombrageux et de sa peau foncée, Maria sent bien qu’il faudra qu’elle quitte ce quartier pour s’en sortir, et ne pas revivre ce que sa mère aura vécu de drame et de coups. Ainsi, nous suivons Maria dans les principaux événements de sa vie d’enfant, d’adolescente et de jeune étudiante, entre traditions familiales étouffantes et volonté de devenir une autre. J’avais ce roman depuis quelques temps dans ma PAL, et un avis lu récemment sur Babelio me l’a fait ressortir du tiroir. Dans cette Italie du Sud laissée pour compte par rapport au Nord, la jeune Maria mène une jeunesse compliquée, dans une famille partagée entre violence et amour. Heureusement, son amitié avec Michele est une vraie bouée de sauvetage. Pourtant, Michele est le fils du mafieux du coin, et sa fréquentation est interdite par son père. Le récit est à la première personne, et c’est Maria qui raconte. Elle décrit ses peurs, ses rêves, ses plaisirs quotidiens. Elle nous montre ses parents qu’elle aime mais dont elle comprend déjà que ce n’est pas la vie qu’elle veut avoir. Et puis Michele lui montre autre chose, plus de douceur, le bonheur à travers les choses simples. Entre ces deux visions de la vie, Maria grandit et parie sur ses bons résultats scolaires pour la sortir de là. Et c’est ce qui va arriver. Quelques sacrifices devront être faits, mais le jeu en vaut la chandelle. Les drames familiaux jetteront parfois le doute, la rupture avec Michele sera cruelle. Maria sera une femme moderne, indépendante, sans renier ses racines. La fin du roman est assez bouleversante. Ce portrait de femme en devenir est très beau à lire. Maria, si rachitique enfant, se développe, aussi bien physiquement que psychologiquement. Ses idées s’affinent, tout n’est pas noir ou blanc. L’auteure en a fait une femme forte, compréhensive mais décidée. Et puis il y a Bari, son quartier défavorisé où la vie se passe plus dans la rue que dans les maisons. Tout le monde connait tout le monde, on s’interpelle d’un palier à l’autre, les odeurs de cuisine embaument des rues poussiéreuses, les nouvelles circulent plus vite que les scooters. C’est bruyant, populaire, étouffant parfois mais si chaleureux. Le rendu est délicieux à lire. « Une famille comme il faut » est un très beau roman sur la famille, le poids de celle-ci sur la destinée des enfants et le portrait plein d’émotions d’une jeune fille en devenir. Plein de poésie et de drames, ce roman fut un excellent moment de lecture.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782365694384
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Adobe DRM
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